AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de JML38


JML38
06 décembre 2019
Il est beaucoup question d'eau dans ce roman. Les eaux du lac Léman au bord duquel se passe une partie de l'histoire. Des eaux dans lesquelles Summer apparaît en rêve à son frère Benjamin, toujours vêtue d'une chemise de nuit bleue, et qui l'appelle dans les ondes, au milieu des poissons et des algues.

Car Summer a disparu l'été de ses dix-neuf ans, lors d'un pique-nique. Ses amies étaient là, son jeune frère Benjamin aussi, et personne ne sait ce qui a bien pu se passer : elle s'est comme volatilisée. Après beaucoup d'agitation, des recherches, des battues, des appels télévisés, la tension est peu à peu retombée, les amies de la jeune fille et ceux de la famille ont pris leurs distances.

Benjamin a traversé les années qui ont suivi comme un zombie, baladé de psychologues en psychiatres, se perdant dans des expériences à bases de produits psychotropes, fortement perturbé par cette disparition, lui qui l'était déjà dans son enfance, l'idée l'ayant effleuré qu'il n'appartenait pas vraiment à cette famille dans laquelle sa soeur ainée avait toutes les qualités et toutes les attentions. Famille qu'il nous dépeint à travers ses souvenirs comme très attachée à son train de vie, ayant une certaine facilité à attirer la lumière, vivant dans un monde d'apparence, de strass et de paillettes.

À l'approche de la quarantaine et à la faveur d'une nouvelle thérapie, Benjamin se repose les questions sur la disparition inexpliquée de Summer, nous entraînant avec lui dans une quête de la vérité dont au final on n'attend pas grand-chose, comme lui d'ailleurs, après autant d'années sans nouvelles, bonnes ou mauvaises.

Monica Sabolo joue sur cette impression que tout est plié dans cette histoire, qu'il n'y aura pas de révélation, et que seule la désespérance éternelle de Benjamin va nous accompagner dans cette lecture. J'avoue m'être demandé dans quelle galère je m'étais embarqué, avec la nette impression que j'allais lire un roman dans lequel rien n'allait se passer, juste pour la beauté du style et des mots. Et puis je me suis aperçu que j'avançais facilement dans ma lecture, que je prenais même du plaisir à découvrir une histoire plus profonde qu'elle ne le laissait penser de prime abord, avec des personnages moins lisses que prévus, pour finalement refermer ce roman avec la satisfaction d'avoir passé un bon moment et découvert une auteure au style agréable.
Quant à Summer...
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}