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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quand le poids du silence et de la honte pèsent et frappent plusieurs générations, et plus particulièrement les femmes …

L'histoire :
2009 – Charente-Maritime. Rachel est une jeune citadine de 30 ans, solitaire et investie totalement dans sa carrière. Avec difficultés, elle se décide à passer quelques jours dans la maison de sa grand-mère, Louise, désormais placée dans une maison pour les malades atteints d'Alzheimer.

Elle comprend vite qu'il s'est passé quelque chose de terrible durant la jeunesse de sa grand-mère, et qui a frappé également sa mère Emma, de plein fouet. Rachel enquête alors, en retraçant le parcours de sa grand-mère dans la Vienne et en Charente-Maritime.
Rachel et sa mère ne se connaissent pas, ne se comprennent pas. Emma craint même le caractère intransigeant et radical de sa fille. Peut-être, vont-elles mieux se découvrir…
Isabelle Santoire a choisi de raconter l'entreprise de Rachel, de laisser parler Emma, et Louise par l'intermédiaire de son journal. Ainsi le portrait des trois femmes est complet, mais surtout très juste et parfaitement crédible.

Certaines périodes de l'histoire peuvent marquer les chairs autant que les mentalités et révéler ce que les hommes ont de plus haïssable et lâche en eux.
Quand c'est la victime qui a honte et cache l'humiliation subie.
Dans le journal de Louise :
« Vois-tu, tu es l'enfant de la guerre, l'enfant dont je dois avoir honte. Je n'aurai pas dû me plier, sans mot dire à ce qu'ils attendaient de moi : l'indifférence… »
Dans la quiétude des petits villages, les jugements perdurent et meurtrissent souvent ceux qui en sont l'objet.

Un beau plaidoyer sur l'importance de la vérité, même si elle est infiniment dure, même si elle a meurtri les ascendants, et sur la résilience, pour trouver le bonheur et la sérénité.

Ce roman pourrait n'être qu'un ixième récit sur les secrets de famille mais Isabelle Santoire l'a enrichi par le contraste particulièrement bien maîtrisé, entre la douceur de la campagne du Poitou, les magnifiques roses de la maison et les drames qu'ont connus la mère et la grand-mère de Rachel.
Une jolie réussite, surtout pour un premier roman !

Lien : https://commelaplume.blogspo..
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J'ai découvert le temps des roses sur le site Simplement Pro et avant tout, je tiens à remercier l'autrice, Isabelle Santoire, d'avoir accepté de me le confier.
Cette lecture a été pour moi une plongée dans un univers fait de douceur et de poésie, presque un paradoxe face à la rudesse de certains événements relatés.

Le temps des roses, Secrets de famille en Poitou, porte bien son titre. Nous allons y faire connaissance avec trois femmes, trois générations d'une même famille. A trente ans, Rachel est une jeune femme dynamique et investie dans son travail. Au détriment parfois de sa vie privée. D'ailleurs ses relations avec sa mère Emma ne sont pas toujours simples.
Cette dernière a récemment dû placer sa propre mère, Louise, atteinte de la maladie d'Alzheimer, en maison de retraite. Elle ne pouvait tout simplement plus assumer seule la responsabilité de la malade, mais cette séparation est pour elle un déchirement, qui fait remonter les souvenirs douloureux.
Lorsque Rachel ressent le besoin de renouer avec les racines familiales en se rendant dans la maison de Louise, elle ne s'attend pas du tout aux découvertes qu'elle va faire.

Connaît-on vraiment ceux qu'on aime? Les événements tragiques doivent-ils être tus pour pouvoir avancer dans la vie? Peuvent-ils réellement être oubliés, ou influencent-ils toute notre vie nos choix et nos relations?

Dès le début, le roman a touché en moi une corde sensible. La scène du placement de Louise en Ephad m'a profondément touchée, alors même que je ne connaissais pas encore son histoire ni celle d'Emma. Mais la détresse de cette dernière m'a frappée en plein coeur. Qu'il est difficile, ce choix du renoncement. Ressenti comme un abandon, alors même que l'on n'a plus le choix. Dès lors j'ai éprouvé une grande empathie pour le personnage d'Emma, qui ne m'a plus quitté de tout le roman. Sa fragilité, son besoin de solitude, en font un personnage que l'on a envie de protéger.

En comparaison, j'ai ressenti moins d'attachement pour Rachel, même si je dois dire que son évolution tout au long de ses recherches sur sa famille est très réussie.
Quand à Louise, elle est à la fois l'absente et celle qui marque tout ce roman. La découverte de sa vie et de ses secrets par Rachel rythme le roman comme une enquête, et marque le lecteur en provoquant ses émotions.

Les recherches de Rachel dans ce passé familial étaient peut être un peu faciles, mais c'est qu'au fond, il n'est pas là, selon moi, le propos principal du roman. Ce sont les liens entre ces trois femmes, le poids des non-dits qui fausse les relations, l'importance du passé dans la construction du présent, l'importance de la transmission face à l'oubli.

Il y a quelque chose de très introspectif dans ce roman, que je ne saurais expliquer. L'histoire de la famille de Rachel n'a absolument rien à voir avec la mienne, mais elle suscitait en moi des réflexions sur mes propres liens avec mes proches. Il faut dire que l'autrice réussit parfaitement à nous impliquer auprès de ses personnages. Je ressentais le besoin de ne pas brusquer ma lecture, de faire des pauses et juste, réfléchir à ce que je venais de lire.

Alors merci encore à l'autrice pour cette découverte, merci d'avoir écrit un roman qui sait toucher ses lecteurs en plein coeur.
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