Le début du bouquin m'a laissé perplexe: mais où est donc notre héros? Quel est l'intérêt de suivre l'histoire de la diaspora juive portugaise? Et puis, tout se met en place: les amitiés, le fond politique, l'air du temps -- l'Europe du XVIIème, la république des lettres.
Spinoza prend sa place dans cette bande de dingues géniaux, où l'on rencontre un anatomiste géologue évêque (Sténon, reconnu par
Jean-Paul II comme bienheureux), un professeur de latin prêt à commettre un coup d'état en France (van den Enden), et toute une cohorte de beaucoup moins connus avec lesquels
Spinoza a discuté des nuits entières, lui ont permis de disputer ses concepts, sa philosophie.
Pour le lecteur de
Spinoza, ce livre contextualise sa pensée, donne corps à des interlocuteurs qui à travers sa
correspondance ne semblaient être que des ombres, des inconnus.
Ce n'est évidemment pas par ce livre que je conseille la découverte de
Spinoza -- une solide connaissance de
l'Ethique est nécessaire pour comprendre l'émergence de ses idées -- mais il est nécessaire pour donner corps à celui qui est resté si longtemps comme un cliché de polisseur solitaire de lentilles.
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