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Critique de lemiroirdeslivres


Nous retrouvons nos personnages, comme le prédit le résumé, dans une position délicate. L'un doit mener une guerre pour son pays, l'autre pour ne pas oublier tout de sa vie antérieure.

Heureusement, le destin fait que nos deux héros se retrouvent assez vite. Arin comprenant enfin que Kestrel n'est pas une mauvaise personne et qu'elle avait été contrainte à mentir pour ne pas dévoiler son identité d'espionne. le seul problème qui empêche les deux protagonistes à filer le parfait amour réside en la mémoire de Kestrel. Après avoir vécu comme esclave dans les camps de travaux, elle ne se souvient de rien.

Sa mémoire défaillante lui permet de se remettre en question et de partir sur de nouvelles bases, mais le défaut que j'ai à reprocher à cette idée, c'est que par conséquent, Arin et Kestrel tourne encore et encore autour du pot pendant de longs chapitres. Et bien que j'aime les histoires d'amour compliquée, au troisième tome ça peut commencer à m'agacer légèrement.

Donc c'est une Kestrel métamorphosée et fragilisée qu'on retrouve dans ce tome final, et un Arin torturé et courageux malgré tout. Ici il n'y pas de place à d'éventuelles personnages secondaires, pour pouvoir permettre à l'auteure d'approfondir le plus possible l'aspect psychologique de ses personnages principaux, et il y a de quoi faire.

Arin se bat pour son peuple, et veut se venger de sa famille mais il est également amoureux de la fille de son ennemi. Kestrel utilise ce que lui a appris son père pour le retourner contre lui, malgré le fait qu'elle veut encore au fond d'elle qu'il soit fière de ce qu'elle accomplit et elle est également tiraillé entre ce qu'elle a oublié et les affreux souvenirs dont elle se souvient.

Et bien qu'ils sont assez différents l'un de l'autre, Arin étant sentimental, Kestrel plus cérébrale, ils ont quelque chose en commun autre que l'amour qui les uni. Ils sont tous les deux portés par une voix, Arin pendant les batailles se laisse entraîner par les encouragements de son dieu (on frôle parfois le fantastique, mais je pense que ça tient plus de la croyance que de la magie) et Kestrel suit les conseils de son père qu'elle entend encore quand elle doit prendre une décision stratégique.

Bon, oui, il y a un bien une exception pour ce qui est des personnages secondaires, y'a Roshar, l'ami fidèle d'Arin, qui est là pour ajouter des touches de sarcasme aux dialogues. Et c'est un personnage secondaire si bien développé que je le préfère à Arin. J'adore Roshar. Ses répliques sont excellentes, même si on peut parfois douter de ses intentions, on découvre derrière son masque un peu arrogant, une loyauté sans faille pour Arin.

C'est là, l'immense qualité de ce roman : les relations que nouent les personnages entre eux, jamais simples mais toujours fascinantes à suivre. J'ai adoré l'amitié entre Roshar et Arin, leur protection mutuelle, mais aussi parfois les étincelles qui jaillissent entre eux. J'ai adoré la relation entre Kestrel et son père, l'amour qui se cache derrière la haine, une relation dure et douloureuse mais qu'on peut si bien comprendre. J'ai même aimé la relation entre Roshar et sa petite soeur, l'un croulant sous la culpabilité l'autre remplie de colère. Et aussi l'intention du fils de l'Empereur à vouloir gagner la fierté de son père, une relation qui ressemble un peu à celle qu'entretiennent Trajan et sa fille.

Le duel entre certains personnages étaient aussi savoureux, souvent tendus et avec un dénouement assez étonnant à chaque fois.

Le troisième tome de The Curse, se suit comme les précédents, c'est assez lent, les cartes se mettent peu à peu en place, les stratégies de guerre et l'aspect psychologique des personnages remplissent des pages entières, mais au final on est content d'avoir fait le voyage parce que le récit ne se perd jamais dans la facilité scénaristique. C'est brillant, et même si je conçois que ça ne soit pas au goût de tout le monde à cause de la lenteur des chapitres et de l'aspect politique, c'est une trilogie que je conseille.
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