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Critique de mayim


Si vraiment, par le plus grand des hasards, on avait réussi à oublier que le monde est fou, ce recueil nous le rappelle en mettant le doigt sur la cruauté et les folies de ce début de 21ème siècle.

Il regroupe des reportages écrits pour différents journaux sur plusieurs années et qui portent sur la Palestine, l'Irak, l'Inde, la Tchétchénie, l'ex-Yougoslavie et l'immigration africaine vers l'Europe via Malte.

Que de futurs bloqués par la faim car comment s'occuper d'autre chose quand on cherche de la nourriture toute la journée ? Que de vies suspendues par l'attente pour revenir chez soi, pour arriver quelque part, pour trouver un logement ou un travail. Et que dire de l'endettement, de la corruption, de la pauvreté organisée et de l'aide au développement détournée ?

J'ai été plongée dans ces reportages aux histoires terriblement humaines. J'ai eu l'impression d'être sur le terrain avec l'auteur grâce à sa recherche méticuleuse de témoignages et aux détails des dessins. J'ai été particulièrement impressionnée par la qualité des portraits : chaque visage est singulier et sa petite lumière est rendue par les traits de crayon.

Joe Sacco questionne aussi le rôle et la place du journaliste. L'introduction et les notes où il explique les conditions de création de chaque reportage et ce qu'il en pense avec le recul sont très intéressantes.

Du très beau travail, intelligent et difficile mais plus que nécessaire, sur l'absurdité et la violence de notre monde pour une lecture qui ouvre les yeux, les oreilles et le coeur à des voix peu entendues.
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