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Critique de michfred


Un joli petit livre, comme toujours chez José Corti, où l'on déguste à petites gorgées un florilège d'écrits rares, perdus, oubliés du grand poète triestin, tout en découpant patiemment les pages d'un coupe-papier prudent...

Des articles, des pensées, des lettres, des discours de circonstance et d'autres qui le sont moins...un mélange de politesse raffinée et de sincérité sans fard, d'ironie caustique et de tristesse désenchantée. .. mais toujours, presque à toutes les lignes , et souvent sans la nommer, la "forme d'une ville" comme dirait Baudelaire et derrière lui, Julien Gracq.

Ici c'est Trieste, la Trieste d'autrefois, avec ses quartiers bigarrés, ses échoppes cosmopolites, ses femmes si belles et si rebelles...Trieste que le vieux poète, malade et près de s'en aller, garde au coeur comme un ultime viatique.

Des choses drôles et piquantes sur Freud, aimé et défendu, sur d 'Annunzio, si ampoulé et surfait, sur les opportunistes de tout poil qui ayant misé et perdu le pari du fascisme et de l'hitlerisme, se sont reconvertis à grand bruit...des choses humbles et d'un fol orgueil sur sa poésie que Saba défend contre les coquilles à la virgule près mais sur laquelle il ne requiert ni blâme ni louange: juste le silence, le silence, par pitié !

En filigrane, le portrait d'une ville, oui, mais aussi celui d'un vieil homme raffiné, plein d'humour, aux convictions fortes, nostalgique et amoureux de sa ville, et que sa vaste culture ouvrait à toutes les autres.
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