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Critique de hervethro


On connait avant tout Jean Paul Sartre en tant qu'auteur de pièce de théâtre surtout par Huis Clos, dont est extrait le désormais célèbre « l'enfer c'est les autres ».
Dans ces deux courtes pièces présentées dans ce petit volume, un fil conducteur : le cas de conscience.
La première se déroule dans le sud des Etats unis, au sortir de la guerre. Une jeune femme, fille des rues, est tiraillée entre avouer la juste vérité et devoir céder à la pression des blancs.
Les faits se sont déroulés dans un train. La fille de joie partage le compartiment avec deux noirs. le propre fils du sénateur a tué l'un des deux noirs et prétend avoir agi en cas de légitime défense en arguant qu'ils violaient la jeune femme.
Seul le témoignage de la prostituée peut innocenter le noir qui se terre dans les ruelles de la ville et vient jusque dans son appartement lui demander grâce.
Si elle ne cède pas aux menaces ostentatoires du fils, elle finira par consentir aux arguments plus insidieux du père, le sénateur.
Dans une Amérique au pouvoir blanc, ce premier cas de conscience demeure d'une troublante actualité, 70 ans après avoir été écrit.
Sartre insiste sur le fait que, plus que des menaces physique, c'est sur un argumentaire raisonné que la fille cède. le poids des mots. Un conditionnement verbal. Et le constat que la vérité ne sert pas toujours l'ordre établi. Mieux : c'est un parfait indicateur que cet ordre est mauvais.

La seconde pièce se déroule dans les derniers mois de l'occupation. Une section de résistants est interrogée par des miliciens. Ici aussi la torture physique s'allie au supplice mental. Mais ce dernier n'est pas le fait des tortionnaires, juste un nouveau cas de conscience des partisans.
Face aux armes de l'occupant, eux n'ont qu'une force : se taire. Toutefois, le silence ne joue pas forcément pour eux, pour leur cause. On s'aperçoit que les positions jusqu'au-boutistes des uns et des autres n'amènent nulle autre part que dans une impasse.
Ici aussi la parole est source de pouvoir. le pouvoir de ne rien dire, du silence.
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