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4,16

sur 1454 notes
Oups, livre lu en janvier 2016, j'avais remis la critique à demain en bon procrastinateur qui se respecte....Ce livre d'aventure, style capes et d'épées, m'avait été confié en même temps que celui de Nicolas Bouvier, L'usage du monde. C'est avec délectations, que j'ai suivi le parcours tumultueux sur Maps de ces aventuriers aux longs cours. Chapeau bas à Jean-Christophe Rufin pour avoir su nous transporter dans les contrées oubliées de l'abyssinie, sur les traces de notre histoire à peine romancée...Lecture que je vous recommande vivement....
Je profite de cette critique pour vous inviter à lire mes citations transcrites à l'époque, je trouve qu'elles méritent toute votre attention et ... vos appréciations :-)
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Un vrai bonheur de lecture que l'Abyssin qui nous emmène en Ethiopie pour une aventure trépidante : un récit haletant et coloré et un plaidoyer contre l'intolérance et ses fanatismes, une belle leçon d'humanisme ! Avec pour couronner le tout une belle histoire d'amour et une écriture érudite et malicieuse à souhait, un délice ! Et un des romans de Rufin que j'ai préféré !
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L'abyssin est le premier roman de JC Rufin... et ça se voit !

À la fois dans les petites erreurs de jeunesse que sont, à mes yeux, le personnage caricatural de Murad, la mise en route un peu longuette ou l'histoire d'amour inutilement compliquée des personnages secondaires.
Et dans les réussites, qui portent la signature de Rufin : le style (fluide et très agréable), les portraits méchamment ironiques de M. de Maillet et Macé (ça me rappelle un peu les Deume de Belle du Seigneur !), des découvertes à faire sur le Négus, la Cour de Louis XIV, la vie au Caire...et pas mal de suspense lors des aventures rocambolesques de Jean-Baptiste Poncet.

Au final, j'ai vraiment eu du mal à quitter le héros (en cours de route et à la fin) et surtout la courageuse Alix, qui est mon coup de coeur : libre, amoureuse et prenant fermement sa vie en main, c'est une héroïne très moderne et quasi féministe ! À tel point d'ailleurs que je ne suis pas sûre que son histoire soit vraisemblable dans ces circonstances historiques... Mais qu'importe, ça nous change de toutes les Belles au bois dormant qui attendent leur prince charmant sans bouger, et j'ai aimé ça !

Donc un excellent moment de lecture, et un roman que je recommande fortement aux amateurs !

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Foudroyé par la beauté d'Alix , Jean-Baptiste Poncet se met à rêver de l'épouser .
Mais comment un petit apothicaire peut-il persuader le consul du Caire qu'il est l'homme fait pour sa fille .

Une belle étrangère va venir à son secours : cette partie de l'Afrique appelée Abyssinie .

Les rapports se développent de plus en plus entre l'Occident et l'Orient grâce à la stratégie subtile des diplomates et des marchands .
Par l'intermédiaire des jésuites , Louis XIV va apprendre les souffrances du Négus .
Aussitôt il fait demander au consul M. de Maillet de rechercher le meilleur des docteurs afin de soulager ce grand roi malade .

" - Monsieur Poncet , dit le consul , qui se contenait à grand-peine , je vous parle de choses de la plus haute importance .
(... )
Une mission qui ferait de vous un des instruments les plus glorieux de la chrétienté , du pape lui-même .
(... )
Un souverain auprès duquel le Roi de France vous enverrait .
_ Vous savez , pour nous médecins , s'il s'agit d'un corps ,il n'y a plus de roi . " P. 83

Jean-Baptiste se tâte .
Son compère Juremy , l'herboriste , et lui ne sont-ils pas célèbres , aimés et honorés par les Cariotes et leurs pachas ?
Ne sont-ils pas les meilleurs docteurs de l'endroit ?
Ce trajet lui apporterait la renommée. Il pourrait donner son nom à sa bien-aimée .

