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Critique de SisteroftheMoon


Je suis entrée dans cette histoire avec excitation et en suis sortie irritée, toutes griffes dehors, réprimant des rires nerveux !
Je ne sais même pas par quel motif commencer ... celui dont personne ne parle peut-être ? le sexisme ! de l'auteur ? du narrateur ? Des personnages masculins ? Tous ! Ça transparaît partout : dans les répliques, dans la distribution des rôles, dans les descriptions ...
Les femmes ici sont des corps et les hommes des têtes pensantes. La description de la femme s'arrête à sa plastique, celle de l'homme s'aventure (fébrilement) jusqu'à son esprit, son intellect, son aura, ce qu'il inspire. Des femmes de pacotille, des femmes créées par un homme, des objets amoureux sans complexité aucune. Elles sont incohérentes, suiveuses, passives, vulnérables, assistées, dans l'attente du sauveur comme des princesses en cage. Si elles rêvent, c'est d'enfanter.
Quelques répliques pour illustrer :

Page 145 :
Bea : Mon père trouve que les sciences ne sont pas faites pour le sexe faible.
Le narrateur : C'est vrai. il y a trop de chiffres.

Page 175 :
Fermin : Comme nous l'enseigne Freud, la femme désire l'opposé de ce qu'elle pense ou déclare, ce qui, à bien y regarder, n'est pas si terrible, car l'homme [...] obéit aux injonctions de son appareil génital ou digestif.

Page 180 :
- Lire, c'est pour les gens qui ont beaucoup de loisirs et rien à faire. Comme les femmes.

Page 211 :
Le narrateur : jolie paire de mères maquerelles ! (En insulte affectueuse à Fermin et son père.)

Page 244 :
Fermin : En ce qui concerne Beatriz [...] viande tendre de premier choix

Page 251 :
Fermin : Vous êtes l'homme, et l'initiative vous revient.
Le narrateur : L'initiative ? Moi ?
Fermin : Que voulez-vous ? Il faut bien payer le privilège de pisser debout.
Le narrateur : Mais puisque Bea m'a fait comprendre qu'elle me ferait signe.
Fermin : Vous ne connaissez rien aux femmes, Daniel. Je parie tout ce que vous voudrez que la donzelle est en ce moment chez elle, en train de guetter langoureusement par la fenêtre, style Dame aux Camélias, dans l'espoir de vous voir arriver pour la sauver de la barbarie de monsieur son père et l'entraîner dans une spirale irrésistible de stupre et de luxure.
Le narrateur : Vous en êtes sûr ?
Fermin : C'est scientifique.
Le narrateur : Et si elle avait décidé de ne plus jamais me revoir ?
Fermin : Ecoutez, Daniel. les femmes, à part quelques exceptions qui confirment la règle [...] sont plus intelligentes que nous, ou en tout cas plus sincères avec elle-même quand il s'agit de savoir ce qu'elles veulent. ça n'a rien à voir avec ce qu'elles vous disent [...] Vous affrontez une énigme de la nature, Daniel. la femme, c'est Babel et labyrinthe. Si vous la laissez réfléchir, vous êtes perdu.

Page 274 :
Ricardo : Chez nous, la seule personne qui lit et réfléchit est ma fille Pénélope, donc tous ces livres sont voués à la disparition.

Page 420 :
Fermin : Faire confiance aux femmes est une chose, et faire confiance à ce qu'elles disent en est une autre.

Page 421 :
Le père de Bea : Moi, je serais mort de honte de savoir qu'une fille de 17 ans en a plus que moi dans le pantalon

Page 506 :
- Mr Ricardo voulait un successeur digne de lui. Jorge, élevé dans du coton, vivait toujours à l'ombre de ses privilèges, allant d'échec en échec. Pénélope, l'adorable Pénélope, était une femme, donc un trésor, mais un trésor ne fait pas un trésorier.

Sans compter entre les lignes ce qui accentue cette obsession de la virilité et de l'assujettissement du féminin. Reflets du rapport de l'auteur aux femmes ?

Fallait-il subir en plus un narrateur froid, égoïste, illogique ? Des scènes impossibles ou inutiles ? Des personnages décoratifs (Merceditas, le père, le prof) ? Et plus important : un antagonisme très virulent sans motif véritable. le seul qui est suggéré verse aussi dans le sexisme. Mais c'est un antagonisme à hauteur des protagonistes après tout : mal dégrossis, rendus torturés pour obéir aux règles du roman gothique : le malheur par défaut, la mort violente et les deuils interminables.
Moi qui aime pourtant le roman gothique ! Je n'ai vu dans celui-ci qu'une imitation ratée. Loin de mériter tout le tapage autour ...
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