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EAN : 9782416010507
364 pages
Eyrolles (11/05/2023)
4.12/5   67 notes
Résumé :
Nour Rassol est une jeune femme de 17 ans née au Bénin, dans la peau d'un garçon. Sa transidentité lui vaut la haine et les coups de son entourage. Lorsqu'elle comprend que sa vie est en jeu, Nour décide de fuir. Son objectif : atteindre l'Europe, où elle pourra effectuer une opération de réassignation. Mais le périple vers le nord est long, et semé d'embûches. La jeune femme, qui s'habille et se grime pour faire oublier son corps d'homme, arrive finalement dans le ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (64) Voir plus Ajouter une critique
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Seul le mensonge est vrai, premier roman de Malik Sam, m'a emporté sur les pas de Nour, au contact de l'horreur et de la violence dont sont victimes les migrants et plus particulièrement les femmes.
Avec justesse et sans fioritures, l'auteur détaille le rôle des passeurs, ces hommes qui, au mépris de toute humanité, pour gagner toujours plus d'argent et assouvir leurs plus bas instincts, menacent, violent, torturent, séquestrent et tuent sans le moindre état d'âme.
C'est justement dans le camp de Choucha, au sud-est de la Tunisie, que se retrouve Nour, sauvée de justesse par un hélicoptère de l'armée nigérienne, en plein désert du Ténéré. Nour Rassool vient de Ouidah, au Bénin. Son histoire, pleine de drames, se révèlera tout au long du livre.
La vie dans le camp est difficilement imaginable mais, grâce à Nour et à son amie Loubna, je me rends un peu plus compte des souffrances imposées à ces enfants, à ces femmes et à ces hommes qui n'ont qu'un projet, traverser la Méditerranée pour venir vivre en Europe.
Seulement, avant de se heurter à nos lois de plus en plus sévères pour plaire à l'extrême-droite, tous ces gens doivent affronter un terrible parcours plein d'embûches et de pièges tendus par les passeurs. Ces migrants sont partis de chez eux en emportant tout l'argent mis de côté. Quand c'est le moment, ils sont prêts à faire confiance à n'importe qui.
Ces passeurs regroupés en mafias, surarmés, drogués au maximum, sont même acoquinés avec l'armée libyenne pour qu'elle arrête ceux qui ont réussi à embarquer sur des canots pneumatiques. Les guerres civiles, les révolutions avortées ou non, sur le continent africain, favorisent ce monumental gâchis.
À cela, s'ajoute le drame vécu par ces enfants nés dans un corps de garçon et se vivant comme fille. Répudiés, chassés, assassinés dans les pires souffrances, ils n'ont qu'une seule solution : fuir.
C'est là que Seul le mensonge est vrai si Nour ne veut pas sombrer dans cet abominable trafic de réfugiés. Pour pouvoir embarquer, il faut des papiers et d'abord être soigné par le docteur Andréa de Médecins Sans Frontières (MSF) oeuvrant au sein du HCR (Agence des Nations Unies pour les Réfugiés).
Que de souffrances ! Quelle honte ! L'île de Lampedusa, à trois cents kilomètres de la côte, représente un mirage, un espoir fou. Combien de migrants ont fini leur vie dans ce qui est devenu un véritable cimetière marin ! Quand une famille dont le père est chirurgien, part en toute confiance, Nour ne peut pas oublier le dernier regard de l'enfant s'en allant plein d'espoir…
Nour n'a que seize ans au début du livre. Elle pense sans cesse à Rhonda, sa soeur, et à Nanney, sa grand-mère, préférant oublier un père couard et une mère très violente. En pensant à celles qui l'aimaient, elle trouve la force de continuer tout en subissant les pires sévices, ne faisant pas toujours les meilleurs choix, préférant s'intégrer au système pour survivre.
Les face à face sont terribles. L'ambiance est souvent insoutenable mais, Malik Sam conduit parfaitement son récit en me happant jusqu'à la dernière ligne. Heureusement, le jardin de l'oasis de Tamaghza m'offre une respiration salutaire après des scènes d'une brutalité, d'une bestialité, d'une violence abjectes.
Cela nous oblige à poser les vraies questions au sujet des migrants, de leur exploitation scandaleuse par les passeurs, puis de leur accueil en Europe. Malik Sam, avec Seul le mensonge est vrai, nous permet d'ouvrir les yeux sur de nombreux problèmes qui n'ont pas fini d'agiter notre monde. Ainsi, il vaut mieux savoir avant d'énoncer des vérités toutes faites car Seul le mensonge est vrai, phrase attribuée à Khayan, poète, mathématicien, philosophe et astronome persan (1048-1131).
Je remercie Babelio et les éditions Eyrolles, collection Aparté, pour cette lecture qui va me marquer longtemps.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Nour est une survivante,
elle a survécu à son pays où l'homosexualité est une condamnation à mort,
au désert où sa jumelle est morte de faim et de soif,
aux passeurs, aux tirs des soldats en mer, à la noyade.
Nour est une guerrière,
elle attire la haine et la compassion, elle veut vivre, être ce qu'elle est,
elle est prête à tout pour y arriver.
Nour, dix-sept ans, est porteuse d'un lourd karma, c'est une femme piégée dans un corps d'homme.
Elle doit se cacher car c'est une double peine : les femmes sont violées, vendues et les homosexuels torturés, mutilés, assassinés c'est un monde sans pitié et Nour devra en faire parti.
Un long chemin l'attend entre barbarie avec des hommes fanatiques, drogués, assoiffés de sang et de pouvoir, corrompus jusqu'à la moëlle et parfois lueur d'humanité, quelques personnes l'aideront : Loubna, Rhonda, Zina, Hanane, Samsara…
Petit à petit, au gré des aléas de son périple Nour comprendra que parfois il faut faire confiance.
Bien entendu c'est aussi un témoignage sur les migrants, les camps qui perdurent depuis des années. Une actualité indigne de notre vingt-et-unième siècle. Tant d'argent est gaspillé pour les guerres, pour aller sur la lune alors que des êtres vivants n'ont nulle part où aller. Un livre qui m'a profondément affectée.
Quant à l'auteur, Malik Sam, c'est un grand conteur. Son récit est glaçant, dérangeant mais peut être très beau et porteur d'espoir. Nour dégagera sa force de ses déboires.
« Plus rien à perdre. Elle s'en fout de finir ici, au bord de ce puits desséché. Oui. Il est temps d'en finir. Mais elle aurait honte de partir ainsi. Trop honte de trahir ses chères disparues. Une vie pour une vie. Les ancêtres sont là autour d'elle. Ils l'accompagnent et lui donne la force. La meilleure manière de les honorer est de fixer l'ennemi droit dans les yeux. »
Un livre à lire absolument.
Merci aux Éditions Eyrolles collection APARTÉ, à Sam Malik et à Babelio pour cette Masse Critique Privilégiée.
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‘'Vous êtes une femme ? ‘'
La question du bénévole reste en suspens. Derrière, les gens dans la longue file s'impatientent. Alors la réponse tombe : ‘'Une femme''. Elle vient du Bénin, elle s'appelle Nour Rassool, elle voyage seule, elle a seize ans. C'est sa transidendité qui l'a jetée sur les routes, dans le désert, jusqu'à ce camp de réfugiés du sud de la Tunisie. Nour rêve de l'Europe, d'un endroit où elle pourra être elle-même sans risquer les coups et la mort. Mais la terre promise est difficile à atteindre. Dans le camp des femmes, il faut se méfier de tout et de tout le monde. Surtout ne pas se trahir, ne pas laisser deviner que son corps est celui d'un homme. Nour le sait, la haine est partout, la violence aussi. Malgré ses efforts, elle attire les regards. On se méfie d'elle, on dit qu'elle porte le mauvais oeil. On la sent différente, elle dérange. Alors Nour se fait discrète, invisible mais reste prête aux pires extrémités pour obtenir son passage vers Lampedusa. Dans un monde où l'humanité a cédé la place à la violence, la sauvagerie, la tyrannie, Nour tente de protéger son secret, de rester en vie et de gagner sa liberté.

