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C'est le coeur en miettes que je termine ce roman, bouleversée, ko, effarée, outrée, affligée, en colère et j'en passe.
Je n'ai pas honte d'avoir les yeux remplis de larmes en refermant les dernières pages de ce livre. Cette histoire n'est qu'une fiction et pourtant, oui c'est tout à fait ça…

Albane est infirmière, mariée et mère de deux jeunes enfants, Arthur trois ans et Emma six. Sa vie sous tous les plans est sous contrôle permanent. Aucune place pour la spontanéité, la joie, les amis, la famille, les collègues, Albane est un mur de glace. Sa personnalité psychorigide fait froid dans le dos mais le pire chez cette femme n'est pas la. Elle nourrit une indifférence sidérante pour ses enfants et en particulier sa fille Emma. Dépourvue de fibre maternelle, la vie d'Albane nous donne la chair de poule tant rien ne l'affecte. Plus le temps passe et plus elle s'acharne sur sa fille sous mille prétextes.

Tantôt en colère tantôt en empathie pour Albane, elle m'a fait vivre les montagnes russes. On peut comprendre que ce ne soit pas inné la fibre maternelle mais voir des enfants privés d'amour, c'est difficile à imaginer.

Premier roman pour Delphine Saada, médecin, et quel roman !
L'auteure connaît bien le sujet, elle est précise, juste et bouleversante. Elle met en lumière que derrière chaque personnalité dysfonctionnelle se cache un passé trouble.

Beaucoup sont les premiers à juger, à blâmer, à se moquer. La différence fait peur. Ce n'est pas normal de ne pas aimer ses enfants, de ne pas avoir d'amis, d'être une taupe à son travail, juste l'infirmière parfaite. Oui Albane, elle est géniale et parfaite à son travail. Mais elle est seule. Elle le vit très bien, ça l'arrange Albane qu'on ne se mêle pas de sa vie, qu'on lui fiche la paix. le seul que ça dérange c'est Sebastian son mari quand cette fois-là, Albane a dépassé les limites avec Emma.

Ce roman est une claque. Tellement vrai.
Tellement triste.
Tellement ça aussi parfois, la vie.

N'oublions jamais que derrière chaque personnalité marginale se cachent probablement mille petits monstres qui vous ont banni vos rêves et votre capacité d'être comme tout le monde. Merci Delphine Saada d'avoir mis en lumière ces trouble-fête de l'amour, de la maternité, de la vie troubadour, merci pour ces 270 pages qui sont leurs, pour toutes ces étoiles que vous avez allumées dans mon petit coeur meurtri.
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Pour son premier roman, Delphine Saada invite à suivre les pas d'Albane, une infirmière modèle admirée par ses collègues…mais dont il ne savent finalement pas grand-chose. D'ailleurs, à la maison, l'ambiance se dégrade progressivement. Exigeante et particulièrement stricte, voire même froide, cette mère de deux jeunes enfants ne prend en effet plus aucun plaisir à les élever et entretient même une relation de plus en plus conflictuelle avec sa fille de six ans. Multipliant les punitions de plus en plus sévères, son comportement commence même à inquiéter son mari, qui l'oblige à entamer une thérapie…

Derrière cette couverture particulièrement trompeuse, la vie est loin d'être entièrement rose. Dès les premières pages, l'autrice installe d'ailleurs une ambiance pesante, voire légèrement malsaine, qui fait très vite comprendre au lecteur que quelque ne tourne pas rond. D'ailleurs, le personnage d'Albane a beau forcer l'admiration de ses collègues, elle a beaucoup plus de mal à plaire au lecteur, qui aimerait bien découvrir les origines de ce comportement étrange. Comment une mère peut-elle être dépourvue de fibre maternelle au point de ne pas aimer son enfant ?

