"Maman s'assit à côté de mon lit ; elle avait pris
François le Champi à qui sa couverture rougeâtre et son titre incompréhensible, donnaient pour moi une personnalité distincte et un attrait mystérieux. (...) ce nom inconnu et si doux de "Champi" qui mettait sur l'enfant, qui le portait sans que je susse pourquoi, sa couleur vive, empourprée et charmante."
Marcel Proust,
du côté de chez Swann.
Mignard, le second roman champêtre de Sand n'évite la mièvrerie que de justesse : l'humour du narrateur (un chanvreur qui conte à la veillée), son lexique agreste et les proverbes du cru dont il assaisonne son récit permettent d'y échapper.
Le gentil François, petit bâtard abandonné dans un champ (d'où "le champi"), est recueilli par la brave meunière Madeleine. Celle-ci, malmenée par un époux brutal et aviné et une belle-mère haineuse, lui donne tout l'amour maternel dont il manque. le temps passe et les relations entre les deux célicoles rustiques se compliquent avec l'arrivée de la Sévère, maîtresse du mari indélicat.
Ce conte manichéen, qui berça le jeune
Proust au moment de son coucher, n'a ni la grâce, ni la concision de
la Mare au Diable. Il s'empêtre dans trop de minauderies et ses héros exemplaires agacent plus qu'ils n'émeuvent. du coup ce sont deux garces contadines qui retiennent notre attention : la lubrique Sévère et la coquette Mariette. Hautes en couleur, elles revigorent un récit un tantinet barbifiant.
Un Sand mineur à la postérité éclatante.
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