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Critique de Le_chien_critique


Des jésuites qui s'envoient en l'air, pas très sérieux. Alors Dieu se met en colère.
Un roman que j'ai adoré et détesté à la fois.

Un roman assez ardue au départ : plusieurs époques sont évoquées; dans une même scène, les points de vue passent d'un personnage à un autre, des informations importantes se glissent parfois l'air de rien, demandant une lecture attentive. Mais malgré cela, l'auteur débute son roman par la fin et l'on sait que l'expédition s'est mal déroulée : après quelques années, seul un survivant revient, mutilé et blessé. En outre, il se serait prostitué et aurait tué, pas glop pour un curé !

L'auteur prend son temps pour nous dépeindre ses personnages : Emilio Sandoz, jeune et dévoué dans les favelas; le vieux couple Edward, toujours plein de verve et d'humour, Sofia Mendes, la jeune et belle carriériste, une "anorexique émotionnelle" chargé d'en apprendre plus sur le travail de Jimmy Quinn, un astronome...
De même pour l'univers qui nous est fourni par petites touches au coeur des dialogues. L'intelligence artificielle a fait son nid dans la société, Sofia est chargée de collecter les données des travailleurs pour pouvoir construire une IA qui prendra la place des humains, un boulot de nettoyeur à la mode futuriste. Les astéroïdes servent de mines à métaux. L'univers SF ne prend jamais le pas sur les personnages.
L'histoire se déroule en deux périodes : celle de la décennie 2010 et la rencontre entre les différents protagonistes, et les années 2060, avec le retour de la mission et de son mystère. Nous rencontrons alors John Candotti, chargé de prendre soin d'Emilio Sandoz revenu seul de Rakhat. Journalistes tournent pour avoir la primeur du premier témoignage.

La décision et le montage de l'expédition se déroule sans mal, ce qui peut faire lever les sourcils, mais quand Dieu envoie des signes à droite et à gauche que voulez vous, tout glisse comme sur des roulettes...
Toute la mise en place prend un bon tiers du roman mais c'est la partie que j'ai le plus apprécié. Les personnages ont une histoire et des personnalités fortes, leurs relations sont crédibles. La foi est relativement mise en doute par différents protagonistes.

Puis tout se gâte, la révélation mystique de l'un, la conversion des autres face à ce nouveau monde m'a vite lassé. D'un début de roman critique sur la foi, on nage ensuite dans les eaux plus troubles de la croyance comme certitude.
Et c'est long, très long. Alors que nous sommes enfin sur la découverte de la planète, le rythme est lent, les révélations peinent à venir, la crédibilité scientifique en prend pour son grade et certaines péripéties sont à la limite du grand guignol.
L'explication finale sera bâclée en quelques pages, alors que le lecteur attendait depuis le début son explication.

Du bon, du très bon, du moins bon, un roman qui aurait pu être parfait sans tout ce bazar religieux. Une allégorie sur la découverte des Amériques qui donne au final une vision de la volonté des premiers colons mais fait l'impasse sur le ressenti des indigènes. Les bourreaux n'étaient pas si bourreaux, quand aux victimes, si Dieu l'a voulu ainsi...

Une postface, Des jésuites dans l'espace, postface écrite pour le 20e anniversaire du Moineau de Dieu par Mary Doria Russell et une interview ponctue le livre. Des petits plus toujours apprécié à leurs justes valeurs.
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