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Critique de Philios


Gervase a choisi de vivre à Londres, éloigné de sa terre natale, lorsqu'il apprend le décès de son oncle. Il accepte alors de se rendre aux funérailles de celui-ci et de retrouver la vallée brumeuse du nord de l'Angleterre qu'il avait souhaité quitter à jamais. Un retour qui suscite chez lui davantage la détestation que l'amour ; il retrouve réunis à la Grange, la demeure familiale des Godavary, des parents détestés, dont les travers le ramènent à ses propres traits de caractère. Mais au sein du microcosme familial, il découvre aussi sa cousine, née du second mariage de son oncle, l'énigmatique et froide Paola, belle et fascinante autant que dangereuse. En rien semblable au reste de la famille. Peut-on se libérer du poids du carcan familial ? La fuite hors des lieux du fief ancestral est-elle illusoire ? Quelle part d'attachement et de répulsion recèle la terre qui nous a vus naître ? Seule une étrangère sauvage a le pouvoir de faire éclater les murs étouffants édifiés depuis des générations par une famille qui s'est construite sur le non-dit et l'hypocrisie (so British). A travers l'histoire de cette famille, l'auteure semble nous dire quelque chose d'elle-même. Et Paola l'Italienne n'est-elle pas autant la femme objet d'un désir ardent qu'un alter ego outré de Vita, immense héritière éprise de liberté et bousculeuse de conventions… elle-même portant le sang chaud d'origines pas uniquement anglo-saxonnes ? Chacun, exilé ou pas, pourra se retrouver à travers le personnage de Gervase et son ambivalence : rejet de ses origines familiales, ou du moins sentiments ambivalents à leur égard, amour viscéral/rejet des lieux qui l'ont vu grandir, thèmes puissants. Pourtant, « Paola » ne laisse qu'un pâle souvenir une fois le livre lu, malgré le talent narratif de l'écrivain et un ton « moderne ». Est-ce à cause de son format (nouvelle) ou de ses personnages, seulement esquissés, et dont l'antipathie qu'ils dégagent ne laisse place à aucun attachement ?
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