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Critique de wooter


Salch séduit encore avec son coup de crayon inimitable et sa perspicacité.
Je l'ai connu décrivant sa vie de couple ébréchée par une routine galopante avec Les meufs cool. Puis en darron à bout, martyrisé par deux enfants ados dans le petit chemin caillouteux (qu'est la vie).
Et enfin irrésistiblement irrévérencieux dans ses infâmes Look Book taillant avec une vulgarité aussi outrancière que jubilatoires les stéréotypes de looks du moment.
Ce que l'on peut dire au regard de son oeuvre c'est que c'est un fin observateur de ses contemporains, sachant percevoir puis croquer habilement les petits détails qui rendent ses personnages si authentiques.
Son tracé est simple, limite parfois enfantin, un peu baveux malhabile qui séduit à fond. En se rapprochant de la caricature il grossit le trait et a toujours cet aspect un peu primitif dans le graffiti on appelle ça le style ignorant je trouve que ça s'applique plutôt bien, faussement par contre, on s'en rendra compte rapidos grâce aux dessins un peu plus soignés et précis qui poncture les fins de chapitre qui composent cet ouvrage. Et puis ce talent pour dessiner les pifs !

Résidence autonomie est un bouquin intimiste mais pas personnel puisqu'il relate le quotidien d'un travailleur social dans the last place to be avant l 'Ehpad, qui comme son nom l'indique accueille des personnes dépendantes. Ici c'est le before en gros y'a des papillons sous l'abat-jour et la lumière n'est plus à tous les étages mais y'a encore quelqu'un aux commandes. Ce qui n'est plus forcément le cas en Ehpad.

Témoignage important puisqu'il rappelle la précarité, tant des travailleurs sociaux que des personnes en fin de route. Qu'elles soient volontaires ou remisées dans ces établissements par des enfants peu scrupuleux ou dépassés, la direction veille sur eux et sur un budget ressemblant à une peau de chagrin qui sent l'urine et le désinfectant.

Album marquant par son style épuré, comme la palette utilisée : 3 couleurs Rouge sénile, jaune incontinent, et noir comme la faucheuse. C'est un peu triste et abrupt car ça arrive sans prévenir comme et s'arrête aussi abruptement qu'une fin de vie.
Heureusement, la sensibilité et la justesse sont présentes, avec un humour discret comme par respect. Belle dédicace aux travailleurs sociaux ou apparentés qui s'occupent des ancêtres dont on ne veut plus.

Un album sympa mais plus sage que le reste de l'oeuvre d'un dessinateur qui aime définitivement le partage du quotidien. Merci à Babelio et à Dargaud pour ce joli cadeau, vous êtes trop chouettes, coeur avec les doigts !

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