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Critique de 3lisabeth6isele


Faut-il le dire ? Je suis tombée amoureuse de la version collector, jusqu'aux illustrations qu'on ne pouvait que deviner en observant la tranche. Tout posait un voile de mystère sur ce que j'allais trouver entre ses pages, jusqu'à la quatrième de couverture furieusement poétique et joliment reprise à la fin de ce récit initiatique.

J'ai aussitôt voulu découvrir Brandon Sanderson avec cette romance touchante, ce conte de fées à la poésie optimiste nimbée d'une aura pratchettienne.

Malheureusement, le ton du narrateur-personnage n'a pas pris. Certaines digressions avaient la même saveur que celles du maître britannique, mêlées d'une touche de Doctor Who. Et d'autres ne m'ont donné l'impression que de servir l'incroyable métatexte, le design général de l'oeuvre collector, pour pouvoir tenir le défi des 10 pages par chapitre. Sans compter que le narrateur en question nous fait souvent sentir que l'histoire de l'héroïne ne le concerne pas, et il n'y a rien de pire que de communiquer de l'ennui à son lecteur au sujet de ses personnages. Il se rattrape de façon croissante à la fin du récit et ses précédents et trop rares moments d'investissement émotionnel n'ont plus eu ce côté "c'est ce que je veux lire, mais ça ne correspond pas au narrateur". Un écueil malheureux qui a failli me faire lâcher le livre, au combien laborieux passé le charme des deux premiers chapitres.

Autre point noir non dépendant de l'auteur : la traduction. du moins, j'ose l'espérer, car entre un contresens monstrueux entre charogne et charognard et les oublis des règles d'accord, c'était, au sein d'un collector, presque aussi douloureux à lire que des fautes de frappe.

L'objet livre, lui, est un régal. Je me navre peut-être de ce que la dorure à chaud n'est pas le choix le plus optimal quand il ne s'accompagne pas d'un léger embossage, pour maximiser la durabilité des textes, et qu'elle diminue de beaucoup la lisibilité des détails trop fins de l'illustration qui en sont recouverts. Une réserve blanche aurait tout aussi bien pu faire l'affaire. le métatexte et les illustrations de Lyon offrent une expérience royale. Chaque début de chapitre décompose une animation liée à l'intrigue et au décor dans laquelle elle se déroule, image par image. le dernier segment, avec sa rapidité et sa dominante de noir, écrase autant le lecteur que le fait l'intrigue... ou devrait le faire.

Cette première expérience avec Sanderson s'est avérée mitigée – le manque d'empathie du narrateur (dont le personnage est très bien travaillé) n'aide pas à développer la nôtre pour les personnages. On ne s'intéresse à eux que de façon flottante. Mais l'univers, sa magie, et l'intrigue qu'il a placée au centre de tout ça résonnent intelligemment les uns avec les autres. J'ai apprécié la traversée. Mais je suis bien contente d'en avoir fini avec ce livre.
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