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Critique de CritiqueOuest


Lady Cupperlite ou quand le socialisme s'invite dans la Littérature ambiance début de siècle, en pleine Belle Epoque…

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Lady Cupperlite, le roman de Pau ville anglaise, Catherine Salomoni, ed. Cairn


Ce petit roman du social-communisme, sous couvert d'émancipation féminine, est une Utopie de début de siècle dans laquelle vivraient en bonne intelligence dans un phalanstère, et en « symbiose » apprend-on, ouvriers et patrons ; lesquels goûteraient, semble-t-il, l'étrange privilège de demeurer tous ensemble au motif qu'une réforme sociale induit une réforme de l'habitat.


Mais, première entorse au rêve heureux de la résidence partagée, le vocabulaire lourdement connoté, ramené des entrailles du XVIIème siècle, faisant des patrons des «maîtres ». La romancière connaît vraisemblablement ses classiques. Et Marivaux serait heureux de constater que, par certains aspects, ce back to the past est inspiré de L'Île des esclaves. Notamment de sa relation maître/valet ou maître/esclave qui sert, sur une île, l'expérimentation d'un renversement des rôles, tout comme le phalanstère (quoique moins ambitieux) tient à niveler les rapports mais en ménageant une hiérarchie fonctionnelle... après tout trop de progressisme tue le progressisme.


Alors les besoins de cette théorie rendent possible et enviable une histoire d'amour menée hâtivement en à peine plus de deux rendez-vous, un risque d'opprobre communautaire, une émancipation par déclassement assumé par une jeune aristocrate britannique. Autrement dit un mariage d'amour avec un hurluberlu local, fils du premier magistrat en sa commune, rend possible la fable du vivre-ensemble.


Ce roman est un étouffoir empli de lieux communs avec fenêtres sur Pau. Les congénères américains ne résistant pas au cliché opposant maniérisme et le flegme des britanniques à la grossièreté outre-Atlantique. Les paysans du Béarn étant gentiment moqués ou appréhendés comme sujets d'étude du folklore local. Il faut cependant lui reconnaître la force du dépaysement. le changement d'époque est réel dans cette colonie d'hivernants qui investit dans des immeubles de rapport, recherche les bienfaits des cures thermales, brûle la vie par les deux bouts, évite en pleine ville les crottins de chevaux, chasse le renard que l'on imagine roux, et convient de l'heure du thé à la bergamote et des scones.
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