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Critique de croquemiette


Petra est emprisonnée parce qu'elle est athée. Pour rompre son ennui, elle écrit des lettres à un détenu, enfermé dans la zone dédiée aux homosexuel.les. Constance, sa surveillante pieuse, est chargée de les transmettre au prisonnier suite à un arrangement entre les deux femmes. Au fil des lettres, un lien fort naît entre la prisonnière et la nonne, malgré leur différence.

Nous voici plongé.es dans un futur proche, supposément en France, mais ce n'est pas sûr. L'ordre catholique s'est imposé, interdisant toute autre religion, tout athéisme et toute diversité ethnique. Internet, les réseaux sociaux, la musique, la littérature... Tout a disparu, laissant place à une société digne de la «servante écarlate» ou d'un épisode de «Black Mirror». Un monde totalitaire et froid, qui ne supporte pas la dissension.

Notre héroïne, traductrice, poète et amoureuse de la littérature latinoaméricaine et de la vie, se retrouve enfermée. Heureusement, elle se souvient de nombreuses paroles de chansons, qui l'accompagnent. Brel, Barbara, Higelin, elle chante entre ses dents pour ne pas se faire repérer. Mais Constance, elle, entend et découvre tout un monde, ce monde d'avant qu'elle n'a pas connu.

Cette dystopie épistolaire est très bien menée. Fanny Saintenoy nous fait découvrir un monde lugubre et effrayant, dont l'on cerne les contours en quelques pages. Sa plume est poétique, profonde et, avec ce texte, elle nous livre un hymne à la création, à la poésie et à la liberté.

Ces lettres parviendront-elles à leur destinataire ? Ce nouvel ordre est-il immuable ?

Une lecture très plaisante. Si l'ensemble est sombre, la joie jaillit à travers les souvenirs de la narratrice, qui ne perd pas espoir et qui tient bon.
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