Âmes sensibles, passez votre chemin ! Dans une langue percutante et hyper réaliste, Malik Sam raconte la tragédie des migrants. Ces hommes, ces femmes, ces enfants, jetés sur les routes de l'exil par les révolutions, les coups d'Etat, les guerres, les dictatures, la misère. Ou par la haine, comme Nour qui a fui une mère alcoolique et maltraitante et un pays qui condamne les homosexuels et les transgenres.
C'est une vérité crue qu'il nous jette à la figure. le visage de la violence et de la corruption. La nature immorale des passeurs tout puissants qui profitent de la détresse de ces pauvres hères. Les hommes sont du bétail. Les femmes sont des proies faciles. On menace, on séquestre, on viole, on assassine. On envoie à la mort des dizaines, des centaines de personnes, sur des bateaux de fortune qui prennent l'eau de toutes parts.
Les bénévoles de Médecins sans Frontières et le Haut-Commissariat aux réfugiés sont bien peu de chose faces à des gouvernements, des policiers, des garde-côtes corrompus, des passeurs drogués jusqu'à l'os et armés jusqu'au dents, un système qui ne reconnaît aucune loi, un monde où l'argent est roi.
Un roman dur et cruel, bouleversant de vérité qui raconte la souffrance, la déshumanisation des migrants mais aussi le difficile parcours de ceux dont la différence les condamne à une mort certaine.
Une claque, ou plutôt un coup de poing.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Eyrolles pour cette masse critique privilégiée.
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Nour, 17 ans, vient du Bénin. Née femme dans un corps d'homme, son identité transgenre lui attire haine et outrages dans son pays. Avec sa soeur jumelle, elles décident de fuir, de traverser le continent et la Méditerranée pour gagner l'Europe et le droit pour Nour de vivre sans se cacher.

