J'ai découvert le temps des roses sur le site Simplement Pro et avant tout, je tiens à remercier l'autrice,
Isabelle Santoire, d'avoir accepté de me le confier.
Cette lecture a été pour moi une plongée dans un univers fait de douceur et de poésie, presque un paradoxe face à la rudesse de certains événements relatés.
Le temps des roses, Secrets de famille en Poitou, porte bien son titre. Nous allons y faire connaissance avec trois femmes, trois générations d'une même famille. A trente ans, Rachel est une jeune femme dynamique et investie dans son travail. Au détriment parfois de sa vie privée. D'ailleurs ses relations avec sa mère Emma ne sont pas toujours simples.
Cette dernière a récemment dû placer sa propre mère, Louise, atteinte de la maladie d'Alzheimer, en maison de retraite. Elle ne pouvait tout simplement plus assumer seule la responsabilité de la malade, mais cette séparation est pour elle un déchirement, qui fait remonter les souvenirs douloureux.
Lorsque Rachel ressent le besoin de renouer avec les racines familiales en se rendant dans la maison de Louise, elle ne s'attend pas du tout aux découvertes qu'elle va faire.
Connaît-on vraiment ceux qu'on aime? Les événements tragiques doivent-ils être tus pour pouvoir avancer dans la vie? Peuvent-ils réellement être oubliés, ou influencent-ils toute notre vie nos choix et nos relations?
Dès le début, le roman a touché en moi une corde sensible. La scène du placement de Louise en Ephad m'a profondément touchée, alors même que je ne connaissais pas encore son histoire ni celle d'Emma. Mais la détresse de cette dernière m'a frappée en plein coeur. Qu'il est difficile, ce choix du renoncement. Ressenti comme un abandon, alors même que l'on n'a plus le choix. Dès lors j'ai éprouvé une grande empathie pour le personnage d'Emma, qui ne m'a plus quitté de tout le roman. Sa fragilité, son besoin de solitude, en font un personnage que l'on a envie de protéger.
En comparaison, j'ai ressenti moins d'attachement pour Rachel, même si je dois dire que son évolution tout au long de ses recherches sur sa famille est très réussie.
Quand à Louise, elle est à la fois l'absente et celle qui marque tout ce roman. La découverte de sa vie et de ses secrets par Rachel rythme le roman comme une enquête, et marque le lecteur en provoquant ses émotions.
Les recherches de Rachel dans ce passé familial étaient peut être un peu faciles, mais c'est qu'au fond, il n'est pas là, selon moi, le propos principal du roman. Ce sont les liens entre ces trois femmes, le poids des non-dits qui fausse les relations, l'importance du passé dans la construction du présent, l'importance de la transmission face à l'oubli.
Il y a quelque chose de très introspectif dans ce roman, que je ne saurais expliquer. L'histoire de la famille de Rachel n'a absolument rien à voir avec la mienne, mais elle suscitait en moi des réflexions sur mes propres liens avec mes proches. Il faut dire que l'autrice réussit parfaitement à nous impliquer auprès de ses personnages. Je ressentais le besoin de ne pas brusquer ma lecture, de faire des pauses et juste, réfléchir à ce que je venais de lire.
Alors merci encore à l'autrice pour cette découverte, merci d'avoir écrit un roman qui sait toucher ses lecteurs en plein coeur.