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Critique de Mimimelie


Parce que j'avais beaucoup aimé « le parfum d'Adam », je m'étais promis de lire dès que l'occasion s'en présenterait, d'autre livres de cet auteur, d'ailleurs j'ai bien en attente « Rouge Brésil » dans mes étagères, mais son poids me fatigue d'avance et je sais que nous nous rencontrerons lui et moi le moment voulu.
Et voilà que, dimanche passé, dans un vide grenier, je « tombe » sur une Salamandre pour 50 centimes…. (bin voui, faut ne pas croire que tous les retraités croulent sur un matelas d'or…).
Quoi qu'il en soit, je ne sais pas comment il s'est débrouillé ensuite celui-là pour ne pas atterrir dans l'étagère « pal » et se trouver ce matin, dès potron-minet sur mon chemin et se faire choper…. Bref, je l'ai englouti.
De prime abord, je n'ai été ni convaincue ni même attristée par cette sordide histoire, vraie semble-t-il. Comment peut-on être aussi stupide, aussi aveugle surtout quand on a su préalablement se sortir de la mouise sociale, quand on sait ce que coûte le prix de la liberté… quelle cruche ! et à 50 ans tout de même, incroyable de sottise !
Et puis quel intérêt pouvait bien présenter cette histoire, l'histoire d'une victime, de plus, qui n'a pas compris que le monde est impitoyable, cruel, que les prédateurs, les nuisibles sont légions, partout à l'affut des faibles ?

En fait, c'est la fin du livre, qui, aussi parce qu'elle m'a agacée, m'a fait comprendre où Rufin avait voulu nous mener en nous racontant ce « fait divers » atroce. Car en m'insurgeant contre son entêtement à aimer toujours ce voyou, j'ai pu comprendre qu'elle avait découvert une part essentielle d'elle-même et de la vie, qu'elle se découvrait capable de donner, d'aimer, sans quête d'un retour, et accepté de payer cette victoire un prix exorbitant !
D'ailleurs, il est beaucoup question d'argent finalement dans cette histoire, à commencer par la rencontre et l'affrontement de deux pôles l'un riche, l'autre pauvre, et chacun des deux protagonistes représentent ces mondes et incarnent les déchirements de notre monde d'aujourd'hui. Chacun est riche de quelque chose mais va chercher ailleurs ce qu'il n'a pas, lui est pétrit de sa culture, sa musique, mais en quête d'un mieux-être matériel, elle, comme beaucoup, est en quête de ce que notre monde a perdu de richesse intérieure et de racines culturelles, tribales presque…
Et puis il y a cette relation de l'argent au sexe, si elle peut paraître plus familière aux hommes en général, au moins culturellement, elle n'est pas quelque chose d'évident pour une femme. Pour toutes ces raisons, il semble que cette Catherine, en donnant tout semble désorientée, et semble aussi vouloir réparer une dette d'injustice.
Si tout cela la mène à la ruine, n'est-ce pas aussi pour nous dire que finalement la richesse, l'amour, n'est peut-être pas où on l'imagine, d'ailleurs ne l'a-t-elle pas trouvé in fine, ailleurs, en elle-même, même si elle a dû le payer le prix fort.
Car le bonheur et l'amour existe en soi indépendamment de toute possession « On aime la mer, pensa-t-elle, pourtant la mer ne nous aime pas »
…et c'est peut-être le plus joli message de cette histoire, retrouver en nous la capacité d'aimer…cadeau de Catherine.

Et puis bien sûr, l'auteur nous amène au passage à réfléchir sur l'image que l'on peut avoir de l'autre habitant du bout du monde et pourquoi pas au passage à se regarder soi-même, ne sommes-nous pas capable en effet, nous aussi de nous enfermer dans des relations tragiques ou autodestructrices….
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