Si le roman s'ouvre et se referme sur un épisode de fin mars 2016, il remonte immédiatement deux ans dans le temps, invitant à suivre la longue psychanalyse de son personnage principal. Cette mise à nu progressive de la fêlure à l'origine de ce trouble du comportement invite à accompagner Albane au bord d'un gouffre psychologique d'une profondeur extrême, dont les émotions remontent par vagues, fulgurantes et douloureuses, et du fond duquel on distingue finalement une petite voix qui crie désespérément au loup…

Un très bon premier roman et une autrice à suivre !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Ce thriller psychologique est aussi glaçant et déroutant que bouleversant. Premier roman du médecin Delphine Saada il traite d'un sujet tabou celui du désamour d'un parent envers son enfant. Des le début on pressent qu'un drame se profile, certains passages donnent froid dans le dos et ce climat anxiogène est bien rendu. Albane, la narratrice, infirmière dans un hôpital, est une femme appréciée de ses collègues bien qu'assez froide et rigide. Elle préserve de façon forcenée les apparences et s'applique à toujours afficher une image parfaite. Elle a besoin de contrôler son environnement pour apaiser ses angoisses. Si elle est irréprochable professionnellement il n'en va pas de même concernant son rôle de mère. Cette femme qui semble forte est en réalité fragile et en grande souffrance. Son rôle maternel est de plus en plus pesant et déplaisant, sa relation à ses enfants, surtout sa fille de 6 ans, son bouc émissaire, se résume à des instructions, des gestes mécaniques et un comportement militaire privé d'affect « rien ne l'envahit, ne la submerge, ni le bon ni le mauvais ». Son mari s'inquiète mais lui trouve d'abord des excuses. « Elle chemine dans un tunnel lisse, sans relief. Ce qu'elle a traversé s'efface aussitôt. le bout ne lui fait pas peur, ce qui lui ferait peur, en revanche, c'est qu'on l'oblige à en sortir ». Et un jour il l'oblige…témoin de son comportement abusif il menace de la quitter et la pousse à consulter un thérapeute. Sa psychothérapie forcée, l'acheminant d'un état inconscient vers un état de conscience, ouvre la boîte de Pandore. On comprend alors l'origine de son mal et on se surprend à ressentir de la compassion. Une mécanique implacable se met en route jusqu'au final intense et empoignant. Même si l'on devine assez vite la raison de son dysfonctionnement la lecture reste addictive ne perdant jamais d'intérêt. Les mécanismes de défenses, les zones grises et tortueuses de la psyché sont abordés subtilement avec filigrane une interrogation sur la maternité bien sûr mais aussi sur la transmission et le traumatisme. Une très belle découverte!
A lire l'émouvante chronique de @Ladybirdy qui m'a convaincue de le lire et que je remercie
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Albane est parfaite dans son métier d'infirmière, ponctuelle, à l'écoute de ses patients, reine de l'organisation. Albane est parfaite dans la gestion de la vie de tous les jours: ses enfants sont bien habillés, l'appartement est bien rangé, rien ne traine, les repas sont prêts à l'heure, tout est réglé au millimètre.
Albane est si imparfaite dans sa relation aux autres. Ses collègues ne savent rien d'elle, elle ne s'épanche jamais, elle est froide, et dans sa vie de famille, ce n'est pas mieux : elle est incapable de chaleur, de partager les moments heureux, constamment dans le contrôle. Et la situation empire avec sa fille, dont elle ne voulait pas, au fur et à mesure que celle-ci grandit. un jour, c'est l'incident de trop, son mari l'oblige à être suivie par un psy :
« Psy quoi ? s'était-elle interrogée pendant qu'elle patientait pour la première fois dans cette salle d'attente trop blanche, réfrénant la pulsion de ranger par piles les magazines éparpillés sur la table basse bon marché au centre de la pièce. Dans le profond dépit à devoir quémander un service à cette fouineuse de collègue, il n'y avait eu aucune place pour la curiosité de savoir si elle l'envoyait chez un psychologue, un psychanalyste ou un psychiatre. de toute façon, dans sa tête, c'était bonnet blanc et blanc bonnet.
Envoyer, comme à l'abattoir.»
Et ces séances vont fendre peu à peu la carapace. On se doutait depuis le début que cette attitude rigide devait cacher un traumatisme. on n'en imaginait pas l'ampleur.
Celle qui criait au loup n'a pas été entendue et elle a refoulé, oublié tous ces moments obscurs. Et toutes ces émotions qui déferlent sur elles vont la laisser littéralement en miettes.
J'ai été alternativement choquée par cette femme et son comportement dénué d'amour envers ses proches et surtout sa fille, et puis profondément bouleversée dans la deuxième partie par l'intensité du séisme qui la secoue.
Un livre éprouvant dans ses deux parties pour des raisons complètement différentes.
Je remercie Magali (ladybirdy) dont la critique m'a donné envie de lire ce livre et Sam ( SamDLit ) dont le conseil dans nos échanges a renforcé cette envie
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Albane, infirmière modèle, citée en exemple par tous ses collègues semble exécuter toutes ses tâches comme un robot. Seule, Mathilde, une jeune infirmière voudrait échanger quelques mots , communiquer avec elle.
Côté vie privée, Albane est mariée à Sebastian. Elle a deux enfants , une fillette de 6 ans et un garçonnet de 3 ans.
Elle avoue avoir eu des enfants sans en vouloir, en se laissant entraîner par la vie.
Apparemment rien ne la touche, sa fille l'horripile : elle aurait voulu un garçon. Elle a plus de sympathie pour son fils. Son mari, d'une patience et d'une empathie infinie la laisse indifférente quant aux rapports intimes. Elle effectue toutes ses tâches familiales automatiquement en essayant de tenir le coup. Elle ressent les temps libres en famille comme une plaie.
Bon, d'accord, j'ai éprouvé un rejet du personnage d'Albane mais j'ai vite compris que cela ne pouvait plus durer, qu'un évènement allait se passer.
Que cache-t-elle ? Elle l'ignore elle-même jusqu'au jour où elle commet une faute assez grave envers sa fille et à ce moment, sous l'impulsion de son mari et l'aide d'un psy, le vernis va se craqueler très progressivement.
Est-ce un bien, est-ce un mal que de découvrir des vérités enfouies au fond de son être ?
Là est toute la question posée par la lecture du livre.
Un premier roman de Delphine Saada qui dévoile le personnage d'Albane très habilement, très progressivement en créant un suspense .
le premier chapitre commence par le dernier jour du livre vu par Sebastian, le mari car il faut savoir que chaque chapitre est soigneusement daté et se déroule de septembre 2014 à mars 2016, le 29, jour du dénouement.
Ma conclusion : personne n'affiche une personnalité aussi cuirassée sans raison.
Un roman percutant et troublant.
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Je commencerai par remercier Magali et Anne-So, sans lesquelles jamais je n'aurais même regardé ce livre à couverture rose avec sucette.

