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Critique de AnnePailhes


J'ose à peine le dire, tant ce livre est porté aux nues… le roman d'Eugen Ruge, In Zeiten des abnehmenden Lichts, m'est tombé des mains.

Je m'étais pourtant empressée de me le procurer après qu'il ait obtenu le prix du Livre allemand : les critiques d'Outre-Rhin ne tarissaient pas d'éloge sur cette « saga de la RDA » et je me réjouissais de lire un premier roman allemand.

Je commence donc l'ouvrage avec appétit. La structure est prometteuse : chaque chapitre est écrit du point de vue singulier d'un personnage à un instant précis, le livre dévoilant ainsi les facettes multiples des hommes et des évènements. Dans ce triangle mouvant hommes-temps-Histoire, la vie quotidienne en RDA est dévoilée largement, des milieux de la recherche à la jeunesse embarquée contre son gré dans l'idéologie de ses pères, les liens avec les soviétiques, l'Ouest, les anciens exilés ou le passé nazi… le lecteur découvre les angoisses et les petits arrangements, la peur permanente et insidieuse, les générations qui se succèdent et ne se comprennent pas…

Voilà sans doute les deux raisons de ce succès incroyable Outre-Rhin : le sujet, la DDR, et la structure, cinématographique, qui fonctionne par flash-back et prises de vue différentes. Je le reconnais volontiers : ce sont les deux aspects les plus intéressants du livre – malheureusement les seuls, et insuffisamment exploités.

Il me manque la tonalité des voix, leurs logiques singulières. le travail d'écriture est minimal, ce livre est un scénario plus qu'un roman. le caléidoscope des personnages, leur évolution dans le temps, ne sont pas transcrits dans l'écriture, monotone, et un peu basique. Aucune fulgurance littéraire dans ce texte, et quelques « trucs » d'écrivain un peu faciles. Je ne suis pas accrochée, ni aux personnages, ni aux évènements, je cherche une tension, un univers intérieur, la musique unique de chaque protagoniste. Seule la mère d'Irina, étrangère, avec sa langue maladroite, me donne envie de la suivre.
Je m'agace de voir un matériau littéraire si riche érodé par une écriture si peu travaillée, si peu imaginative. Je pense à ce qu'un auteur plus talentueux, ou plus consciencieux, aurait pu faire de cette structure et de ces personnages, et la déception ne cesse de croître.

Je m'arrête donc à la page 252 et m'excuse auprès de l'auteur si, par un hasard malheureux, les 173 pages restantes sont habitées de ce souffle littéraire qui m'a manqué jusqu'ici.
Lien : http://lapapayecritique.word..
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