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Critique de Myriam3


Ayant fui de justesse les persécutions nazies, Nelly Sachs s'installe en Suède avec sa mère, grâce à l'aide de Selma Langerlof, prix Nobel de littérature, comme Nelly Sachs le deviendra elle-même en 1966. Peu après, elle écrira les poèmes qui composent ce recueil, profondément empreint d'une sorte de sidération face aux camps de concentration.
Elle y perdra notamment son amour de jeunesse, qu'elle ne nomme pas mais auquel elle dédie une série de poèmes.
En voici un:
TOURMENT, qui mesure le temps d'une étoile étrangère,
Teintant chaque minute d'une autre ténèbre -
Tourment de ta porte enfoncée,
De ton sommeil enfoncé,
De tes pas qui s'éloignent,
Qui égrènent l'ultime vie,
Tes pas piétinés,
Tes pas pesants,
Jusqu'à cesser d'être des pas à mon oreille.
Tourment pour la fin de tes pas
Devant une grille
Et derrière se déroulait
A l'infini la conrtée de notre nostalgie -
O temps dont la seule aune est le mourir,
Comme elle sera facile, la mort, après ce long entraînement.

La violence des camps, la perte et la mort sont omniprésents dans ces poèmes, transfigurés par une tristesse profonde: la poésie permet le recueillement de toutes les victimes des camps. Israël comme terre du judaïsme prend également une grande place ici, Nelly Sachs s'étant plongée dans sa religion pour survivre au drame.
C'est beau, délicat, mais il est difficile de poursuivre la lecture de la totalité des poèmes tant la thématique des camps, des bottes, des barbelés, revient sans cesse comme un cauchemar que l'on ferait nuit après nuit et peu d'espoir s'en dégage.



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