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Critique de Cigale17


Merci aux Éditions Eyrolles et à Babelio pour cet éprouvant et passionnant voyage.

Prologue, juin 2012. Seul le mensonge est vrai commence par nous entraîner dans le désert du Ténéré où des migrants ont été abandonnés par les passeurs qui devaient les accompagner à bon port. Les voitures sont en panne, ils n'ont plus d'eau. La situation tourne au tragique : deux seulement seront retrouvés vivants par des militaires. le premier chapitre nous transporte quelques moins plus tard, en décembre de la même année. Nour Rassol et sa soeur jumelle ont quitté le Bénin dans l'espoir d'une vie meilleure, bien sûr, mais surtout pour fuir la peur, l'intransigeance et le refus de la différence. Maintenant, devant le bénévole qui l'interroge, Nour hésite sur la réponse à donner. Alors, homme ou femme ? Nour va trancher. Ce corps n'est pas le sien : « Femme », répond-elle.
***
Le roman de Malik Sam plonge le lecteur dans l'horreur dès le prologue. L'écriture est souvent brute, voire brutale, hachée parfois, mais parfaitement adaptée au sujet incroyablement dur, violent et sans doute réaliste en ce qui concerne le sort des migrants et les actes des différents protagonistes. On a beau connaître par des articles, des reportages, des témoins, le type d'épreuves que ces hommes et ces femmes traversent, il me semble que ce roman aide à comprendre l'insondable détresse doublée de l'infinie détermination des réfugiés qui sont mis en scène ici, plus encore celles des femmes exposées aux violences de toutes sortes. On ne suit pas seulement les réfugiés, d'ailleurs, mais aussi des passeurs, des trafiquants de toutes sortes, des militaires et des « officiels » corrompus, des aidants désespérés qui continuent vaille que vaille au risque de se perdre eux-mêmes... Pour ma part, entre autres choses, je n'avais pas mesuré la place prépondérante de la drogue, qu'il s'agisse de consommation ou de trafic. Cependant, j'ai eu de la difficulté à croire à la situation de Nour. Dans des conditions pareilles, avec la promiscuité imposée par la vie du camp, la pénurie d'eau, le manque d'espace, la quasi-absence des médicaments adéquats et l'impossibilité de s'isoler, que la transformation sexuelle déjà amorcée puisse quand même avoir lieu m'a semblé impossible et a enlevé de la crédibilité à l'ensemble. N'empêche, c'est un premier roman, et c'est remarquable.
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