AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Jean-Daniel


Avec Check-point, Jean-Christophe Rufin nous emmène en Bosnie, au coeur du chaos et du morcellement d'un pays soumis à une guerre civile où dominent les changements imprévisibles et permanents.

1995, dans un convoi composé de deux camions, quatre hommes et une femme partent en mission humanitaire pour porter des vivres, des médicaments et des vêtements aux civils, victimes de la guerre. Alors que le convoi progresse lentement sur les routes de Bosnie, les personnages se découvrent et on apprend assez vite que le chargement des camions n'est pas exactement celui prévu au départ. La mission devient beaucoup plus dangereuse et l'incertitude et le doute s'installent, générant une angoisse à chaque point de contrôle qui sépare les régions ; la frontière et le danger sont partout car chacun devient le gardien de son propre territoire. L'histoire se déroule comme un huis-clos, avec une tension de plus en plus présente, chacun se méfiant des autres.

Jean-Christophe Rufin, pionnier du mouvement humanitaire, connaît bien son sujet et, grâce à son talent de conteur, le lecteur est vite captivé. Les motivations de ceux qui partent risquer leur vie dans des missions humanitaires sont quelquefois passionnelles et ambiguës, les démarches les plus altruistes peuvent cacher des motivations très diverses et malheureusement déboucher finalement sur un sentiment d'illusion, d'impuissance et de frustration.

La réflexion que pose Jean-Christophe Rufin sur l'humanitaire aujourd'hui est hélas toujours d'actualité et les questions soulevées par le roman valent de nos jours dans plusieurs pays (Syrie, Libye, Mali…). Les héros de ce livre vivent en quelque sorte une répétition générale des dilemmes actuels ; de quoi les réfugiés ont-ils vraiment besoin ? L'espoir peut-il encore exister ? Quelles sont les marges de manoeuvre dont disposent les ONG ? L'aide doit-elle se limiter à la nourriture, aux vêtements et aux médicaments ? Jean-Christophe Rufin nous donne sa réponse : ne jamais abandonner et continuer la lutte contre l'injustice envers des populations sans défenses et prises au piège de la guerre.
Commenter  J’apprécie          473



Ont apprécié cette critique (44)voir plus




{* *}