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Pour ce premier roman, Arnaud Salaün s'offre le luxe de nous offrir une plume qui ne ressemble à aucune autre. Je m'attendais à un truc violent et sans concession, engagé et revendicateur comme savent l'être parfois les romans noirs.
Mais non, Mogok est unique en son genre, magnifique et sauvage. L'auteur est un maître, ou un esclave, des paradoxes et nous propose une histoire à la fois simple et complexe dans laquelle le protagoniste principal est un barbare cultivé, attachant et effrayant, dévastateur et sensible à la fois.
Le style de l'écriture est personnel comme l'est une signature inimitable sans être alambiquée, la façon de traiter les dialogues notamment est somptueuse.
L'univers décrit dans le livre m'a ramené à une trentaine d'années en arrière, dans la jungle interlope des nuits parisiennes où le fait de se déchirer n'était pas un exutoire mais un simple mode de vie qu'on adopte quand la vie ne nous retient pas. L'intrigue peut aussi bien se situer à cette époque qu'à la nôtre.
Une bande originale du livre eut été un concept original et apprécié...
La sophistication superficielle d'une certaine forme d'art et la meute agonisante de ceux qui s'en émeuvent heurtant le pragmatisme de celui qui lutte pour simplement devenir autre chose que ce qu'il est donne naissance à une forme d'espoir qui appelle à une suite que j'appelle de tout coeur.
Bref, c'était bien et j'attends la suite avec impatience.
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Je suis tombé par hasard sur ce roman, juste avant la fermeture des librairies, la couverture et le titre m'ont intrigué, je l'ai acheté et... dévoré. A la croisée du roman noir social et du roman contemporain, Mogok raconte la tentative d'intrusion de Bandian, tueur à gages ultra-violent, dans un petit cercle d'artistes parisiens branchés, dont il tombe sous le charme de l'une des membres, photographe. D'abord conquis par sa personnalité, ce petit monde ne va pas tarder à en être lassé et par opposer à ses efforts maladroits pour s'intégrer toutes les modalités du mépris (de classe). Bandian réagira mal, forcément, déchainant ses passions d'autant plus tristes qu'elles sont imbibées de substances illicites dans des proportions industrielles.


Mogok est une critique sociale acerbe, celle d'un certain milieu petit-bourgeois endogame, partageant des conceptions esthétiques et répudiant tout ce qui ne lui ressemble pas. Problème, Bandian est un peu la version outrée et anti-sociale de chacun d'entre-nous. Quand, Rastignac contrariés, nous aurions abandonné de façon piteuse nos rêves de gloire artistique, nous nous serions laissés moquer sans réagir, lui s'énerve, lui répond à la violence symbolique par une violence tout ce qu'il y a de plus... physique.

Mais le véritable intérêt de ce livre est peut-être à chercher ailleurs, dans la langue, la prosodie maniée par Arnaud Salaün pour ce premier roman. Parfaitement déglingué, son livre est aussi d'une maitrise formelle formidable. Percutant, haletant, poétique, sensible et drôle à la fois, il est si bien construit qu'on ne le lâche pas !...
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Choisir un livre pour sa couverture envoûtante. Connerie. Qu'on répète.

Et puis ce titre, Mogok. Onomatopée hasardeuse ? Cri d'animal exotique? Formule magique ? Sésame évocateur !

Sinon y'a le mot du libraire. Pas besoin, je suis hypnotisé.

Échange de salutations, paiement sans contact. Exit la jungle fourmillante de la librairie pour entrer dans une autre. Puis dans une autre. Puis dans une autre.

La jungle des soirées électroniques. Jungle de corps en mouvements, possédés par un son et des produits de synthèse. Les sens à l'affût du moindre mouvement de potentiomètre ou de fader.

La jungle des intérêts croisés, qui biaisent la nature humaine. Parce que je veux ce que tu as. Donc je le prends. Je paye une paire de griffes mercenaires pour ta jugulaire.

La jungle dense des caractères assemblés qui forment l'écriture, serrée, compacte, enlevée. Et puis il y a ces digressions qui ettofent et laissent un peu respirer dans cette atmosphère humide et lourde.

Hostile, amère, luxuriante, envoûtante, addictive, obscure et sauvage. Goûtez cette jungle, elle est mordante.



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Enorme coup de coeur pour cet auteur et son premier roman. Un style unique, sombre et percutant qui ne m'a pas laissée indifférente. Une histoire avec un personnage central qui prend toute la place et fait le vide autour de lui. Pas étonnant pour un tueur à gages venu de Serbie. La solitude de Bandian est comme une marque de fabrique. Il essaie cependant de se rapprocher des autres, le soir dans des bars ou des discothèques glauques. Sa consommation de produit illicite est impressionnante et l'auteur excelle dans la description des effets que cela entraîne chez Bandian. Un jour un nouveau contrat arrive qui va venir bouleverser une vie déjà bien confuse. On ressent tout la violence qu'il porte en lui et qui est constamment à fleur de peau, prête à surgir à la moindre contrariété, ce qui en fait un personnage froid, ultra violent et pour tout dire effrayant et pourtant... Je me suis attachée à ce personnage tout en contradiction, capable du pire sans l'ombre d'une hésitation, intelligent et sensible voir sentimental. Parallèlement, il va rencontrer la belle et enigmatique Ailis, qui lui donne envie de renouveau. Un nouveau cercle d'amis artistes se dessine, qui semble vouloir l'adopter mais bien vite rivalités et jalousies font leur apparition. J'ai beaucoup aimé le style incisif et franc de l'auteur, sa façon de nous emmener dans des lieux désaffectés dans le style urbex, vers lesquels je ne me serais jamais approchée. Pourtant en compagnie de la jeune photographe, il est capable de nous faire ressentir du romantisme entre les odeurs d'urine et les seringues éparpillées. Que dire des dialogues qui coulent, fluides et plus vrais que nature. Dans le monde de la nuit, il est dans son élément et on ressort grisé pour ne pas dire déchiré. J'aimerai beaucoup retrouver ce personnage et voir son évolution dans un futur proche. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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Originaire de Serbie, Bandian vit actuellement à Paris où il travaille comme tueur à gages.
Il mène une vie somme tout routninière jusqu'au moment où deux choses vont bouleverser son existence : le nouveau contrat particulier qu'il recoit : il doit liquider un magnat de l'armement français spécialisé dans les drones de combat et une rencontre coup de foudre avec Ailis, une jeune photographe noctambule qui va l'amener à considérer son existence autrement .
Le personnage principal de ce polar est un tueur à gages qui semble assez mutique et privilégiant a priori les muscles à la tête.

