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Critique de Lire_en_mariniere


Difficile à croire que Julie Ruocco signe ici son premier roman.
Le sujet est puissant, maitrisé, l'histoire est marquante, émouvante, les personnages sont attachants. Nul doute que l'autrice entre sur la scène littéraire en se plaçant directement du côté des écrivains que l'on oubliera pas.

📖 Bérénice n'a pas terminé ses études d'archéologie. Ce n'était pas vraiment ce à quoi elle s'attendait. Elle, elle voulait dépoussiérer la terre, chercher, trouver des trésors. Mais déjà, elle avait une âme de voleuse lorsqu'elle garde pour elle la découverte d'une pierre représentant une Furie lors de ses dernières recherches. Elle est maintenant devenue « trafiquante ». Elle est envoyé aux quatre coins de la planète pour piller.
On pense donc parcourir dans ce roman une histoire de trafiquants d'oeuvres d'arts. Et puis pas du tout !
La vie de notre héroïne prend un tournant lorsque, envoyée à Palmyre, elle assiste à un attentat. Alors quelle cherche un moyen de rentrer en France, une petite réfugiée lui est confié.
En parallèle, nous rencontrons Asim, pompier syrien devenu fossoyeur puis faussaire de passeport.
Bien sûr, les deux personnages vont se rencontrer. Mais nous sommes loin d'imaginer une grande histoire d'amour. le sujet n'est pas là.

Le sujet, c'est la guerre, c'est la faim, c'est la pauvreté, c'est la survie d'un peuple qui en a assez d'être à genoux, c'est les règles de notre monde.
𝗖'𝗲𝘀𝘁 𝘂𝗻𝗲 𝗳𝗿𝗮𝗻𝗰̧𝗮𝗶𝘀𝗲, 𝘂𝗻 𝘀𝘆𝗿𝗶𝗲𝗻, 𝗱𝗲𝘂𝘅 𝗵𝗶𝘀𝘁𝗼𝗶𝗿𝗲𝘀 𝗾𝘂𝗶 𝘃𝗼𝗻𝘁 𝘀𝗲 𝗺𝗲́𝗹𝗮𝗻𝗴𝗲𝗿 𝗲𝘁 𝗾𝘂𝗶 𝘀'𝗲́𝗰𝗿𝗶𝘃𝗲𝗻𝘁 𝗮𝘃𝗲𝗰 𝗹𝗲 𝘀𝗮𝗻𝗴 𝗱'𝘂𝗻𝗲 𝗺𝗲̂𝗺𝗲 𝗵𝘂𝗺𝗮𝗻𝗶𝘁𝗲́.

Alors que nous avons assidûment appris nos leçons d'Histoire, les médias actuels et Julie Ruocco dans cet ouvrage, nous prouve que le temps s'efface rien. Que l'histoire se répète malgré les apprentissages. Que nous n'apprenons rien !

Et surtout, notre autrice laisse une place méritée aux combattantes. Aux femmes qui sont les grandes oubliées. Nous parlons des batailles, des hommes au front, des noms masculins comme grands vainqueurs. Mais qu'en est-il des femmes ? de leur aide ? de leur chagrin ? de leur recherche d'un mari parti, d'un frère, d'un fils ?

“𝗖'𝗲𝘀𝘁 𝗳𝗮𝘂𝘅 𝗱𝗲 𝗽𝗲𝗻𝘀𝗲𝗿 𝗾𝘂𝗲 𝗹𝗮 𝗴𝘂𝗲𝗿𝗿𝗲 𝗲𝘀𝘁 𝘂𝗻 𝗺𝗼𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗾𝘂𝗲 𝗹'𝗼𝗻 𝗽𝗲𝘂𝘁 𝘀𝗮𝗶𝘀𝗶𝗿 𝗲𝗻𝘁𝗿𝗲 𝗱𝗲𝘂𝘅 𝗱𝗮𝘁𝗲𝘀 𝗲𝘁 𝗱𝗲́𝗳𝗮𝗶𝗿𝗲 𝗽𝗮𝗿 𝘂𝗻 𝘁𝗿𝗮𝗶𝘁𝗲́. 𝗘𝗻 𝘁𝗮𝗻𝘁 𝗾𝘂𝗲 𝗳𝗲𝗺𝗺𝗲𝘀, 𝗻𝗼𝘂𝘀 𝘀𝗼𝗺𝗺𝗲𝘀 𝗯𝗶𝗲𝗻 𝗽𝗹𝗮𝗰𝗲́𝗲𝘀 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝘀𝗮𝘃𝗼𝗶𝗿 𝗾𝘂'𝗲𝗹𝗹𝗲 𝗻'𝗮 𝗷𝗮𝗺𝗮𝗶𝘀 𝗰𝗲𝘀𝘀𝗲́. »

Bravo ! Ce roman mérite d'être mis en lumière parce qu'à travers les mots, nous ressentons l'épuisement des peuples, la colère de l'autrice, son engagement. Nous sentons la sueur du dur labeur.
J'espère qu'il vous marquera autant qu'il le souhaite.
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