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Critique de FabtheFab
Yann a quinze ans, il mesure déjà un mètre quatre-vingt-dix , il entre en troisième et il a choisi de quitter Nîmes pour intégrer le club de natation de Nice. Il quitte ses parents, séparés et laisse son petit frère, Pierrot qui entre dans l'adolescence, aurait besoin de son frère pour jouer aux jeux vidéo mais aussi pour oser séduire une jeune fille.
À Nice, Yann loge chez Samuel Rubinstein, un vieux monsieur et il va faire la connaissance de sa petite-fille Rachel. Samuel Rubinstein a connu la Seconde Guerre mondiale, ses parents tenaient un restaurant, ils ont été dénoncés à la police française par un concurrent jaloux, ils ont été déportés en camp de concentration par les nazis, et lui, Samuel, a fui par les toits et a rejoint la montagne. Après la guerre, il avait tout perdu, ses parents, sa femme, il ne lui restait plus que sa fille à qui il ne parle plus guère aujourd'hui. Rachel est comme un volcan en éruption, elle a été renvoyée de toutes les écoles, elle suit un CAP de soudure et elle part la nuit aider les migrants à la frontière italienne.
À la piscine, Yann est entraîné par Nola Brooman, une fille haute en couleurs, il s'entraîne matin et soir avec ses camarades, Grégory, le champion aux nerfs d'acier mais au coeur tendre, Axel, le nageur fragile en manque de confiance en soi et Camille, la battante qui doit gérer sa mère dépressive. Au collège, un professeur de français remplaçant, Max, va changer le cours de sa vie.
Il arrive souvent que l'édition pour la jeunesse utilise des sportifs pour lancer de petits romans faciles et nous en avons vu quelques exemples dans les meilleures ventes avec des titres consacrés aux joueurs de l'équipe de France. Ici, le roman ne suit aucun des canevas habituels, c'est un roman de Pascal Ruter et si l'idée de départ est de mettre en scène le nageur Yannick Agnel, le contrat s'arrête là. Car nous retrouvons avec plaisir tous les thèmes habituels des romans de Pascal Ruter. Il y a bien les entraînements de Yannick Agnel à la piscine le matin et le soir mais les fils importants de l'intrigue sont bien cette relation extraordinaire avec le vieux Samuel Rubinstein - toujours un personnage loufoque ou iconoclaste dans les romans de Pascal Ruter et souvent un vieux Monsieur -, la rencontre avec un professeur de français hors normes - bon, ce n'est pas la première fois, ça sent un peu le Cercle des poètes disparus mais ça fonctionne - mais surtout un âge de transition du héros qui va grandir et s'approcher de l'âge adulte. Ici, les thèmes de la compétition, de la justice, de la seconde guerre mondiale et de l'holocauste, des migrants mais il s'agit aussi, comme dans tous les romans de Pascal Ruter, de la poésie, la poésie du monde et de la poésie dans le monde. Il y a un amour du verbe, les dialogues jouent sur les langages propres à chaque génération, c'est truculent, savoureux et onctueux. On ressort de ce roman avec une infinie tendresse pour ces personnages fêlés et tellement humains.
Coup de coeur
À Nice, Yann loge chez Samuel Rubinstein, un vieux monsieur et il va faire la connaissance de sa petite-fille Rachel. Samuel Rubinstein a connu la Seconde Guerre mondiale, ses parents tenaient un restaurant, ils ont été dénoncés à la police française par un concurrent jaloux, ils ont été déportés en camp de concentration par les nazis, et lui, Samuel, a fui par les toits et a rejoint la montagne. Après la guerre, il avait tout perdu, ses parents, sa femme, il ne lui restait plus que sa fille à qui il ne parle plus guère aujourd'hui. Rachel est comme un volcan en éruption, elle a été renvoyée de toutes les écoles, elle suit un CAP de soudure et elle part la nuit aider les migrants à la frontière italienne.
À la piscine, Yann est entraîné par Nola Brooman, une fille haute en couleurs, il s'entraîne matin et soir avec ses camarades, Grégory, le champion aux nerfs d'acier mais au coeur tendre, Axel, le nageur fragile en manque de confiance en soi et Camille, la battante qui doit gérer sa mère dépressive. Au collège, un professeur de français remplaçant, Max, va changer le cours de sa vie.
Il arrive souvent que l'édition pour la jeunesse utilise des sportifs pour lancer de petits romans faciles et nous en avons vu quelques exemples dans les meilleures ventes avec des titres consacrés aux joueurs de l'équipe de France. Ici, le roman ne suit aucun des canevas habituels, c'est un roman de Pascal Ruter et si l'idée de départ est de mettre en scène le nageur Yannick Agnel, le contrat s'arrête là. Car nous retrouvons avec plaisir tous les thèmes habituels des romans de Pascal Ruter. Il y a bien les entraînements de Yannick Agnel à la piscine le matin et le soir mais les fils importants de l'intrigue sont bien cette relation extraordinaire avec le vieux Samuel Rubinstein - toujours un personnage loufoque ou iconoclaste dans les romans de Pascal Ruter et souvent un vieux Monsieur -, la rencontre avec un professeur de français hors normes - bon, ce n'est pas la première fois, ça sent un peu le Cercle des poètes disparus mais ça fonctionne - mais surtout un âge de transition du héros qui va grandir et s'approcher de l'âge adulte. Ici, les thèmes de la compétition, de la justice, de la seconde guerre mondiale et de l'holocauste, des migrants mais il s'agit aussi, comme dans tous les romans de Pascal Ruter, de la poésie, la poésie du monde et de la poésie dans le monde. Il y a un amour du verbe, les dialogues jouent sur les langages propres à chaque génération, c'est truculent, savoureux et onctueux. On ressort de ce roman avec une infinie tendresse pour ces personnages fêlés et tellement humains.
Coup de coeur
