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Ce recueil de Joe Sacco est une excellente alternative pour essayer d'appréhender certains conflits actuels.
Ce journaliste a choisi la bande dessinée pour livrer ses témoignages . Sans être un adepte des BD , il me semble ici que les bulles sont "chargées" sans que cela soit pénible pour le lecteur.
Alors on voyage en Palestine , avec les tyrans serbes à La Haye, en Tchéchénie, à Malte , premier port pour les migrants africains ou encore en Inde.
Il y a toujours une carte, un rappel historique pour placer le lecteur dans les meilleures conditions.
Les dessins sont sobres mais traduisent bien la dureté des vies racontées.
Avec beaucoup de pédagogie, on infiltre ces conflits et ces vies de malheur. de plus l'auteur fait un vrai travail journalistique, donnant la parole aux différents protagonistes.
Un livre simple, facile à appréhender et fortement instructif! A recommander.
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Je ne connaissais pas du tout le travail de Joe Sacco, que j'ai découvert grâce à cet ouvrage qui compile plusieurs de ses reportages dessinés, initialement destinés à la presse.

Ainsi, certains des reportages présents dans cette bande dessinée sont plus longs que d'autres, ce qui est assez dommage parce que certains sujets mériteraient d'être approfondis (mais l'auteur était parfois limité dans sa publication pour la presse). Ce livre rassemble les expériences de Joe Sacco en Palestine, Irak ou encore sur les immigré•es africain•es qui vont en Europe...

Comme l'auteur l'indique lui-même, il y a forcément un parti pris dans la bande dessinée, entre ce qu'on décide de montrer ou non, la manière dont les évènements seront illustrés... J'ai trouvé cela bien qu'il ne prétende pas avoir une objectivité (qu'il est de toute façon impossible d'avoir) vis-à-vis de ses expériences.

C'était un livre intéressant, qui rassemble des témoignages parfois très durs mais qui reflètent la réalité de ce que des personnes vivent dans différents pays. Ce sont des reportages qui parlent de guerres, de conflits, de crimes de guerres et de violences (parfois sexuelles).

Si le sujet est dur, il reste indispensable d'en parler et de dénoncer les violences et les injustices. Même si la bande dessinée date un peu - puisqu'elle a été publiée en 2011 -, certaines choses restent d'actualité, même plus de dix ans après...

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Toute sa carrière durant, Joe Sacco a souvent senti de la défiance vis-à-vis de son travail : à la fois journaliste-reporter et dessinateur, il a parfois été la cible de critiques remettant en cause la légitimité du journalisme sous forme de bande-dessinée. Parfaitement conscient que la bande-dessinée est un médium subjectif par nature, il assume son parti pris en ces quelques termes : "En résumé, le gros avantage d'un médium interprétatif tel que la bande dessinée, est qu'il m'a interdit de m'enfermer dans les limites du journalisme traditionnel. En me compliquant la tâche qui consistait à m'extraire d'une scène, il m'a empêché de prétendre à l'impartialité. Pour le meilleur et le pire, la bande dessinée est un médium inflexible, qui m'a obligé à faire des choix. de mon point de vue, cela fait partie de son message" (extrait de l'introduction). Si l'on peut reprocher à l'auteur son approche un peu "cash", on lui reconnaitra sans doute son intégrité. Reportages, ouvrage qui réunit différents travaux réalisés par Joe Sacco pour la presse internationale, se présente ainsi comme une série de témoignages engagés qui reviennent sur quelques dossiers brûlants de ce début de XXIe siècle : Des crimes de guerre en passant par la question de la Palestine, celle des réfugiés tchétchènes, la guerre en Irak, l'immigration africaine ou le cas des dalits de Kushinagar en Inde, les travaux ici réunis sont le résultat d'un choix délibéré de Joe Sacco : affirmant clairement que "cette sélection devrait faire apparaître assez clairement mes sympathies", le journaliste ajoute encore avec conviction : "Je me soucie surtout de ceux qui ont rarement l'occasion d'être entendus, et ne crois pas qu'il m'incombe de contrebalancer leur voix avec les excuses bien ourdies des puissants (...) Si je suis convaincu que le pouvoir a tendance à faire ressortir le pire des individus, j'ai observé que ceux qui sont les moins bien lotis ne se conduisent pas forcément de façon irréprochable, et je me suis efforcé d'en témoigner".

Lire le billet complet sur Les Embuscades
Lien : http://embuscades-alcapone.b..
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Grâce à "Reportages", je découvre le journalisme en bande dessinée que je trouve passionnant.

Joe Sacco nous offre ici des éclaircissements et des témoignages sur certains conflis dans le monde ou des questions cruciales. Il y sera donc question des crimes de guerre commis en ex-Yougoslavie, de la Tchétchénie, de la Palestine, de l'Irak, de l'Inde et des Dalits (Intouchables) ou de l'immigration africaine à Malte.

