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Critique de Chroniqueslitteraires


« Pauline » est un court roman qu'on dévore d'une traite, tant son intrigue est captivante. le talent d'écrivain de George Sand n'est plus à démontrer, son écriture est fluide et nous entraîne dans son histoire avec curiosité et délice.

Volonté délibérée de l'auteur ? L'histoire est bâtie en miroir, chaque élément possède son strict contraire. Ainsi, le personnage de Pauline, que l'on croit doux et naïf parce que provinciale, se révèle méchant, torturé, jaloux et vindicatif. Sa piété n'est qu'un leurre et sa générosité toute calculée. Au contraire de Laurence, son miroir inversé, qui n'est que douceur, générosité et empathie. Même chose avec les personnages des mères. Autant la mère de Pauline est revêche et campée sur des principes d'un autre temps, autant la mère de Laurence fait preuve de tolérance, d'ouverture d'esprit et de chaleur humaine. le milieu tant décrié de la ville et des artistes s'oppose à celui de la province, haut-lieu de piété et de morale permanente. Pourtant, là encore, la ville se montre un endroit plus agréable et moins hypocrite que la province, qui se révèle un lieu de commérages et de jugements arbitraires.

J'ai beaucoup apprécié ce parti pris. C'est judicieux et cela sert admirablement l'histoire. le Bien et la morale ne sont pas forcément là où on le croit, ni là où on le dit. L'apparence la plus pure peut cacher l'âme la plus noire. Avec une nuance toutefois, les sentiments négatifs de Pauline et de sa mère tiennent une part de leur origine, à mon sens, dans l'ignorance et le manque d'ouverture d'esprit propres au milieu provincial de l'époque. Cela n'explique pas tout, naturellement, puisque la personnalité ne dépend pas exclusivement du milieu d'origine, mais cela favorise certains penchants.

La ville contient son lot de perversité, le personnage de Montgenays en est l'illustration parfaite, et écorne, une fois de plus, l'image de nos amis les hommes. Jouer de la naïveté et des sentiments d'une jeune femme inexpérimentée, au coeur pur, n'est pas glorieux, c'est tout simplement cruel.

Ce roman a été écrit par George Sand en deux fois, et deux parties. le début du manuscrit a été d'abord perdu puis retrouvé des années après. On le ressent dans l'écriture, mais pas négativement. Au contraire, cela sert au récit puisque cela marque deux époques dans le roman : la visite de Laurence en Province (« première partie ») et l'installation de Pauline à la ville (« deuxième partie »).

Vous l'aurez compris, je vous recommande ce livre.


Lien : http://chroniqueslitteraires..
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