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Critique de BazaR


BazaR
12 septembre 2019
Encore un effet de la Bretagne : pendant les vacances j'ai eu une terrible envie de lire un roman de flibustiers et de pirates. Je n'ai pas eu de difficultés pour choisir Captain Blood, dont j'avais apprécié l'adaptation cinématographique de Michael Curtiz (1935, le livre datant de 1922) avec Errol Flynn et Olivia de Havilland dans les rôles principaux. Errol ne colle pas du tout au physique décrit par Rafael Sabatini, mais c'est malgré tout son visage qui s'est imposé pendant ma lecture.

Peter Blood est un médecin, ancien soldat, qui se retrouve mêlé à une révolte contre le roi d'Angleterre Jacques 1er. Parce qu'il soigne un rebelle, il est emprisonné, jugé et condamné à mort ; condamnation commuée en esclavage à la Barbade pour cause de besoin de bras dans les plantations. Son métier de médecin lui permettant d'éviter les corvées insupportables, il fait la connaissance de sa maîtresse, Arabella Bishop, qui va devenir son grand amour.
Peter Blood profite de l'attaque d'un galion espagnol pour s'évader à la tête d'un groupe de prisonniers et s'emparer du navire. C'est le début de sa vie en mer, entre piraterie et contractant de tel ou tel roi d'Europe.

Peter Blood est le prototype même du héros dépourvu de défauts. Il a le sens de l'honneur chevillé à l'âme. Il ne tue pas ses ennemis s'il peut l'éviter, mais il n'hésite pas à les ridiculiser. C'est un tacticien des combats maritimes hors pair qui surprend ses adversaires et ses alliés. Son courage est sans égal. Son seul « point faible », c'est son amour indéfectible pour Arabella qui, évidemment, ressent la même chose. Mais tous les deux se comportent stupidement, refusant de s'avouer leurs sentiments, prenant des postures de mépris ou d'indifférence lorsque les événements les amènent à se croiser, laissant croître des sentiments de jalousie qui n'ont en fait pas lieu d'être. Ces relations, ou non-relations, vont diriger la carrière de Peter Blood plus que les événements historiques.

Rafael Sabatini s'appuie avec force sur l'Histoire, la déchéance de l'empire espagnol, les rebellions contre Jacques 1er et son remplacement par Guillaume d'Orange. L'exotisme est au rendez-vous car on n'arrête pas de voyager dans la mer des Caraïbes. le rythme du roman est soutenu mais il manque un aspect épique : de grandes scènes de duels ou de batailles sont expédiées en quelques mots et j'en ai éprouvé une certaine frustration. Rafael Sabatini préfère passer du temps sur les relations entre les personnages – ce en quoi il excelle –, relations plutôt manichéennes pour des personnages qui le sont tout autant. Les personnages passent aussi leur temps à être étonnés, ébahis par les actes de Blood. C'est un peu comique à la longue ; je les imaginais la mâchoire ouverte de surprise en permanence.

Ces petits défauts n'ont rien de répréhensible. J'ai beaucoup apprécié ma lecture qui m'a emporté loin du RER. Je retournerai certainement dans un des univers de Sabatini un de ces jours.
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