Ce qu'il y a de bien avec les oeuvres de J.-C. Rufin, c'est que chaque roman est l'occasion d'un voyage dans les contrées et les époques, fictives ou réelles. Il nous transporte cette fois-ci dans le nord-est du continent africain à l'époque où le roi Soleil étend sa domination sur l'Europe.
L'histoire débute ainsi : Jean-Baptiste, un jeune médecin apothicaire au Caire, accepte de partir en ambassade auprès du Négus — l'empereur d'Éthiopie (ou Abyssinie) — sur les ordres de M. de Maillet, consul de France. Mais loin de lui sont les préoccupations diplomatiques, Jean-Baptiste s'est épris de la fille du consul (Alixe) et espère bien retirer de cette expédition suffisamment de renommée pour abattre les barrières sociales qui les séparent.
S'ensuit un long périple semé d'embûches en tous genres, qu'il le soit par des ecclésiastiques avides de mainmise spirituelle sur les Abyssins, ce peuple de chrétiens du bout du monde, ou par la horde de diplomates calculateurs qui se disputent âprement les faveurs des monarques. Ces péripéties et découvertes conduisent les protagonistes du Caire à Gondar en passant par Versailles et le Sinaï.
Voici une histoire brillamment contée, tout en fluidité, en élégance, et accompagnée de la bonne dose d'humour. Un récit aux accents chevaleresques et aventuriers qui se déploie au milieu de décors merveilleux. Un roman qui a obtenu le prix Goncourt du premier roman en 1997.
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