C'est mieux encore vers 1770, quand le jardin de paysage emporte les derniers vestiges du décor solennel de Le Nôtre. Jamais le domaine floral n'a encore été aussi encombré. Tous les caprices de la mode s'y expriment en monuments futiles et charmants. Le goût chinois accumule dans les parcs, pagodes, pavillons, kiosques, ponts rustiques. L'amour des ruines, si émouvant dans les tableaux d'Hubert-Robert, fait surgir des colonnes rostrales, des naumachies, des temples.
Au XVIIe siècle, le goût italianisant fait place au goût du roi — ou de Le Nôtre — Versailles donne le ton. Triomphe des vases d'ornement, des groupes plastiques, des jeux capricieux des sources, des canaux ou des miroirs d'eau, des colonnades ou des perrons, tout revêt un air de noblesse qui donne de la grandeur aux fantaisies les plus puériles des architectes et des jardiniers. Le jardin à la française est d'ailleurs si dégagé que les détails se perdent dans l'ampleur de l'ordonnance.