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Critique de clairemarquez75



"Pauline ne comprenait pas encore, et ceci faisait son éloge, que les traces de la débauche puissent imprimer au front une apparence de poésie et de grandeur."

George Sand livre un roman court sur une amitié entre deux femmes : Laurence et Pauline, unie par une enfance dans une petite ville médiocre, réminiscence de la ville de province dans laquelle l'auteur a grandit. Laurence, actrice de renom, s'arrête sans le vouloir dans cette petite ville et retrouve Pauline, son amie d'enfance, restée auprès de sa mère malade. Leur amitié renaît de cette chance et Pauline intègre la vie mouvementée d'un Paris mondain. Puis surgissent amour et envie dans les yeux conquérants du jeune et séduisant Montgenays. Pauline est un coeur tendre et un tremplin de choix pour atteindre la pépite qu'est Laurence.
Ce roman fait la part belle à une construction astucieuse, projetant George Sand dans une introspection intéressante : la femme qu'elle aurait pu rester (Pauline) et celle qu'elle aurait pu devenir (Laurence).
Par-delà la critique sociale sur la condition féminine en ce début d'émancipation, les hommes aimés vainement par l'auteur, et ceux qu'elle a admirés se retrouvent dans un soupir littéraire intime d'un romantisme implacable.

"Le véritable esprit des femmes pourra encore consister pendant longtemps à savoir interroger er écouter ; mais il leur est déjà permis de comprendre ce qu'elles écoutent et de vouloir une réponse sérieuse à ce qu'elles demandent."
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