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Critique de Romileon


Jacques Bonhomme est en cavale.
Après 2 ans de harcèlement administratif, il a choisi de fuir, d'abandonner sa ferme, ses vaches, son chien afin d'échapper aux forces de « l'ordre » venant en renfort de la DDPP se présentant à nouveau aux Combettes pour lui prendre ses bêtes cette fois….
Corinne Royer donne voix à Jacques en égrenant les 9 jours de sa cavale. Ce jacques, ce vilain, ce paysan, nommé si justement comme le Jacques Bonhomme de la Grande Jacquerie de XIVème, ce bon homme que l'inspectrice s'obstine à appeler Bas-homme.
Cette voix est celle de la révolte, de la colère de ce colosse aux pieds bien plantés dans sa terre, qu'il connait, qu'il pratique, certain de ses choix de bon sens comme d'élever des Limousines si rustiques qui pourront rester aux prés toute l'année, fatigué de perdre un temps précieux en paperasserie rendue incontournable par la sacro-sainte exigence de traçabilité, dénonçant comme porte-parole de la Confédération paysanne le productivisme agricole soumis à l'industrie agro-alimentaire et à la grande distribution…
Entre chacune de ces journées, d'autres voix s'intercalent et remontent le fil du harcèlement dont a été victime Jacques : celle de la mère de son ami, Arnaud, celle d'une soeur, puis l'autre, celle du vieux paysan ami Baptiste, et même celle d'un autre inspecteur de la DDPP (Direction Départementale de la Protection des Populations)… Une petite anomalie relevée dans la déclaration des veaux nés sur la ferme, le refus de se soumettre à des exigences coûteuses pour se mettre en conformité et l'engrenage est en route, que rien ne semble pouvoir arrêter.
Ce récit n'est pas celui d'un paysan poussé au désespoir par la solitude, d'un paysan acculé par les dettes comme c'est malheureusement trop souvent le cas. Jacques Bonhomme a une vie sociale active, une famille, des amis. Certes, il regrette comme tout un chacun les années d'insouciance, les amis disparus, les amours enfuis mais ce colosse atypique, lettré, entre en révolte du fait de l'injustice qui lui ait faite, de l'humiliation qu'on lui inflige, de son orgueil blessé aussi…
Je reste effarée par cette histoire révoltante. Car tout est vrai. Jacques Bonhomme aurait pu s'appeler Jérôme Laronze.
Pour plus d'infos aller à
https://reporterre.net/Jerome-Laronze-paysan-mort-pour-avoir-dit-non-a-l-agriculture-industrielle
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