Et voilà notre amoureux qui s'en va à l'aventure pour sauver un roi de ses blessures et en tirer un maximum de prestige .
" Ils partirent et marchèrent lentement dans la nuit douce . Une farine de lumière tombée de la lune moulait le relief des choses et sculptait les ombres . le déhanchement des chameaux , le silence recueilli des hommes et le bruit assourdi de centaines de pas sur le sable produisaient sur les esprits un apaisement , une torpeur presque irrésistible . " P. 167

Il marche en tête avec un jésuite déguisé en valet , et , le chef de caravane , un commerçant habile et surtout grand voleur , qui est le gardien de tous les biens et cadeaux préparés pour le roi africain .

Après la traversée du désert arabique , l'escalade des montagnes abyssiniennes , ils arrivent diminués de quelques porteurs et du jésuite , décédé à cause de trop de chaleur .
Et de quelques valeurs subtilisées , bien sûr par le guide .

Il atteint ses buts : soigner le Négus et établir des relations diplomatiques entre les deux pays .
Mais il se refuse à jouer le jeu des groupes religieux par amitié pour le roi Yesu premier ; il veut aussi lui épargner toute tentative de conquête étrangère .

Le Négus confie présents et paroles de sympathie , vraies et sincères pour Louis XIV .
Le retour est encore plus pénible par cette route qui n'en finit pas .
Si beaucoup de marchandises et de présents sont perdus , leur santé laisse , elle aussi à désirer .
Notre aventurier ne se laisse pas déprimer : il sent le succès et l'amour à son retour au Caire .

Mais le destin veille .

Il s'appelle de Maillet , père d'Alix et consul corrompu , égoïste et sans -coeur . Il va monter une cabale contre lui .
A peine , le médecin est-il arrivé à la Cour - avec un minimum de présents à cause de toutes les embûches sur son chemin - qu'on l'insulte de menteur et d'affabulateur; le piège ; met sa vie en danger .

Il a compris .
"J'ai remis la vie d'Alix et la mienne entre les mains de ce misérable père . Je suis à genoux "
(... )
La liberté ne se demande pas , elle se prend , dit-il le soir à Sangray ." P. 556

Il retrouve la femme de sa vie qui accepte de le suivre ; elle laisse sa famille , les honneurs et les artifices liés à un monde qui l'ennuie et méprise .

" Il faut toujours un coup de folie pour bâtir un destin . "
Marguerite Yourcenar .

Monsieur Rufin est un magicien . Il transporte son lecteur dans un monde de couleurs et d'odeurs par ses descriptions pittoresques , toujours avec beaucoup d'humour . Il nous touche par ses personnages truculents et graves en même temps .

Dans ce roman historique , très proche des faits réels , il nous oblige à réfléchir sur l'égalité des sexes , la liberté , la haine et surtout la recherche de l'amitié et de l'amour .

Combien la pensée vagabonde vers ces régions aux décors durs mais grandioses , longtemps après la lecture des aventures d'un homme généreux , drôle ,courageux et surtout amoureux !

