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Critique de LoupAlunettes


: L'apothicaire Blackthorn n'aura pas fait long feu (sans mauvais jeux de mots. Rappelez-vous le mystère du feu des archanges qu'une secte d'intrigants voulaient lui voler au prix du meurtre), il n'est plus, vous le savez bien.

Mais l'importance de son oeuvre continue de faire parler de lui et son souvenir ne cesse de rester vivace dans l'esprit de son apprenti Christopher Rowe.

C'est son nom qui continue de figurer sur les 1ères de couverture malgré son trépassement à la fin du 1er tome.

Si Christopher est le protagoniste principal, Blackthorn reste une figure importante pour la série, il engagea Christopher fraîchement sorti de l'orphelinat, en tant qu"apprenti, voyant en lui de vraies capacités à lui succéder. C'est de lui que tout part, la nouvelle vie de Christopher et les multiples intrigues.

Il est le professeur exigeant qui le poussa à se placer avec valeur dans leur domaine du soin et des sciences, il est accessoirement par son éternelle bienveillance la figure paternelle spirituelle que Christopher n'a jamais eu. Il lui apprit le métier d'apothicaire, l'imposa devant la guilde et lui apprit de précieux secrets de la profession, en particulier les codes secrets qui permettent de sauvegarder la paternité des remèdes inventées.

Ce nouveau talent de décryptage ajoutera un jeu mystérieux et passionnant aux intrigues ésotériques presque policières de Kevin Sands.

Ceci s'ajoute aux ressources d'apothicaire apprises par Christopher qui nécessitent un grand sens de l'observation, de la mémoire, un sens prononcé de l'odorat et du goût.


Ce préambule fait, nous pouvons enfin parler de ce tome 2 qui promet tout autant de mystères criminels, de secrets scientifiques et de convoitises qu'aux premiers jours d'apprenti de Christopher.


Le jeune Rowe va devoir affronter une menace bien plus grande que lui, un danger qui en amènera d'autres à une échelle plus humaine mais pas moins redoutable pour un jeune apprenti encore inexpérimenté. La peste noire fait rage dans ce Londres de 1665 et les victimes se comptent par centaines.

De chapitre en chapitre, le nombre ne cesse de croitre et les médecins sont impuissants.

Christopher ne peut s'empêcher de penser que son maître Bénédict Blackthorn aurait pu trouver une piste pour faire reculer ce fléau.

Justement, Christopher apprendra que le personnage avait déja fait de nombreuses recherches approfondies sur la Peste. Avant le décès, le maître aurait également laissé à Christopher un "trésor" en héritage. de l'argent? Et si Blackthorn avait réussi dans son entreprise d'éradiquer la Peste noire et l'avait bien caché.

Des personnages malveillants en viendront probablement à cette conclusion et fouilleront l'officine de Bénédict Blackthorn en l'absence de Christopher.


Les choses s'affolent dans les rues avec l'épidémie, elle frappe sans qu'on puisse y faire quoi que ce soit et elle amène une foule d'escrocs s'enorgueillant de pouvoir guérir.

Un médecin du nom de Galien dit avoir une formule secrète qu'il accepte de partager gratuitement avec la population.

Un triste sir à la figure masquée, le médecin Melchior, se dit prophète et prétend pouvoir identifier les prochaines victimes. Sa garde ne le quitte pas d'une semelle et portent un uniforme à l'identique de ceux qui ont pénétré l'officine.

Deux médaillons de leur costume constitueront un des mystères du tome, l'un est représenté en couverture, lié à l'archange Gabriel avec la mention latine "Protéger nous du mal". Un serpent y est ajouté, celui du caducée de l'ordre des médecins. Il n'est pas difficile de comprendre l'allusion à la guérison et également d'y voir un rapport à la menace plus humaine machiavélique que Christopher essayera d'identifier.


Galien et Melchior sont-il des charlatans ou des sauveurs providentiels?

Au nombre des victimes va t-il s'ajouter des êtres chers?

Une nouvelle prédiction de Melchior va s'abattre.



Les jeunes lecteurs pourront retrouver des personnages devenus récurrents à la série, Tom, le fils de boulanger et comparse de Christopher dans ces aventures.

De nouveaux s'ajoutent, notamment, Sally, une ancienne amie d'orphelinat de Christopher, qu'il va héberger dans la maison de son maître. le trio va mener l'enquête et c'est extrêmement prenant.

Christopher est un esprit fin mais n'est pas infaillible, comme dans le domaine scientifique, il tâtonne, il élabore des théories, échouent, rejouent, trouvent et vérifient ses hypothèses.

Cette perspective le rend attachant et profondément humain à nos yeux.

Kevin Sands continue de le rendre très sensible, au souvenir de son maitre et dans les liens qu'il tisse avec ses amis, il est toujours prêt à défendre et rendre l'amitié qu'on lui témoigne avec force, au prix même du sacrifice.

La nouvelle aventure nous embarque et malgré ses 678 pages, on ne lâche rien. L'ouvrage se lit très facilement, ce qui nous permet de filer comme le vent dans la lecture.

Un vrai plaisir que cette enquête qui se tient.

A découvrir.
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