Tout premier livre de Delphine Saada et j'ai été emballée par ce thriller psychologique littéralement glaçant.
Nous suivons Albane, infirmière modèle, plus que perfectionniste... en mode robot pourrait-on dire. Respectée, voire crainte de tous ses collègues, supérieurs compris, même la plus revêche devant laquelle tout le service tremble.
Ses collègues, justement, aimeraient bien en savoir plus sur notre héroïne mais voilà, rien ne filtre de sa vie privée, hormis le classique mariage heureux + deux enfants. Sauf qu'un jour, une phrase va lui échapper...
Nous voyons donc Albane évoluer dans sa vie réglée comme du papier à musique. Rien ne dépasse, c'est froid, la narration est distante, mais c'est voulu et l'auteure mène parfaitement sa barque. Chapeau bas pour ça.
Mais comme la perfection n'est pas de ce monde, on s'aperçoit très vite que si Albane est très attachée à son petit garçon, elle n'aime pas sa fillette de 6 ans, une enfant espiègle et pourtant très attachante. Et les punitions pleuvent... jusqu'au jour où son mari se rend compte du problème.
Le sujet est très bien amené, j'ai détesté Albane, adoré la gamine que j'avais envie de serrer très fort contre moi. L'auteure évoque moins le cadet, qui occupe une place normale dans la maisonnée, ne pose aucun problème à sa mère, et n'est pas victime de sa froideur et de ses rabrouements.
Ça c'est pour la première partie, parce que lorsque son mari découvre ce qui se passe, il prend des mesures pour protéger la fillette. Et c'est quand Albane s'ouvre enfin que j'ai ressenti un peu d'empathie envers elle. On comprend alors le pourquoi du comment, mais je ne vais pas trop dévoiler l'histoire.
Le père m'a laissé une curieuse impression. Il n'est pas très présent, a le beau rôle en rentrant à la maison pour le plus agréable, tout le reste reposant sur les épaules de sa femme. Bien sûr, il prend des mesures mais je ne trouve pas qu'il s'implique vraiment personnellement.
On apprend également que lui-même n'a pas eu un passé tout rose... En gros tout le monde traîne des casseroles dans cette famille, sans pour autant en parler, soit par oubli, vous savez la fameuse mémoire qui enfouit ce qui fait le plus mal, soit parce que ce n'est juste pas évoqué.
Si la psychologie d'Albane est parfaitement développée, j'ai ressenti un chouia de manque concernant son mari.
Et j'ai compris pourquoi la sucette. Elle est cassée... comme une enfance brisée. Au final, cette couverture rose et apparemment ludique est très profondément réfléchie et quand je la regarde, mon coeur se brise un petit peu.
Un excellent premier livre que je conseillerais à tout amateur de thrillers psychologiques. Il se lit très vite, le style est nickel. Rien à redire, j'ai adoré.
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Aux yeux des autres Albane est parfaite, irréprochable sur tous les plans. Jamais prise en défaut. Parfaitement organisée au travail comme dans la vie privée, elle est une référence pour toutes les autres infirmières, organise les vacances au bureau comme à la maison, gère le quotidien, les activités des enfants, l'école et j'en passe.
Un mari adorable et parfait, des enfants parfaits. La perfection jusqu'à l'écoeurement.