Joe Sacco a croqué avec beaucoup de justesse des expressions de visage d'une grande tristesse, il a immortalisé sur papier des situations intenables et dont il faut prendre conscience.

Les témoignages ont été retranscrits avec soin et sont extrêmement touchants. J'ai beaucoup aimé également les notes qui suivent chaque reportage et dans lesquelles l'auteur nous donne (parfois) sa vision de la situation et le contexte de son travail.

La préface de Joe Sacco ne manque pas d'intérêt non plus et questionne sur la subjectivité du journalisme en bande dessinée.
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Joe Sacco est une référence du journalisme de terrain en Bande Dessinée sur des zones de conflit. Il s'est notamment beaucoup intéressé au conflit de l'ex Yougoslavie et à la situation en Palestine, qui ont fait l'objet de livres spécifiques.
Cet ouvrage, paru il y a dix ans, compile plusieurs reportages commandés par différents journaux et revues, de longueur très diverse selon le nombre de pages que les journaux lui ont accordé :
- le tribunal pénal international de la Haye, qui peine à toucher les principaux responsables des crimes de guerre en ex Yougoslavie
- La tabula rasa par l'armée israélienne des quartiers de la bande de Gaza qui longent la frontière égyptienne
- La formation à coups de pompes des soldats irakiens par les Marines américains, et la tentative par deux civils irakiens de faire reconnaitre par la justice américaine les tortures qu'ils ont subies
- L'afflux de migrants africains sur la petite île de Malte, étape entre la Libye et l'Italie
- Les conditions de vie des familles tchétchènes en Ingouchie
- Les conditions de vie des plus intouchables des intouchables, les dalits, dans le nord-est de l'Inde
Ces deux derniers sujets m'ont particulièrement intéressée car ils sont plus nouveaux et originaux pour moi.
Le reportage à Malte est très complet, île dont est originaire l'auteur, dont il parle la langue, où il a pu interviewer des personnes concernées dans des positions très différentes, aux points de vue très divers (du migrant au Maire de la Ville, en passant par les habitants). Un sujet dont n'a pas fini de parler…
Le dessin noir & blanc de Joe Sacco (rarement coloré par un coloriste) est chargé et détaillé, mais reste très compréhensible. Par contre je ne comprends pas pourquoi il s'enlaidit tant quand il se représente ; l'avantage de cette caricature c'est qu'on l'identifie immédiatement dans la case, avec son bonnet, ses lunettes et sa grande bouche. Joe Sacco explique en introduction sa posture de journaliste dessinateur, et donne à la fin le contexte de chaque reportage.
Bref, un ouvrage de synthèse très instructif et simple d'accès sur quelques-unes des horreurs du monde dans lequel nous vivons.
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Joe Sacco nous propose un recueil de ses reportages en bande dessinée parus dans la presse pendant les années 2000.
Au programme : Palestine, procès de crimes de guerre de l'ex-Yougoslavie, formation des gardes Irakiens par les Marines, accueil des migrants africains à Malte, misère des Intouchables en Inde, ou encore réfugiés tchétchènes. Joe Sacco parcourt le monde, à la rencontre des peuples opprimés et déplacés, sans éviter d'interroger l'autre côté.
La préface rédigée par l'auteur introduit l'ensemble de son travail et de son approche. Et chaque reportage est suivi d'une page explicative nous apportant contexte et prise de recul.
Un bel ouvrage permettant de découvrir l'étendue du savoir-faire de Joe Sacco, créateur du genre du reportage BD.
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Palestine, Caucase, Irak, Immigrés africains qui font route vers l'Europe (en passant par Malte), Inde… des crises, des guerres, des massacres, de la corruption… des situations qui n'ont souvent pas voix au chapitre, qui font la Une des journaux mais après avoir été tronqués, déformés et maquillés pour les rendre plus « acceptables », plus accrocheurs et donc plus « vendables » (respirez, la phrase est terminée).

Cet album regroupe des reportages que l'auteur a publiés dans des magazines, journaux et livres collectifs. Regroupés en six chapitres, Joe Sacco dresse un portrait rapide mais complet du quotidien douloureux d'individus aux quatre coins du globe. « J'ai choisi moi-même les histoires que je voulais raconter et cette sélection devrait faire apparaître assez clairement mes sympathies » précise l'auteur.

Plongée en apnée dans presque 200 pages de misères et de souffrances.

-

En introduction, Joe Sacco revient sur la question de l'objectivité du journaliste et le côté subjectif de ses dessins. Il précise d'ailleurs qu'« un dessinateur de BD capture son dessin au moment qu'il ou elle choisit. C'est ce choix qui fait de la bande dessinée un médium subjectif par nature ». Pourtant, y a-t-il lieu de nier cette forme de journalisme ? Je ne crois pas, je suis même convaincue du contraire.