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C'est peu dire que j'ai dévoré ce roman. Jean-Christophe Ruffin nous plonge dans une histoire rocambolesque, se passant à l'époque de Louis XIV, le fameux roi soleil.
D'un tour de main, nous partons en voyage à travers d'abord les échelles du Levant, ces ports appartenant à l'empire Ottoman dont nous ressentons toute la magie et le faste de l'orient.
L'histoire débute au Caire, dans un consulat dont le consul est un des protagonistes de l'histoire, bien que sa fille Alix est la véritable héroïne du roman.
Son chevalier servant, l'apothicaire : Jean-Baptiste Poncet va croiser sa route avant un périple en Abyssinie.
Mais diantre où est ce pays ? Cette région en fait qui appartient à l'Éthiopie.
Dans des aventures fantastiques et fascinantes, des chevauchées dans le désert, Poncet rencontre le Negus, entendez le roi des rois.
Les intrigues sont savamment ficelées mettant en scène les Jésuites et les Capucins non sans quelque critiques voilées sur ces hommes qui croyaient sauver les autres en les asservissant à leur propre religion.
Le temps de lecture file, file très vite sans aucun ennui, et l'on est tout surpris de se dire qu'on a ainsi avalé ces presque sept cent pages sans s'en apercevoir.
Assurément, je lirai la suite des aventures de Poncet et la belle Alix dans: Sauver Ispahan.
Bon roman pour qui rêve de soleil, de lumière en cette saison automnale.
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« Jean-Baptiste commença par interroger longuement le vieil homme sur ses douleurs, leurs circonstances, leur lieu. Puis il le fit parler de sa vie, de ce qu'il mangeait et buvait, de sa manière de dormir et du goût qu'il avait pour les femmes. de la sorte se dessinait pour Jean-Baptiste l'image intérieure de l'être qu'il avait en face de lui et il cherchait, en venant à ces racines, quelles correspondances secrètes avec d'autres racines, d'autres êtres,leur feuillage ou leur fruit pouvaient lui rendre son harmonie. »

Un livre qui fait voyager dans le temps et les échelles de l'Orient. Un dépaysement farouche, des personnages bien charpentés, des histoires d'amour et d'amitié, un très bon moment de lecture. Sous Louis XIV, un collectionneur de plantes, amoureux de la terre, médecin à ses moments, désargenté et sans noblesse s'éprend de la fille du consul français installé au Caire. Il réalisera un périple qui le mènera d'Égypte en Abyssinie (avec un petit détour par la cour du roi Louis XIV) pour décrocher le coeur de sa belle.

« Aucune femme, jamais, n'avait suscité en lui ce trouble durable, cette capture de l'esprit tout entier, cet asservissement du coeur et des sens qui devait être l'amour. »

La prose est fluide, Jean-Christophe Rufin arrive à nous plonger dans cette ambiance particulière où les luttes politiques, religieuse et diplomatiques sont faites de ruses et chausse-trapes au sein du Caire et j'avoue avoir pris plaisir à suivre Jean-Baptiste dans ce dédale, ne sachant pas si demain son projet se réaliserait. C'est aussi un humour bien agréable à lire.

« Mehmet-Bey plissa les yeux, signe qu'un mot avait traversé en lui une couche profonde de son esprit, situé un peu au-dessous de l'épais socle des certitudes, une couche où frémissait parfois, le plus rarement possible à son goût, cette chose irritante que l'on nomme une idée. »
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Ce qu'il y a de bien avec les oeuvres de J.-C. Rufin, c'est que chaque roman est l'occasion d'un voyage dans les contrées et les époques, fictives ou réelles. Il nous transporte cette fois-ci dans le nord-est du continent africain à l'époque où le roi Soleil étend sa domination sur l'Europe.
L'histoire débute ainsi : Jean-Baptiste, un jeune médecin apothicaire au Caire, accepte de partir en ambassade auprès du Négus — l'empereur d'Éthiopie (ou Abyssinie) — sur les ordres de M. de Maillet, consul de France. Mais loin de lui sont les préoccupations diplomatiques, Jean-Baptiste s'est épris de la fille du consul (Alixe) et espère bien retirer de cette expédition suffisamment de renommée pour abattre les barrières sociales qui les séparent.
S'ensuit un long périple semé d'embûches en tous genres, qu'il le soit par des ecclésiastiques avides de mainmise spirituelle sur les Abyssins, ce peuple de chrétiens du bout du monde, ou par la horde de diplomates calculateurs qui se disputent âprement les faveurs des monarques. Ces péripéties et découvertes conduisent les protagonistes du Caire à Gondar en passant par Versailles et le Sinaï.

