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Critique de Babelcoyo


Voici un ouvrage fort instructif (sorti en 2003) dont la lecture ne vous prendra que quelques heures (ne vous laissez pas berner par l'épaisseur du volume, c'est écrit très gros). Que vous soyez journaliste ou tout simplement lecteur-auditeur-téléspectateur, ce livre vous apportera des éléments utiles à la compréhension du fonctionnement des médias. Vous trouvez que ceux-ci se ressemblent tous, jusqu'à la hiérarchisation des informations et l'occultation des mêmes événements jugés secondaires ? François Ruffin, qui a passé 2 ans au CFJ de Paris, nous explique, dans un langage limpide et non dénué de style, la teneur de la formation des journalistes (car au-delà du seul CFJ, c'est bien de toutes les écoles dont il s'agit): "Des automatismes qui tiennent lieu d'écriture, du vide à produire vite et sur commande, un lectorat (fictif) dont on devance les attentes, des réflexes qui remplacent toute réflexion, l'obéissance comme première qualité professionnelle...." Si pour la majorité des professionnels cet ouvrage fonctionne surtout à charge, force est de constater que celui-ci est bien documenté et regorge d'interrogations légitimes. Il est même agréable à lire puisque le discours élitiste en vigueur dans la profession n'y a pas sa place. L'auteur comme beaucoup d'autres avant lui pointe les incohérences du métier et choisi de s'élever contre la résignation libérale en vigueur pour chanter les louanges du journalisme d'enquête. Certes, la précarité des statuts des journalistes ne favorise pas les prises de consciences. On peut d'ailleurs s'interroger sur une certaine volonté politique d'entretenir cette précarité pour affaiblir le quatrième pouvoir qui perd chaque jour de sa fonction de contre-pouvoir. Loin d'être un discours alarmiste d'un individu crachant dans la soupe, ce soit-disant pamphlet est un discours lucide sur l'état de la presse et des médias, à mille lieux du fantasme du journaliste-reporter parcourant le globe pour éclairer les masses, tel Albert Londres en son temps.
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