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Critique de DreamBookeuse
Devant elle, son frère, 19 ans, les mains dans la boue et le sac maculé de pisse. Pourquoi ne se relève t-il pas ? Pourquoi ne fait-il pas face ? Les questions la bousculent et la révoltent et depuis la forêt, voici un corps qui s'élance et frappe. Swan Cooper est à terre, le bras cassé, le nez éclaté. La tête couronnée d'un diadème de papier, les yeux flamboyants, Milly Vodović bouillonne. Et face à elle, ce garçon-armure lui fait prendre conscience de quelque chose d'infini, son intériorité.
– Moi, je peux tout faire ! Tout ! répète-t-elle bien fort pour que la planète entière l'entende.
Mais lorsque les coccinelles, les mange-coeurs, et Popeline seront là que restera t-il d'elle, d'Almaz, du garçon-armure, de Douglas et des autres ?
Mon avis
J'aime lorsqu'il m'est difficile d'écrire une chronique. Cela veut dire que le livre était si exceptionnel, si bouleversant, si tant de choses, que les mots ne suffisent pas. Mais il faut les mettre, les mots, pour en parler, pour vous parler de ces livres extraordinaires qui me les enlèvent de la bouche. Alors je vais commencer par vous parler de Milly Vodović, 12 ans, une petite fille aux airs de sauvageonne, de monstre dirait sa mère, de reine des emmerdeuses dirait son frère qui la couronnera un jour d'un diadème de papier. Une petite fille effacée derrière la grandeur d'un frère, derrière l'intelligence toute masculine et virile d'Almaz. Une fille arbre et forêt, batteuse et battante, surprenante. Vous ne vous ennuierez pas. Pas un seul instant auprès de cette fille encore enfant qui ne pourra que grandir trop vite entre les ombres, les regards, les insultes. Parce que tout autour de la ville qu'elle habite, Birdtown, une rumeur monte, grimpe, s'élance contre tous les murs et frappe à toutes les portes, celle de la peur, de la violence et de la haine. Celle de la xénophobie. Des histoires d'adultes qui frappent des enfants. Qui frappe une petite fille dont la vie entière va se trouver bousculée, d'un coup bancale.
Pourtant il n'y a pas que Milly, ou Milk pour les intimes, dans ce roman aux allures de conte onirique, et sombre, et cruel, il y a les autres, tous ceux qui composent cette fresque qui prend des airs de poésie macabre et funeste. Il y a Almaz, son frère, qui d'un coup, prévenu par les coccinelles, a la tête explosée sur les marches blanches de la bibliothèque. Il y a Douglas, assiégé par la guerre de son père qui a d'un coup contaminé la maison entière, par la folie de son frère qui le pousse à réclamer le sang des étrangers. Et cette violence qu'il sent monter en lui, et ce désir de bonheur lointain, là bas, sur les plages de Miami. Il y a Swan Cooper qui petit à petit, le coeur enfoui sous des tentacules sombres se laisse aller à ses parts de ténèbres. Et puis il y a les parents, avec tous au fond des yeux quelque chose de hanté, d'adulte, quelque chose de secret. Et Daisy Woodwick dont on ne sait si elle prédit l'avenir ou le trace de sa plume.
Et puis il y a tous les autres personnages de ce roman sombre et vibrant à la fois : il y a les fleurs, l'opossum, il y a Popeline et son sac ensanglanté, l'ours Mange-coeurs, il y a les fourmis et les coccinelles, les arbres et le ciel trop bleu. Il y a la transpiration caniculaire. Il y a le pont des Damnés et les Plaines Rouges. Et cette chape plomb, moribonde, funèbre, celle des non-dits, des incompréhensions et des peurs. Et la confusion des rêves. Et la réalité des morts.
Et puis il y a l'écriture. Chaque phrase est un petit bonbon à savourer, sucré parfois, acide souvent, le genre qui pique mais dont on raffole. Chaque mot est une image et chaque son une note qui vient chatouiller l'imaginaire. Vous pourrez trouver des défauts à ce roman. le trouver trop bancal. le trouver trop déroutant. Ne pas y voir de morale ou de fin. Moi je n'y ai vu que des émotions, des choses vraies et des choses fausses sans savoir lesquelles l'étaient vraiment, des espoirs et des rêves, et cette réalité teintée de poésie.
