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Citations sur Milly Vodovic (18)

Non, personne n’égale Milk. Peut être Swan, à l’époque des soufflés au fromage et ses envies étoilées. Encore que l’océan et le bonheur n’aient jamais fait partie de ses priorités. Cette fille est assurément une hallucination. Même son visage cuivré, sous la lune rose, rappelle les souterrains ornés de joyaux, où se déroulaient les contes de son enfance. Toutes ces créatures célestes et ces monstres d’outre-tombe, dans ses yeux à elle. A dire vrai, elle ressemble surtout aux lucioles du jardin de sa grand-mère. Insolites et éclatantes de couleurs, des couleurs impossibles à délaver.
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Il s'attendait à professeure des écoles, vétérinaire ou même cascadeuse. Non. Elle lui parle de son tee-shirt et du vidéoclip qu'il n'a jamais vu. Elle bouge les épaules en soufflant dans le goulot de la bouteille pour rythmer sa danse, et il rit de plus belle. C'est diablement tordu mais le temps passé avec elle vaut quelque chose. Il ne s'écoule pas juste pour attendre de rentrer chez soi, pour manger et dormir. Le temps avec elle se retient. Il fabrique des souvenirs. Oui, près d'elle, il a l'impression d'être neuf. De ne plus avoir de nom de famille. De ne plus être à Birdtown. Etre soi pour être soi, dans l'instant qui emporte tout sur son passage.
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Contrairement à son frère et à son grand-père, Milly ne se lève pas à l’aube pour prier. L’aube, c’est pour s’asseoir à la lisière des prés et observer les mulots prendre leur petit-déjeuner. De toute façon, il n’existe qu’un seul Dieu, et il s’appelle Michael Jackson. Mais aux yeux des habitants de Birdtown, la vérité a aussi peu d’intérêt qu’un paquet de cigarettes vide. Être la fille d’une immigrée bosniaque, et la sœur d’un musulman, suffit à représenter un danger pour la communauté ; de la graine de terroriste.
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Il acquiesce, puis observe longtemps le petit phénomène : les grands pieds chaussés de bottes en caoutchouc ; les genoux égratignés ; le short à rayures à peine visible sous le long tee-shirt pelucheux à l'effigie du lycée de Birdtown, sans doute des vêtements ayant appartenu à son frère ; puis le cou de la taille d'une branche de bouleau ; des cheveux raides et épais d'un noir féroce, trop courts, mal coupés, semblables aux deux peureux ; et une couronne en papier entourant son crâne.
Une étrange petite personne âgée d'une douzaine d'années.
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Comment font les gens pour porter tous ces gouffres en eux sans jamais devenir fou ?
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Milly pourrait être triste, si la tragédie était héroïque, si quelqu’un pouvait lui expliquer comment et pourquoi. Or l’incompréhension forme un barrage en elle. Ses pleurs sont retenus par une nuée de rapaces en chasse, une agitation stagnante qui l’empêche de manger, de dormir, et d’accepter l’intolérable. Car malgré l’appel à témoins, le journal de Birdtown affirmait ce matin encore que la shérif n’avait pas la moindre piste. « Bien sûr, Almaz était seul au monde à l’heure de sa mort », a commenté Tarek après avoir déchiré l’article. Mais Milly est lasse des paroles aigres des Vodovic ́. Parler ne suffit plus. Il faut une explication à ces deux coups de feu. Elle ne peut pas enterrer son frère assassiné sans coupable. C’est pour cette raison qu’elle se met à courir en direction de la jeune femme.
Contrairement à ce qu’elle craignait, ni Deda, ni sa mère ne tentent de la retenir. La fuite n’est rien comparée à ce qu’ils ont vu d’étrangetés durant la guerre. Combien de fois ont-ils été hantés par cette mère hilare tenant son enfant mort dans les bras, ou ce veuf qui portait les vêtements de sa femme ? Le chagrin est un affranchi. À l’image de la mort, il ne respecte rien. S’il doit se détourner de la tombe de son grand frère, il le fera. De toute façon, il n’est pas nécessaire de comprendre ce que l’esprit a décidé pour échapper à l’horreur. Si les petites baskets crasseuses ont entrepris de fouler et d’écraser le peuple des morts pour soulager le cœur, qu’elles le fassent. « Moj mali fait comme elle peut », chuchote Deda à Tarek qui s’offense en bosniaque. « Que la vie ressurgisse au bout de sa course », espère Petra sans même regarder sa fille détaler parmi les tombeaux.
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« Une étrange petite personne d’une douzaine d’années. (…) Personne ne l’a jamais regardée comme si elle était un monde entier à explorer. Avant ce garçon-armure, elle n’était que fille et soeur. Et même si elle aspirait à être tout, elle demeurait coincée dans le regard des autres. mais ces yeux ordinaires qui la connaissent depuis l’enfance verront bientôt ce dont elle est capable. Oui, être tout : iris et baobab ; ninja ; grande découverte ; or et reine ; batteuse et idole ; ombre chinoise ; soie et papier ; lion et aventure. Milly sera mille splendeurs. Elle s’inventera à l’infini. »
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( Douglas) - Bon c'est con, mais j'aimerais bien être heureux, finit-il par avouer tout bas.
( Milly) - Ce n'est pas un métier ça, si?

- C'est le meilleur!
(P.160)
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Aujourd’hui, il se sent cette même fièvre irisée se faufiler entre ses muscles. La pluie le bouleverse à en pleurer. Il ne manque pas grand-chose pour toucher le fond. Mais il ne peut pas être le seul à couler. Ces gens malades ou sans famille marchant droit, ça le dépasse ! Comment font les gens pour porter tous ces gouffres en eux sans jamais devenir fou ? Sans jamais mordre un inconnu ou pisser sur le sac d’un autre ? Comment vivre avec les araignées et croire à des jours meilleurs ? (p. 204)
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Personne ne l’a jamais regardée comme si elle était un monde entier à explorer. Avant ce garçon-armure, elle n’était que fille et soeur. Et même si elle aspirait à être tout, elle demeurait coincée dans le regard des autres. Mais ces yeux ordinaires qui la connaissent depuis l’enfance verront bientôt ce dont elle est capable. Oui, être tout ; iris et baobab ; ninja ; grande découverte ; or et reine ; batteuse et idole ; ombre chinoise ; soie et papier ; lion et aventure. Milly sera mille splendeurs. Elle s’inventera à l’infini. Alors pour ne pas perdre ces possibilités hérissées en elle grâce à lui, elle pose un couvercle et se tait. Mon infini est à moi.
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