Les reportages de cet album ont été réalisés entre 1998 et 2011 pour le compte de revues de presse comme le New York Times, le Time Magazine, le Boston Globe, Harper's Magazine, la Revue XXI… les rédacteurs en chef de chaque éditorial se laissant la possibilité de ne publier qu'une partie du reportage, déformant ainsi les propos de l'auteur. Un manque de reconnaissance de son travail parfois douloureux.

Voilà un bon album d'investigation dont il est difficile de parler. Les reportages abordent des situations de crise à différents points du globe et, même si le maître mot semble être l'intolérance des hommes à l'égard d'autres hommes, il est assez difficile de présenter cet ouvrage sans vulgariser son contenu et la qualité des reportages qu'il contient. Joe Sacco parvient à se positionner ouvertement, à dénoncer, sans omettre l'avis contraire. On accède ainsi aux différents points de vue sur plusieurs situations critiques du Globe sans recourir aux jugements de valeur (je pars du principe que donner son point de vue en l'argumentant n'est pas un jugement de valeur). Alors forcément, le lecteur est de parti pris mais les éléments sont amenés avec finesse et intelligence… libre à chacun de voir les choses différemment du reporter.

(...)

Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Reportages est un violent rappel sur les guerres incessantes auxquelles nous faisons face depuis trente ans, et sur lesquelles Joe Sacco enquête inlassablement, muni de son calepin et de ses bandes dessinées reportage. La préface de cet ensemble de reportages réalisés pour divers journaux rappelle la subjectivité du journalisme, et en particulier du dessinateur, forcé de représenter son environnement d'une certaine manière, même en s'efforçant de coller au mieux à la réalité.

Lire cette bande dessinée de nos jours résonnent forcément avec les évènements ukrainiens : on retrouve d'ailleurs Poutine en jeune chef de guerre pressé d'écraser les Tchétchènes et de faire revenir les réfugiés dans leur région d'origine (pas de réfugiés, pas de guerre !) ; une guerre que le "brave" Eltsine voulait éviter à tout prix pour éviter que le Caucase ne s'embrase.

Des bancs de la cour pénale internationale de la Haye, qui s'efforce de faire tomber des têtes "symboliques", malgré la responsabilité collective ("Quelqu'un l'a ordonné, quelqu'un l'a fait, et quelqu'un l'a toléré. Tous sont coupables.") aux exactions des soldats américains sous tension en Irak, en passant par les soldats israéliens qui assurent que leurs frappes sont ciblées, et que "les maisons détruites étaient inhabitées, ou utilisées comme repaire par les terroristes", on s'aperçoit que la rhétorique russe actuelle n'est pas nouvelle, et que son verbiage est utilisé indifféremment à l'Est et à l'Ouest.

Un témoignage fort et attristant, où le journaliste donne aussi la parole aux populations, notamment aux Maltais excédés par "l'invasion" des migrants africains. Quelques tableaux des injustices des dernières guerres, dont bien peu ont été réparées, et un horizon franchement désespérant, à l'image des intouchables Indiens qui en sont presque à attendre de mourir.
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Cet album reprend une douzaine de reportages réalisés au fil des années pour des magazines, des journaux et des livres collectifs. Il est d'abord au tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie de la Hayes. Suit un chapitre sur la Palestine, un autre sur la condition des femmes tchétchènes réfugiées en Ingouchie. Il évoque également la situation des soldats américains et irakiens en Irak, la migration clandestine africaine à Malte. Enfin, à la demande de la revue XXI, Sacco s'est rendu Inde, pour rendre compte de l'extrême pauvreté des dalits, le plus bas échelon du système de castes, autrefois appelés les Intouchables. Avec beaucoup d'intelligence et de pédagogie, Joe Sacco nous procure un moyen de regarder la géopolitique mondiale sous un angle humain et très concret. Sans jamais se montrer militant il nous fait entendre les voix de personnes ordinaires touchées par des événements dramatiques. Par ce travail de qualité graphique et scénaristique, il affirme la légitimité de la bande dessinéede reportage.
(Florence)
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Je suis tombée sur ce recueil par hasard après une mention dans je ne sais plus quel article et j'ai voulu voir par curiosité.
Certains sujets (celui sur l'irak et l'armée) m'ont moins touché, mais d'autres, ceux parlant de l'humain, des personnes du quotidien m'ont beaucoup touché. Bien que ces reportages ont pour certains presque 30 ans! ils sont d'une actualité et d'une modernité déroutante. Les encarts qui expliquent le contexte sont aussi très interessants pour comprendre la démarche de l'auteur. C'est une autre façon d'aborder le reportage et j'ai bien aimé cette découverte. Après le dessin, on accroche ou pas, personnellement ce n'est pas le style que je préfère mais pour le reste lecture agréable.
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