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Critique de Crossroads


Finalement, c'est quoi, un requin ?
Un poisson un peu plus gros que la moyenne aux innombrables dents légèrement plus acérées.
Pas de quoi en faire un surimi.

François Sarano maîtrise son sujet.
Docteur en océanographie, plongeur professionnel, conseiller scientifique de Cousteau, l'homme, à contrario du serrano, est loin d'être un jambon en la matière.

Sa dernière quête ô combien louable, désacraliser cette peur irrationnelle du requin largement suscitée par un septième art surfant allègrement sur la vague d'une surenchère de fougue mal contrôlée associée à un physique peu enclin à jouer les premiers rôles sur une affiche vantant les mérites de la calinothérapie.

Car oui, soyons honnête, le squale, de visu, affichant pourtant son plus beau sourire, fout immanquablement les foies. La morue de s'insurger illico, passons.
Les dents de la mer comme déclencheur puis moult nanars dispensables aussi mémorables que la seizième décimale de pi (Sharknado, Ghost Shark, L'attaque du requin à deux têtes (sic)...) n'en finiront jamais de nourrir cette pétoche irraisonnée alors que peu d'entre nous, on se dit tout, auront véritablement eu affaire à ce seigneur des océans.

François Sarano de s'imposer en défenseur patenté de l'espèce en passant par le menu (ichtyophage) les différentes espèces, leurs modes de fonctionnement aussi divers que variés, parvenant ainsi à ébranler cette terrifiante image d'épinal au profit d'une vision bien plus globale et réaliste d'un requin qui ne demande qu'une seule chose, qu'on lui foute la paix sans lui associer constamment ce délit de sale gueule à l'aggressivité débridée.

Car le requin, comme tout un chacun, connait son lot de drames.
Surpêche, mythes conduisant à ce qu'on le relâche à la mer une fois ses ailerons prélevés, signe d'une mort inévitable et par trop souvent irréversible, maillon particulièrement apprécié dans la chaine alimentaire de l'orque...
Bref, le squale n'est pas ce super prédateur que l'on veut nous vendre.
Il est fascinant de par sa nature profonde, ses spécificités phénoménales et sa propension à susciter un enthousiasme plus que relatif dès lors qu'il s'agit d'en évoquer simplement le nom.

François Sarano aura su, de par son approche particulièrement étayée et vulgarisée, me réconcilier avec Lady Mystery (requin blanc de 5,5 m de long, d'1,5 tonne d'amour) et toute sa famille.
De là à aller batifoler parmi eux dans mon maillot de bain ficelle, y a encore de la marge.
D'environ 5,5 m et d'1,5 tonne, la marge, mais j'y travaille.

Merci à Babelio et aux éditions Actes Sud pour la balade en eaux troubles.
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