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Critique de Eric76


Il existe des romans qui nous happent, nous envoutent, nous emmènent loin, très loin de chez nous. C'est un voyage immobile que l'on achève avec regret. Ce sont des personnages que l'on se surprend à aimer ou à connaître comme de vieux compagnons. Ils nous émeuvent, ils nous déçoivent, ils nous font peur, ils nous déroutent. « L'ombre du vent » est de la race de ces livres, du moins me concernant. Et ils sont rares.

L'impétueux et inconscient Daniel, l'extravagant Fermin Romero de Torres, la troublante Nuria Monfort, Carax le voleur de coeur, le sombre Fumero qui ne cessera jamais de haïr, et Barcelone, cette vieille sorcière… Ces héros ont enflammé mon imagination, et je ne suis pas prêt de les oublier.

Le roman est complexe : il y a plusieurs récits qui s'imprègnent entre eux, s'imbriquent les uns dans les autres.
Ils parlent du hasard et du destin, et par le biais d'un livre, ces deux puissances extérieures à la volonté humaine vont relier deux existences.
Ils parlent du pouvoir ensorceleur des livres qui peuvent modifier le cours d'une vie, lui faire emprunter un chemin différent.
Ils parlent des brumes et des ombres où demeurent ces êtres chers qui nous ont quittés.
Ils parlent des atrocités d'une guerre civile et de ceux qui ont refusé de goûter au « liquide épais et visqueux de la haine aveugle ».
Ils parlent de l'amour qui transcende, de l'amitié qui panse les plaies, du rire qui secoue les épaules, de la vie enfin ! toujours plus forte que les remords et les grandes défaites.

Ce livre, c'est toute une atmosphère ! c'est un clair-obscur avec ces tâches de lumière étincelantes qui parsèment votre parcours, et ces recoins sombres que vous regardez d'un oeil suspicieux. Un grand et beau voyage.








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