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Critique de Flaubauski


Ayant terminé plutôt à reculons Les versets sataniques, je me suis lancée dans la lecture des Enfants de minuit, forcément, tout autant à reculons. Et pourtant...

Pourtant, alors que nous sommes, dès les premières pages, transportés dans une Inde baignée de réalisme magique - et Dieu sait que je suis pas du tout férue de réalisme magique -, j'ai cette fois été particulièrement conquise, malgré quelques longueurs, par l'histoire de Saleem Sinai qui raconte, des péripéties de ses grands-parents à l'écriture de son autobiographie, en passant par sa naissance, ses diverses aventures et mésaventures extraordinaires qui auront lieu entretemps, l'Histoire de l'Inde, de son indépendance le 15 août 1947, justement jour de sa naissance, à minuit tout pile, signant la partition du pays en deux états, l'Inde et le Pakistan, jusqu'aux guerres pakistano-indiennes menant à la création d'un nouvel état, le Bangladesh, en 1971, et tous les travers, politiques, économiques, sociaux... qui en ont incombé, avec Indira Gandhi au centre de toute cette Histoire.

Et tout cela, Saleem, enfant de minuit au destin et pouvoir exceptionnels, forcément liés à l'Histoire de l'Inde, comme un peu plus de cinq-cent autres nés et ayant survécu ce jour-là - enfin c'est ce qu'il croit -, le raconte non sans humour, non sans auto-dérision également, non sans effets de rupture dans la narration qui mettent à mal l'attente du lecteur, et de Padma, son auditrice, dans une langue tantôt recherchée, tantôt orale, tantôt sérieuse et grave, tantôt gouailleuse, faisant de notre personnage une sorte de picaro des temps modernes, presque attachant par tous les coups du sort qui traversent non seulement son histoire, mais aussi celle de sa famille.

Roman d'apprentissage, roman historique, roman d'aventures, roman d'amour, roman politique, roman philosophique, Les enfants de minuit est, indéniablement, un grand roman de la modernité, riche, multiple, complexe, passionnant qui mérite, tout aussi indéniablement, son Booker Prize.

Une lecture qui prouve, encore une fois - et cela m'arrive souvent en ce moment -, qu'un auteur que l'on n'a pas forcément apprécié une première fois peut, finalement, nous réserver une belle surprise. Je relirai donc d'autres oeuvres de Salman Rushdie, plus que convaincue par cette deuxième entrée dans son univers si particulier, sans, cette fois, y aller à reculons.
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