Leur parcours est une traversée du désert, au propre et au figuré. Sauvée in extremis par des soldats nigériens au milieu du Ténéré, Nour aboutit dans le camp de migrants de Choucha en Tunisie, un camp géré par le HCR, à un jet de pierre de la frontière libyenne.

Convaincue que révéler sa transidentité l'exposerait à nouveau à une cruelle ségrégation, aussi bien de la part des femmes que des hommes, Nour se fait passer pour une femme, avec toutes les difficultés que cela entraîne en l'absence de traitement hormonal digne de ce nom : pilosité, voix rauque, nécessité de porter des vêtements amples pour cacher ce qu'elle a en trop ou en trop peu. Elle est tellement décidée à garder jusqu'en Europe le secret de sa véritable identité et de sa tragédie personnelle que, dans le cadre de sa demande d'asile, elle ne raconte pratiquement rien de son parcours. Et, forcément, sa demande est refusée par le HCR, faute d'éléments justificatifs. Désormais rejetée dans le camp de ceux qui n'ont aucune chance de passer légalement en Europe, elle devient rabatteuse pour des passeurs libyens sans scrupules, qui lui promettent des papiers à condition qu'elle leur ramène suffisamment de candidates à la traversée.

A ce stade de désespoir, il n'est plus question que de survie. Nour comprend vite que la plupart des femmes qu'elle pousse dans des canots pneumatiques en direction de Lampedusa se noieront ou seront interceptées par les garde-côtes libyens et jetées dans d'infâmes prisons. Mais, obnubilée par son rêve d'Europe et de liberté, elle fait taire son dilemme moral, devient impitoyable et détestable, s'isole de plus en plus, refuse de voir les rares mains qui se tendent encore vers elle. Dans ce milieu ultra-violent, elle ne croit plus guère à l'humanité.

Pour être relativement bien renseignée sur les parcours migratoires, je pense que « Seul le mensonge est vrai » est malheureusement très réaliste, et que toutes les horreurs qu'il donne à lire sont largement plausibles. Pas de doute que l'auteur s'est bien documenté sur son sujet. Il y a non seulement la terrible épreuve de la traversée du Sahara, la promiscuité de la vie de sans-papier en Libye et dans les camps de migrants, la corruption des autorités locales qui empêche le travail humanitaire, la cruauté des passeurs qui n'ont rien à perdre et qui menacent, violent, torturent, réduisent en esclavage et tuent sans états d'âme. Mais je me demande si le plus cynique, le plus amoral, le plus innommable, ne se trouve pas dans l'attitude de certaines autorités européennes (en l'occurrence italiennes à l'époque de Salvini en particulier), qui finançaient la Libye pour repousser les bateaux de migrants vers les côtes africaines (les opérations de push-back).

Par ailleurs, je ne peux m'empêcher de me demander ce qui se serait passé si Nour avait osé révéler sa transidentité au moment de sa demande d'asile à Choucha. Et j'ai des doutes sur la vraisemblance de son « camouflage » en femme (quid des poils de barbe, par exemple?) dans des conditions de vie aussi sordides et précaires.

Quoi qu'il en soit, « Seul le mensonge est vrai » emmène au coeur d'une violence difficilement soutenable. le style de l'auteur est à l'image de son sujet : des phrases dures, acérées, brutales, cassantes, qui parlent de déshumanisation et d'intolérance. Et même si quelques lueurs d'espoir semblent surgir pour Nour, il ne faudrait pas perdre de vue que les migrants restent bien trop nombreux à se décomposer au fond de la Méditerranée ou à croupir dans des camps de rétention sur ses rives. Forteresse Europe, honte à toi.

En partenariat avec les Editions Eyrolles via une opération Masse Critique privilégiée de Babelio.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Merci aux Éditions Eyrolles et à Babelio pour cet éprouvant et passionnant voyage.

