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Critique de NicolasElie


Une chronique de Seb, sur Aire(s) Libre(s) :
« Je n'avais pas mis les pieds à l'appartement depuis trois jours et au bureau depuis quatre. Donc, c'était pile ou face. Finalement, en descendant St.Charles, je décidai que le bureau était quand-même plus près et puis, qu'est-ce que j'en avais à foutre ? J'ai fait plusieurs fois le tour du pâté de maison. Pas une place de libre. En désespoir de cause, j'ai garé la Cad sur une zone rouge et j'ai relevé le capot. Faiblard, mais ça pouvait marcher. Il y avait eu des précédents.
Si j'ai choisi cet extrait pour l'exergue c'est parce que je trouve qu'il révèle admirablement le caractère de Lew Griffin et son style de vie. Ainsi, par une scène de la vie courante le lecteur en apprend beaucoup sur le personnage central du roman. Ce n'est pas tout le monde qui sait faire ça. Non, n'insistez pas, je ne donnerai pas de noms.
L'histoire. Ça ne va pas être de la tarte. Impossible de présenter ce roman de cette manière. Pourquoi ? Un peu de patience Ghislaine (c'est la copine de Nicolas, j't'expliquerai…). Donc pourquoi ? Parce qu'avec ce roman nous suivons Lew Griffin à quatre périodes différentes de sa vie (1964 – 1970 – 1984 – 1990) et sur quatre histoires différentes. La bonne nouvelle c'est que tu as, chère lectrice, cher lecteur, quatre histoires pour le prix d'une. Tour de magie, l'auteur, l'air de rien, dresse un tableau de son pays et dessine l'évolution de celui-ci au fil des vingt-six années durant lesquelles se déroulent ses quatre histoires.
C'est courageux de la part de James Sallis de proposer un tel format. Un peu comme si c'était un recueil de nouvelles. Et les nouvelles, chez nous, ça ne marche pas des masses. C'est un tort. L'autre acte de bravoure de l'auteur, c'est de balancer quatre enquêtes somme toute banales. Des trucs du quotidien, le genre d'affaire qu'on propose à un privé, en faisant cela il plante sa plume dans le réalisme. Parce que ce qui compte dans ce roman en quatre parties (tu suis toujours ?) ce n'est pas les intrigues, ce sont les personnages, l'atmosphère du sud et Lew Griffin, Lew, comme Lew Archer, pas un hasard si tu veux mon avis.James Sallis nous offre donc des histoires ordinaires avec des personnages extraordinaires. Et une sacrément belle descente aux enfers. Enfer et damnation, renaissance, rédemption, Lew Griffin démontre qu'on peut se refaire, changer de direction et remonter la pente, même lorsqu'elle est copieusement savonnée par soi-même et que tout concorde à peu près au naufrage absolu. Mais nous sommes à La Nouvelle-Orléans (ce que j'aime cet endroit), et forcément ça ne fonctionne pas comme ailleurs dans le pays.
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Lien : https://aireslibres.net
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