En résumé
Milly Vodović est un roman époustouflant qui marque autant qu'il étonne par sa cruauté, sa fraîcheur, ses couleurs éclatantes sur le fond noir, l'espoir comme une étincelle. Peu importe où mon regard se pose, sur n'importe quelle ligne de n'importe quelle page mon coeur est conquis. Nastasia Rugani est aujourd'hui couronnée de papier.
Lien : https://lesdreamdreamdunebou..
– Moi, je peux tout faire ! Tout ! répète-t-elle bien fort pour que la planète entière l'entende.
Mais lorsque les coccinelles, les mange-coeurs, et Popeline seront là que restera t-il d'elle, d'Almaz, du garçon-armure, de Douglas et des autres ?
Mon avis
J'aime lorsqu'il m'est difficile d'écrire une chronique. Cela veut dire que le livre était si exceptionnel, si bouleversant, si tant de choses, que les mots ne suffisent pas. Mais il faut les mettre, les mots, pour en parler, pour vous parler de ces livres extraordinaires qui me les enlèvent de la bouche. Alors je vais commencer par vous parler de Milly Vodović, 12 ans, une petite fille aux airs de sauvageonne, de monstre dirait sa mère, de reine des emmerdeuses dirait son frère qui la couronnera un jour d'un diadème de papier. Une petite fille effacée derrière la grandeur d'un frère, derrière l'intelligence toute masculine et virile d'Almaz. Une fille arbre et forêt, batteuse et battante, surprenante. Vous ne vous ennuierez pas. Pas un seul instant auprès de cette fille encore enfant qui ne pourra que grandir trop vite entre les ombres, les regards, les insultes. Parce que tout autour de la ville qu'elle habite, Birdtown, une rumeur monte, grimpe, s'élance contre tous les murs et frappe à toutes les portes, celle de la peur, de la violence et de la haine. Celle de la xénophobie. Des histoires d'adultes qui frappent des enfants. Qui frappe une petite fille dont la vie entière va se trouver bousculée, d'un coup bancale.
Pourtant il n'y a pas que Milly, ou Milk pour les intimes, dans ce roman aux allures de conte onirique, et sombre, et cruel, il y a les autres, tous ceux qui composent cette fresque qui prend des airs de poésie macabre et funeste. Il y a Almaz, son frère, qui d'un coup, prévenu par les coccinelles, a la tête explosée sur les marches blanches de la bibliothèque. Il y a Douglas, assiégé par la guerre de son père qui a d'un coup contaminé la maison entière, par la folie de son frère qui le pousse à réclamer le sang des étrangers. Et cette violence qu'il sent monter en lui, et ce désir de bonheur lointain, là bas, sur les plages de Miami. Il y a Swan Cooper qui petit à petit, le coeur enfoui sous des tentacules sombres se laisse aller à ses parts de ténèbres. Et puis il y a les parents, avec tous au fond des yeux quelque chose de hanté, d'adulte, quelque chose de secret. Et Daisy Woodwick dont on ne sait si elle prédit l'avenir ou le trace de sa plume.
Et puis il y a tous les autres personnages de ce roman sombre et vibrant à la fois : il y a les fleurs, l'opossum, il y a Popeline et son sac ensanglanté, l'ours Mange-coeurs, il y a les fourmis et les coccinelles, les arbres et le ciel trop bleu. Il y a la transpiration caniculaire. Il y a le pont des Damnés et les Plaines Rouges. Et cette chape plomb, moribonde, funèbre, celle des non-dits, des incompréhensions et des peurs. Et la confusion des rêves. Et la réalité des morts.
Et puis il y a l'écriture. Chaque phrase est un petit bonbon à savourer, sucré parfois, acide souvent, le genre qui pique mais dont on raffole. Chaque mot est une image et chaque son une note qui vient chatouiller l'imaginaire. Vous pourrez trouver des défauts à ce roman. le trouver trop bancal. le trouver trop déroutant. Ne pas y voir de morale ou de fin. Moi je n'y ai vu que des émotions, des choses vraies et des choses fausses sans savoir lesquelles l'étaient vraiment, des espoirs et des rêves, et cette réalité teintée de poésie.
En résumé
Milly Vodović est un roman époustouflant qui marque autant qu'il étonne par sa cruauté, sa fraîcheur, ses couleurs éclatantes sur le fond noir, l'espoir comme une étincelle. Peu importe où mon regard se pose, sur n'importe quelle ligne de n'importe quelle page mon coeur est conquis. Nastasia Rugani est aujourd'hui couronnée de papier.
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