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Critique de carfax


En grande admiratrice de Shinichi Sakamoto et collectionneuse de livres sur Dracula, je ne pouvais pas passer à côté de cette réinterprétation.

L'objet manga est magnifique. Sa couverture a un effet vieilli, ancien grimoire. La typographie est celle d'une machine à écrire, objet qui commence à être en vogue à l'époque et qui est utilisé par le personnage de Mina (dans les deux versions). D'ailleurs la première illustration est une machine à écrire, adjointe de la phrase « Les documents sont constamment falsifiés ». Ce qui nous invite à prendre cette histoire au conditionnel. À moins qu'il ne s'agisse du texte originel et de ses diverses réinterprétations ? Je pense notamment au dossier Sherlock Holmes qui rationalise le roman de Stocker et présente les protagonistes comme des truands.

Le volume se termine avec un chapitre 0 qui raconte quelques flashbacks, mais je vous conseille effectivement de le lire là où il est placé et non pas en préambule.

Comme toujours, le dessin de Shinichi Sakamoto est une pure merveille. À la fois poétique et effrayant, il fourmille de détails et de fioritures. C'est un style gothique à l'esthétisme léché. Les visages et les expressions des personnages sont d'un réalisme époustouflant. On se régale particulièrement avec les doubles pages où le texte est absent.

Le manga raconte deux histoires en parallèle : la première, celle du voyage du Déméter, un bateau russe qui transporte des marchandises, et accessoirement Dracula. Il échoue à Whitby, une ville anglaise où se trouve une école de jeunes hommes. La seconde relate donc la vie quotidienne d'un groupe d'étudiants à une époque où la peste sévit.

Si le récit se passe en Angleterre à la fin du XIXe siècle, l'auteur a su intégrer des thèmes très actuels : le harcèlement à l'institution et la place de la femme avec le personnage de Mina, jeune fille rousse dont la couleur de cheveux est prétexte aux brimades. Mais aussi le fait qu'elle soit la seule élève féminine dans son école réservée à une élite masculine. Elle a un caractère bien trempé et elle pratique le catch au quotidien.

Le groupe d'étudiants reproduit également une large diversité : Arthur est le personnage un peu basique, riche héritier dont le prénom évoque le Roi Arthur (cette similitude est de plus représentée lors d'une double page où il est montré comme tel, et en fin de volume où Luke est appelé Guenièvre, la femme du roi. J'espère que ce thème sera exploité à nouveau dans les autres tomes.) À ses côtés se trouvent Quincey Morris, un américain métis, Jo Sugawa, un japonais féru de technologie, et Luke Westenra, un artiste androgyne. D'ailleurs ce dernier souffre de son genre et se sent fille : il aime porter des chemises de nuit et reprend sa vraie personnalité une fois la nuit tombée. Il se fait en outre appeler Lucy. Pour ceux qui connaissent l'histoire, Lucy sera l'amante de Dracula. À noter que Lucy est un prénom qui signifie « lumière » alors que Dracula est communément surnommé le Prince des Ténèbres.

En plus de ce cercle d'amis, Jonathan est évoqué dans les souvenirs de Mina. C'est un petit garçon en fauteuil roulant. On en sait très peu sur lui dans ce premier ouvrage, hormis qu'il est parti en voyage dans les Carpates.

Au menu de ce premier tome : de l'action, du gore, beaucoup de mystère qui envoûte et captive. Déjà un énorme coup de coeur alors qu'il n'y a qu'un seul volume français. Vite la suite !
Lien : https://asia4ever2.wordpress..
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