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Critique de Milllie


Dans le service où elle travaille, Albane a été surnommée l'infirmière parfaite : toujours calme, professionnelle, elle ne se trompe jamais, reste zen en toutes circonstances et abat un travail considérable. Mais c'est aussi un vrai mystère pour ses collègues qui n'arrivent pas à percer la carapace qui semble l'isoler du monde. Chez elle, Albane aimerait retrouver ce calme et cette organisation parfaite mais avec 2 jeunes enfants c'est souvent mission impossible et elle se sent de plus en plus dépassée. Pourquoi Emma, son aînée de 7 ans, s'ingénie-t-elle à la contrarier ainsi et se montre-t-elle proprement intenable ?

Celle qui criait au loup est un roman implacable qui commence par un premier chapitre glaçant qui nous laisse imaginer tant de choses sur cette famille apparemment bien sous tous rapports et où pourtant rien ne va plus. En lisant les premières pages j'ai cru comprendre ou plutôt j'ai espéré que ce n'était pas ce que je pensais et là... zoup... procédé démoniaque l'auteure revient en arrière pour nous raconter les mois qui ont précédé cette soirée si particulière et forcément nous voici happés, tant il y a de mystères à résoudre et d'allusions à démêler. La plume de Delphine Saada est précise, souvent assez froide, dans l'observation détaillée qu'elle fait d'une jeune femme qui semble avoir tout pour être heureuse et qui pourtant jour après jour perd pied petit à petit, enfermée dans une vie qu'elle n'a pas choisie. le portrait qu'elle fait d'Albane est à la fois terrifiant et totalement attachant et j'ai tourné les pages à toute allure, emportée par ce drame qui semble s'annoncer et tous ces signes qui s'accumulent et semblent présager le pire.

Malheureusement j'ai un peu moins apprécié la seconde partir du livre où Albane, contrainte et forcée par son mari, consulte un psychothérapeute qui va petit à petit l'amener à mettre des mots sur ses troubles. J'ai trouvé ces passages un peu trop répétitifs et surtout trop délayés après la puissance et la tension du début. L'auteure décrit par le menu les rendez-vous d'Albane avec son thérapeute, le combat qu'elle mène d'abord pour ne pas se livrer et les souvenirs qui finissent par affluer et la vérité par se faire jour. le tout est très didactique, à mon goût trop détaillé, comme si l'auteure avait voulu nous faire comprendre par le menu tout le process thérapeutique en cours. Il faut dire aussi que la citation en exergue du roman avait pour moi vendu la mèche, me faisant deviner bien trop tôt quel allait être le thème de ce roman au point que j'étais dans l'attente de ce qui aurait dû rester une révélation et un coup de théâtre.

Malgré ces (petites) réserves, Celle qui criait au loup est un roman que j'ai beaucoup apprécié, bien construit et intelligent et qui a l'énorme mérite de s'attaquer frontalement à des sujets difficiles. Bravo à l'auteure, médecin de profession et dont c'est le premier roman, pour cette maîtrise de la construction narrative et son talent à nous faire croire à son histoire et à nous attacher à ses personnages !
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