On l'envie ou on l'évite ; parfois les deux. Albane d'autorité décide de tout, organise le monde à sa façon prévoit l'imprévu et boute hors de sa vie toute forme d'exubérance ou de spontanéité. Elle excelle dans l'art de la routine et dans celui de l'invisibilité. Albane n'est pas autiste, n'a pas de trouble défini et ne peut pas être rangée dans une case déterminée comme notre société les aime tant. Albane est donc étiquetée normale et priée d'être heureuse et de rentrer dans le rang si elle n'a pas de raison valable pour y déroger.

Mais derrière ces remparts de perfection et de maîtrise Albane ne vit pas. Elle se contente d'avancer. Comme dans une pièce de théâtre, elle joue son propre rôle, prend les pauses de circonstance, lance les phrases qui conviennent. Donne le change, tente de répondre aux attentes de la norme. Toujours dans la maîtrise : ne jamais relâcher son attention. Jour et nuit. Avec ses proches, avec les collègues et les étrangers. Tenir tout le monde à distance pour tenir la souffrance à distance.

Il y a d'abord beaucoup de colère dans le personnage d'Albane. Quelque chose de révolté, de latent, qui ne demande qu'à hurler mais qui demeure contenu. Jour après jour, pas après pas. On sent le roc que rien ne semble pouvoir ébranler et puis c'est la fêlure. Une relation mère-fille douloureuse qui sombre lentement du mauvais côté jusqu'au dérapage. La souffrance qui s'accentue, le dénie, les efforts et la psychanalyse comme porte de sortie ou comme punition ultime.

D'incompréhensions en erreurs d'interprétation tout va mal dans cette famille où chacun fait pour le mieux pour que tout aille bien. Tout le monde y met du sien mais personne ne se comprend. Chacun regarde les autres à travers le prisme de sa normalité et de sa personnalité. L'effort est louable mais maladroit.

Quand sa tour de perfection et de rigueur se fissure, c'est l'univers entier qui vacille et se déconstruit pour Albane. On rencontre Alors une Albane aux antipodes de celle d'avant mais toujours pétrie de douleur et de solitude.
Comment gérer des ressentis exacerbés quand on a toute sa vie mis ses sentiments en veille ? Quand on s'est fui soi-même ? Comment affronter la vérité quand on a enterré profondément ses démons ? Quand on s'est retiré du monde pour qu'il ne nous fasse plus de mal ?
Est-ce le passage obligé pour atteindre le bonheur ? le bonheur ou la norme ?

Ce livre est une plongée dans un abysse de sentiments, de sensations contradictoires, et de questionnements. C'est de la douleur, de l'incompréhension, de la colère et de la tristesse. de la vérité brute sans ménagement et sans atermoiement portée par une plume incisive et d'une précision redoutable. L'autrice frappe là où ça fait mal et offre aux lecteurs un livre magnifique.


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C 'est un livre coup de poing , un livre qui claque comme une détonation. d''une écriture sèche et sans fioritures,l'auteure nous assène sa vérité à travers une histoire douloureuse .L'histoire d'une femme,Albane infirmière irréprochable qui ne voulait pas de fille et qui n'arrive pas à l'aimer. Elle n'éprouve rien pour son enfant qu'elle punit sans raison. Son mari lui impose d'aller consulter un psy pour essayer de se soigner car il voit bien qu'elle va mal. Albane ne manifeste aucun signe d'affection pour Emma alors qu'elle est différente avec son petit frère Arthur .Dans la première partie du roman Albane est détestable et antipathique. on ne peut pas s'attacher à son personnage.
Albane va donc consulter un psy qui va lui proposer de faire de l'hypnose pour fouiller dans son passé mais est-ce bien d'ouvrir cette boîte de Pandore que son cerveau avait verrouillé par réflexe de survie ?
Un roman bouleversant qui ne laisse pas indifférent.
Une auteure à suivre après ce premier roman percutant .
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Grâce aux magnifiques billets des trois copines Babeliottes Magali, Anne-So et Nikola, je me suis penché sur ce livre qui ne m'attirait pas à première vue.