Voici une histoire brillamment contée, tout en fluidité, en élégance, et accompagnée de la bonne dose d'humour. Un récit aux accents chevaleresques et aventuriers qui se déploie au milieu de décors merveilleux. Un roman qui a obtenu le prix Goncourt du premier roman en 1997.
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Pendant le règne de Louis XIV, le monde était encore et vaste et, pour la plupart des Européens, encore largement inexplorés. Un de ces recoins inexplorés était l'Abyssinie (aujourd'hui, l'Éthiopie), un royaume fermé, isolationiste. Mais voilà que le négus, le roi, est sérieusement malade. C'est une occasion à ne pas manquer pour les différentes factions (à commencer par des ordres monastiques qui se font compétition pour convertir ces drôles de chrétiens). le pauvre M. de Maillet, diplomate en service au Caire, coincé entre ces factions, opte pour le secret et envoie le jeune médecin Jean-Baptiste Poncet, auquel se joignent son ami herboriste Juremi et un missionnaire jésuite.

L'Abyssin est beaucoup plus complexe et le résumer ainsi semble réducteur mais ce qui m'a marqué le plus est ce voyage des protagonistes vers le sud. L'émerveillement m'a accompagné tout le long de ma lecture. le Caire du début du XVIIIe siècle est grouillant, fascinant, avec ses quartiers respectifs et ses ruelles sombres qui se prêtent aux intrigues. Puis viennent les grands espaces, la chevauchée le long du Nil puis dans le désert, les petits villages, les routes sinueuses en montagnes, à dos d'âne. Quand les protagonistes arrivent à Gondar, on y croit à peine. C'est un monde nouveau, l'opulence, le cérémonial de cour, les rituels, etc. Exotisme garanti.

Cet émerveillement ne se dément pas. Étrangement, malgré l'épaisseur du bouquin et la rigueur historique à laquelle s'est conformé l'auteur Jean-Christophe Rufin, jamais je n'ai senti de lourdeur. Les nombreuses descriptions, à la fois précise et précieuses, sont bien intégrées à l'action. Tout est mesuré, parfait. Il en va de même des thèmes et des intrigues secondaires, qui permettent de balancer le récit. On retrouve deux histoires d'amour, des tractations diplomatiques, de l'espionnage, etc.. Et tout le sérieux de ces rebondissements est atténué par l'humour, provenant tant des situations cocasses (rencontres interculturelles obligent) que par des personnages frôlant parfois avec la caricature. À bien des égards, ce style rocambolesque me rappelait vaguement les écrits du XVIIe siècle, bien que les protagonistes démontrent d'une ouverture d'esprit en avance sur l'époque (tolérance, liberté, féminisme).

Le chemin du retour réserve quelques surprises et de nouveaux rebondissements. Après tout, Poncet doit bien rendre compte de tout ce qu'il a vu à Versailles ! Et peut-être obtenir des faveurs lui permettant de retrouver la jolie mademoiselle de Maillet… Vous l'aurez compris, L'Abyssin est un voyage dans le temps et dans l'espace à peu de frais. Je ne peux que vous encourager à lire ce roman.
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Comment peut-on jeter un tel livre dans une poubelle du métro, fût-elle à papiers?.
Comment peut-on corner les pages jusqu'à la page 70 d'une édition NRF et arrêter sa lecture ensuite ?
Après un tel sacrilège, il fallait le lire et sauver le soldat abyssin. La prise de risque était certes minime vu l'auteur et l'édition.

Le style fleuri est capiteux comme un conte oriental. Pour son premier roman (1997), Jean Christophe Ruffin sait nous faire voyager dans le temps au siècle du Roi Soleil, à dos de chameau ou de mule dans les contrées abyssines, loin de notre époque et du métro parisien.
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Une fiction historique dépaysante et vivifiante au temps du Roi Soleil sous les cieux d'Afrique, un éclairage instructif sur les manoeuvres de diplomatie internationale, politiques et religieuses, de l'époque, un couple de héros fougueux et attachants: en bref, une lecture sympathique parfaite pour se changer les idées.
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