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Critique de Ladybirdy


J'aime retourner dans ces ouvrages intemporels qui ont parcouru mon adolescence. Sartre écrira cette pièce fin 1943. 75 années plus tard, rien n'a changé. L'enfer c'est sans conteste les autres. A commencer par soi même, cet autre avec lequel il faut cohabiter nuit et jour.

Garcin, Ines et Estelle, tous les trois morts se retrouvent enfermés dans une chambre. L'enfer change de chaise, fini les braises, les tenailles, garrot et autre instrument de torture, l'enfer siège dans le regard et le jugement des trois naufragés. Les miroirs sont inutiles, l'âme humaine est plus réfléchissante et plus aiguisante que mille lacs et mille couteaux. Suffit de revoir Narcisse rongé dans sa propre image que lui renvoie l'eau.
Huit clos c'est l'autoportrait de ce qui se passe sur terre depuis la nuit des temps.
Estelle cherche à être aimée pour se défaire du poids du désamour. Inès cherche un coupable pour se décharger de sa propre culpabilité. Garcin cherche la rédemption, le pardon. Chacun a sa façon cherche l'issue favorable. Mais tant qu'il y aura des hommes, nous ne serons jamais exemptés. La société tourne en rond les bourreaux et les victimes. La civilisation a besoin de codes et d'hommes à juger. Sans les autres, dieu n'existerait pas, les anges s'ennuieraient, personne ne recevrait l'étoile de la reconnaissance d'être meilleur que le voisin.
L'enfer c'est les autres.
Céline, Camus, Sartre, et plus prêt encore, c'est écrit, c'est dit, c'est vécu.
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