Mais le titre m'a tout de même interrogé, car il a cassé la première idée que je me suis faite de ce rose girly tout mignon.

En effet, ce roman n'est pas tout rose… Mais plutôt noir… Il nous remue et nous bouleverse.
Un thriller psychologique, intensément glaçant.
L'auteure, Delphine Saada, nous plonge dans la vie de son personnage Albane et de sa famille.

Avec finesse, l'auteure explore les mystères de l'inconscient ainsi que les protections et barrières qu'il impose pour que la vie soit plus facile à vivre.

Le mutisme ronge, et peut détruire la vie d'une personne en la handicapant par le biais d'habitudes et de croyances créées.

La parole de l'enfant et le déni de l'adulte sont au coeur du roman.

L'auteur lève le voile sur un sujet de société qui est malheureusement souvent oublié… Mais qui fait des dégâts sur de nombreuses victimes.
Un roman qui laisse une trace douloureuse et qui laisse aussi beaucoup d'interrogations…

Ici, vous ne trouverez pas de moment tout doux, ou un joli rai de lumière qui réchauffe les coeurs.
Non. Aucune luminosité. C'est très sombre.
Attendez-vous à une histoire dure, qui fait mal… Parce que Delphine n'enjolive rien du tout. Elle utilise le poids des mots pour laisser une empreinte inoubliable dans nos coeurs.

Certaines mamans arrivent à créer un lien émotionnel avec leur enfant et d'autres mamans ont besoin de plus de temps et/ou d'aide. (Cela vaut bien entendu pour les papas également.). Je pense que les parents font du mieux qu'ils peuvent, et que chacun a des bagages différents qui les facilitent ou au contraire les handicapent.

Petit plus… Après quelques recherches sur Internet du titre, il semblerait que ce soit la fable « le garçon qui criait au loup » (qui est d'ailleurs cité dans le livre) qui est à l'origine de l'expression française « crier au loup ». Ce que j'en ai tiré, c'est que la moralité de cette fable est qu'à force de toujours prétendre que quelque chose arrive, lorsque celle-ci se produit, personne ne nous croit.
Effectivement, cela prend son sens quand on regarde plus en détail certains passages du livre.

En bref, ce roman révolte et bouleverse à la fois…
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Albane est une infirmière modèle, respectée par ses collègues. Elle est très consciencieuse et rigoureuse. Mère de deux enfants, elle s'occupe d'eux sans chaleur ni plaisir et le lien est particulièrement rompu avec sa plus grande, Emma.

Fatiguée par son travail, il lui arrive de «craquer» et de punir Emma trop sévèrement. Son mari, aimant et compréhensif, est d'ailleurs en alerte et évite de laisser Albane avec les enfants trop longtemps surtout depuis l'épisode de la douche.

À bientôt 40 ans et à la demande de son époux qui s'inquiète pour elle, Albane commence une psychothérapie, sans conviction.

Pourquoi sa relation avec sa fille est-elle si difficile ? Quel traumatisme de l'enfance va resurgir des séances d'hypnose ?

Delphine Saada nous offre un roman psychologique qui nous plonge sans philtre et avec intelligence dans la tête de cette femme épuisée. En même temps qu'Albane, on prend «conscience» (titre de la seconde partie) de son traumatisme, à travers les échanges avec son psy, l'hypnose et ses souvenirs, qu'on assemble comme les pièces d'un puzzle au fil des pages.

Friande de psychologie, j'ai été bluffée par cet aspect. Cependant, Albane, malgré tout son malheur, ne m'a pas vraiment touchée. Les personnages du mari et des enfants sont trop lisses. Et évidemment, j'aurais préféré une autre fin. Trop c'est trop.

Cela reste un excellent premier roman, très impressionnant et très dur, une claque, dont j'ai tourné les pages avec avidité.
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