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Critique de Egatrap


Après lecture du prologue et des trois premiers chapitres, j'ai vite conclu que l'éditeur avait proposé à la journaliste Isabelle Saporta de capitaliser l'ensemble de ses enquêtes menées sur la filière agricole de qualité. Un éditeur de poids

Dans la filière « De la fourche à l'assiette », un véritable chapelet de situations aussi absurdes qu'oppressives (des écolos se comportant comme des fachos dans la Manche !)

Quasiment en bout de ligne avant l'assiette, nous trouvons les grands chefs étoilés qui assurent l'écoulement, la publicité et défendent les produits dits du terroir.
Cependant, la plupart des grandes tables sont réservées à une élite en capacité financière de s'assurer le bien manger. Cela ne m'a pas l'air franchement démocratique.

Les agriculteurs, maillon essentiel situé à la fourche, ont trouvé une niche économique rentable en se démarquant de l'économie agricole productiviste.
J'ai connu dans l'Hérault des viticulteurs, plus soucieux de leur porte-monnaie que de l'avenir de la planète, qui ont choisi l'option de passer en bio, attitude foncièrement libérale.

Zou, le bouquin est retourné sous ma PAL !

Mais j'y suis retourné, car Mme Saporta dans ses enquêtes met en cause l'administration agricole française

Je connais. J'y ai été confronté dans mon métier. Jusqu'en 2013, chaque agriculteur était conseillé, surveillé, contrôlé, éduqué, etc. par au moins trente personnes salariées !

Ce n'est plus un secret pour personne, l'administration agricole de la France, c'est la FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles) qui pilote la politique agricole productiviste des gouvernements quelles qu'aient été leurs couleurs politiques !
D'une poigne de fer, cette fédération gère l'agrobusiness avec l'aval du Crédit à bricoles et des assurances qui ne cessent de manger la laine sur le dos des moutons que nous sommes.
Au passage vous noterez que la profession d'agriculteur (1.5% de la population active en 2019) a sa banque, ses assurances, sa sécurité sociale (Mutualité Sociale Agricole), ses lycées (au moins un par département), etc.
Un état dans l'État ?

Tout cela est le résultat de choix politiques.
En effet, face à la production agricole de masse, la peur d'être « empoisonné » a engendré, via le ministère de la santé et les associations de consommateurs, la création de toutes ces barrières de défense.
Et aujourd'hui, on a beau prôner le bien manger et le locavorisme, ces cinquante années de politiques productivistes nous reviennent dans la face, comme un boomerang.

Faut-il dissoudre la FNSEA ?
Assurément oui

pour faire enfin le choix de la raison : une agriculture écologique et paysanne

Ancelle, le 6 novembre 2023
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