Bref, c'est plutôt un archétype de la littérature policière et au début du premier roman d'Arnaud Salaün, ancien journaliste consultant en intelligence économique (!) passé au polar, on a un peu peur de s'enfermer dans les clichés.

Mais l'auteur sait mener finement sa barque et son récit, à la fois tendu, âpre, mais aussi assez subtil et sensible pour créer un monde un peu "hopeless" dans lequel chaque personnage de trouver un horizon à ce quotidien qui l'étouffe.

Sinon, Mogok, ville de Birmanie, connue surtout pour ses mines de rubis, qui donne son titre au roman, ne dévoilera ses mystères qu'à la fin de ce premier polar crépusculaire de bonne facture .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Bandian, ancien soldat de la légion étrangère vit désormais à Paris et essaye tant bien que mal de se ranger sauf qu'il est devenu entre temps tueur à gages et que l'on vient de lui confier une mission : tuer le patron d'une boîte d'armement vendant des drones de combat. Ce patron a déjà été victime d'un autre tueur à gages, collègue de Bandian, mais qui l'a tout simplement raté. Bandian rencontre dans le bar en bas de chez lui un homme qui le présente à toute une bande de marginaux, fans de musique techno et amateur de soirée clandestine dans de vieux hangars, alors de cocaïne en méta on sent bien que Bandian perd la boule et le contrôle de sa vie, surtout que c'est sans compter sur sa rencontre avec la belle et mystérieuse Ailis.

Je me suis prise facilement à la lecture de ce polar qui me paraissait original au vu du résumé. L'écriture n'est ceci dit pas extraordinaire et le personnage principal Bandian ne m'a inspiré aucune sympathie. Il est très froid, solitaire et souvent complètement défoncé. Beaucoup de passages sont répétitifs notamment ceux des fêtes clandestines auxquelles il participe toutes les nuits ou presque. Il faut le dire, la violence imprègne Bandian et elle n'est jamais tapie très loin, comme prête à ressurgir à tout moment.

Cette découverte n'est vraiment pas un coup de coeur mais je remercie toutefois les éditions du Seuil et Babelio pour cette dernière masse critique !
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Un premier roman époustouflant, roman sombre sur fond de musique techno, avec des pointes d'humour franchement drôles. Mogok raconte l'histoire d'un tueur dont le professionnalisme va être mis à mal par sa rencontre avec une jolie jeune femme. Au-delà de cette trame, c'est surtout un formidable document sur notre époque, sa jeunesse perdue, sa violence et ce qu'il lui reste d'humanité. L'auteur joue avec les codes du roman noir pour mieux servir son récit, mais Mogok est à la fois cela et bien autre choses... Un page turner à mettre entre toutes les mains ! (ou presque)
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Le livre m'a laissé songeur, car il m'a bien plu par certains côtés, mais déplu par d'autres...
Le "héros" est drogué la plupart du temps; bon, ça peut l'aider à être très inventif, quand il se prend pour un artiste: une tortue à poils ou une tortue léopard... mais c'est quand même assez répétitif, et on se sent un peu exclu; ou alors, il faut se faire une bonne provision de beuh pour la lecture.
L'écriture est "virile" (ça veut dire quelque chose ?), genre coup de poing. Attention !: le style direct est mêlé au récit sans ponctuation, et c'est parfois gênant.

Un livre qui peut être intéressant, surtout qu'il s'agit du premier de cet auteur, mais on peut survivre sans l'avoir lu...
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La couverture avait retenue mon attention, le résumé était prometteur et pourtant, au risque d'être en désaccord avec la plupart des autres critiques, j'ai eu énormément de mal à rentrer dans l'histoire.
Ce livre, pourtant classé dans le rayon des thrillers, n'en a pas vraiment été un pour moi. L'histoire a du mal à décoller, peu de rebondissements et encore moins de suspense, avec une écriture parfois compliquée.
Le héros très cérébral reste toutefois attachant, partagé entre se détachement du monde qui l'entoure et l'envie inexorable d'en faire partie.
Cet ouvrage est sûrement destiné à un public plus jeune que je ne le suis, Faisant plutôt l'apologie des substances illicites et la façon de les ingurgiter dans un Paris Underground et désinhibé.
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Ca n'engage que moi : Je n'ai pas réussi à lire ce roman, je ne suis pas arrivée à rentrer dedans, peut-être que l'écriture y est pour quelque chose ou alors peut-être que j'en attendais trop.... Dommage !
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