Prologue, juin 2012. Seul le mensonge est vrai commence par nous entraîner dans le désert du Ténéré où des migrants ont été abandonnés par les passeurs qui devaient les accompagner à bon port. Les voitures sont en panne, ils n'ont plus d'eau. La situation tourne au tragique : deux seulement seront retrouvés vivants par des militaires. le premier chapitre nous transporte quelques moins plus tard, en décembre de la même année. Nour Rassol et sa soeur jumelle ont quitté le Bénin dans l'espoir d'une vie meilleure, bien sûr, mais surtout pour fuir la peur, l'intransigeance et le refus de la différence. Maintenant, devant le bénévole qui l'interroge, Nour hésite sur la réponse à donner. Alors, homme ou femme ? Nour va trancher. Ce corps n'est pas le sien : « Femme », répond-elle.
***
Le roman de Malik Sam plonge le lecteur dans l'horreur dès le prologue. L'écriture est souvent brute, voire brutale, hachée parfois, mais parfaitement adaptée au sujet incroyablement dur, violent et sans doute réaliste en ce qui concerne le sort des migrants et les actes des différents protagonistes. On a beau connaître par des articles, des reportages, des témoins, le type d'épreuves que ces hommes et ces femmes traversent, il me semble que ce roman aide à comprendre l'insondable détresse doublée de l'infinie détermination des réfugiés qui sont mis en scène ici, plus encore celles des femmes exposées aux violences de toutes sortes. On ne suit pas seulement les réfugiés, d'ailleurs, mais aussi des passeurs, des trafiquants de toutes sortes, des militaires et des « officiels » corrompus, des aidants désespérés qui continuent vaille que vaille au risque de se perdre eux-mêmes... Pour ma part, entre autres choses, je n'avais pas mesuré la place prépondérante de la drogue, qu'il s'agisse de consommation ou de trafic. Cependant, j'ai eu de la difficulté à croire à la situation de Nour. Dans des conditions pareilles, avec la promiscuité imposée par la vie du camp, la pénurie d'eau, le manque d'espace, la quasi-absence des médicaments adéquats et l'impossibilité de s'isoler, que la transformation sexuelle déjà amorcée puisse quand même avoir lieu m'a semblé impossible et a enlevé de la crédibilité à l'ensemble. N'empêche, c'est un premier roman, et c'est remarquable.
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Citations et extraits (50) Voir plus Ajouter une citation
Le trafic des réfugiés était il l'avait compris, la plus belle des opportunités.
Il s'inscrivait ainsi dans une tradition millénaire. Avec leurs caravanes d'esclaves, les marchands arabes n'avaient-ils pas, en leur temps, posé les jalons d'un commerce équitable entre le Nord et le Sud ? Et Kadhafi lui-même n'avait-il pas utilisé les Noirs comme moyen de pression dans ces négociations avec les occidentaux ?
Razzia, rafles, vente directe de la main à la main, et transferts à bas coûts vers l'Europe. Le trafic de migrants était un marché prometteur. Si les paraboles, téléphones portables et téléviseurs étaient programmés pour disparaître, l'âme humaine, elle, était éternelle.
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En 1982, pour ses débuts dans la médecine humanitaire, il avait été un des premiers secouristes à entrer dans les camps de Sabra et Chatila. Là où pendant trente-huit heures les milices phalangistes avaient massacré plus de trois mille civils palestiniens. Ce jour-là, l’ancien séminariste tout juste débarqué de sa Romagne natale avait perdu la foi. Il ne le savait pas encore, mais c’était définitif. Trente ans plus tard, Andréa éprouve les mêmes sentiments. Il ne comprend plus le monde dans lequel il vit. Il se sent terriblement seul.
(page 178)
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Je me demande qui sont les bons croyants. Les djihadistes de l’autre côté de la frontière, qui ont battu, humilié, et torturé certaines de ces filles. Ou ces exilées qui ont dû fuir leur pays sous les bombes. Je ne vérifie pas si elles prient cinq fois par jour. Ou si elles ont fait leur pèlerinage. Ni même en quel dieu elles croient. Je les accueille et je les protège. J’accomplis mon devoir de musulmane.
(page 311)
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_ Vous êtes une femme ?
Nour voudrait juste dire qu'elle est fatiguée. Qu'elle en a assez de se battre. Marre de se cacher. Jour et nuit, la peur dans le ventre. Peur d'être découverte, peur de se trahir. Qu'elle ne dort plus. Que lea rage et la colère lui bouffent les entrailles. Qu'elle a tout à perdre. Que parfois elle voudrait mourir. Disparaître. Et que tout serait plus simple. Mais elle n'a pas le droit de renoncer.
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_ Pourquoi tu as coupé tes cheveux ? demande Nour pour changer de sujet.
_ Je suis tranquille maintenant. Avec les poux, la gale et le sable, je devais les laver tous les deux jours. Détachés, voilés, teints. Marre d'obéir aux canons de la beauté orientale. Sois belle comme ils veulent. Conne comme ils aiment. Ferme ta gueule et ouvre les jambes. J'ai toujours détesté qu'on m'ordonne. Je suis une femme libre.
_ Tu dis n'importe quoi. La fumée te sort des oreilles.
_ Maintenant, on est pareilles, ma gazelle. Des tondues qui foncent dans le vent. Des antilopes impudiques, libres d'aller ou on veut. Personne pour nous chasser.
.
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