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Critique de Christels


Ouah, tout ce mal-être, ça m'a tuée bordel!

Un peu immature ou quoi, Holden Caulfield a seize ans et vient encore de se faire virer de son collège. Pas franchement révolté, mais plutôt désemparé par le monde et tout, il ne parvient pas à rentrer dans le moule, et c'est avec son parler d'adolescent qu'il exprime sa difficulté à s'adapter, sa solitude et son angoisse.

S'adressant directement au lecteur, il témoigne de sa perception des choses, des gens et de la vie en général – dans le désordre, au gré de ses états d'esprit. Entre désoeuvrement, indécision et désarroi, il livre son propre ressenti d'une société face à laquelle il se sent désarmé.

Souffrant de quitter l'insouciance de l'enfance, Holden oscille fréquemment entre le rejet et le respect des comportements imposés. Son imagination l'emporte vers une liberté absolue utopique, mais il est toujours ramené à la réalité par les codes acquis qui l'encombrent.

L'oralité, le vocabulaire employé, ainsi qu'une verbalisation approximative, renforcent l'impression d'avoir accès à ses pensées brutes, qu'il exprime parfois avec une maladresse des plus comique : «Je sais pas trop ce que je veux dire par là mais c'est pourtant bien ce que je veux dire.»

L'opposition entre le monde de l'enfance et le monde des adultes est marquée par le sceau de l'incompréhension. Et si Holden s'étend avec énormément d'affection sur sa fratrie, il parle peu de ses parents auxquels il ne s'identifie pas. le passage d'un monde à l'autre, symbolisé par les choix professionnels du grand frère, s'accompagne de désillusions et de concessions contre lesquels l'adolescent se rebiffe.

« L'attrape-coeur » est un roman d'une grande sensibilité dont le thème est servi à merveille par le style d'écriture. le narrateur, qui ponctue ses propos par un «je sais pas, c'est dur à expliquer», nous invite en effet à ressentir plus qu'à comprendre.
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