AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Eric76


Une fois encore, je me suis égaré dans ce labyrinthe façonné avec fièvre par le Maître orfèvre Carlos Ruiz Zafon. Labyrinthe des esprits, des sentiments et des destins.
Ce livre qui conclut l'épopée sépulcrale et chevaleresque du « Cimetière des livres oubliés » est une grande et majestueuse symphonie. Symphonie des mots, des couleurs, des odeurs.
Un récit sombre et grandiose sans commencement ni fin, mais avec toutes ses portes d'entrées qui m'ont permis d'accompagner dans des vies si différentes ces héros que j'ai tant aimés, qui m'ont fait tant rire, frémir, souffrir.
Fermin, ce passager clandestin de la vie, si drôle, si généreux ; Daniel, lunaire et secret, toujours à la recherche du visage perdu de sa mère ; Mr Sempere, dont le coeur s'est arrêté de battre le jour de la mort de son Isabella ; les écrivains maudits de Barcelone, cette vieille sorcière ; tous ces anges déchus, tous ces chevaliers errants, toutes ces âmes solitaires qui ne se sont pas résolus à quitter ce pays ensorcelé par ces flots de sang déversés durant une guerre civile inique et cruelle…
Comme j'aurais aimé entrer dans la librairie « Sempere et fils », caresser des doigts les livres exposés, entendre la voix chaude de Mr Sempere, voir du coin de l'oeil Fermin faire l'imbécile et le tendre Daniel lever le nez vers les étoiles…
Comme j'aurais aimé trouver une autre porte d'entrée dans le labyrinthe pour tous les retrouver, pour être encore une fois à leur côté…
Je me suis noyé dans le regard félin d'Alicia Gris. J'ai été subjugué par son sourire. Comme le capitaine Vargas, comme le perfide Léandro, comme le soupirant Fernandito, comme tous les hommes, je me serai perdu pour elle ; elle qui venait de si loin, de la nuit profonde…
Il fallait bien cette créature des ténèbres, fatale, sauvage, irréductible, pour éloigner les mauvaises ombres et les fantômes de la famille Sempere, pour lui permettre enfin de vivre en paix.
Un jour, j'irai à Barcelone. J'irai un jour de pluie, J'irai un jour de brume. le soleil est rare chez Carlos Ruiz Zafon. Il se fait désirer comme une courtisane au sommet de sa gloire. « Au-delà du décor parfumé et tapissé pour les touristes », je soulèverai un coin de voile pour retrouver la Barcelone ténébreuse, et je partirai à la recherche du cimetière des livres oubliés…
Commenter  J’apprécie          11910



Ont apprécié cette critique (113)voir plus




{* *}