« Il commence à comprendre, les gens n’attendent qu’une chose dans la vie, qu’on leur mente avec le sourire. Il l’a bien vu à la guerre, les soldats ne demandaient qu’à croire à leur propre invincibilité, à la victoire ou au retour à la maison. Á la mine, les hommes croyaient au charbon comme si c’était de l’or. Lui se tait et ne sourira pas, sauf à être un jour payé pour ça. ».
L'explosion. La voiture rouge nous explose au visage. L'image se fige immédiatement et les crédits écrits en lettre capitales blanches commencent à défiler, toujoursdu haut vers le bas comme tombé du ciel. Le film s'achève et il ne reviendra plus par séquence en début des chapitres de ce livre , the Mechanic est sous votre peau maintenant, d'une manière ou d'une autre, il a du rentrer".
« On ne mesure pas le pouvoir que confère la consultation d’archives et de témoignages à celui qui s’y adonne. » (p. 52)
Mon histoire a commencé par une explosion et depuis cette explosion, je cours après des hommes que d'autres déflagrations ont rendus muets ou bègues.
« La mort ne l’abandonne pas, peut-être parce qu’il la tutoie depuis son enfance ou parce qu’il a été son héraut et son interprète. » (p. 243)
« Il y a pourtant cette évidence, les similitudes entre ce visage et une paroi rocheuse ravinée ou une montagne, cette façon de ne pas laisser prise aux passions liquides ou inflammables telles que l’amour. Bronson est minéral mais ce n’est pas exactement cela. Sans l’avoir jamais vu, on le reconnaît, quelque chose de millénaire passe, il est de toutes les époques, de toutes les fois où un individu a pu penser en regardant le visage d’un autre : je suis face à un mystère et sa solution, face à un sphinx qui formule la question et sa réponse. » (p. 106)
Le cinéma aime la guerre, ses morts, ses costumes vert kaki, ses équipements, ses véhicules blindés, ses explosions, sa bêtise et ses sacrifices. Depuis le premier jour, on ne cesse de faire jouer à Bronson des rôles de soldat ou de détenu, lui qui garde déjà tout à l'intérieur. C'est le propre des hommes de ne rien laisser sortir, de tout garder reclus dans leur ventre jusqu'à en être empoisonné.
« Charles parle peu, il écoute à peine, on dirait qu’il a dans la bouche un trou où tombent les mots. » (p. 19)
« Au cinéma, justement, je réalise qu’il n’élève jamais la voix. […] Si le cinéma est né pour faire taire le silence, pour l’habiter et l’occuper le plus possible, Buchinsky fait exactement le contraire. Le débutant joue à nu, sans aucun artifice. » (p. 88)