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Critique de Ziliz


Avec son papa syrien, sa maman bretonne et son petit frère nouveau-né, Riad est de retour en Syrie dans le village où vit la famille paternelle.
Ils ont réintégré le grand appartement vétuste, sans confort et à peine meublé.
La menace qui pesait sur Riad se précise : il va devoir aller à l'école, apprendre à lire et à écrire (en arabe). Il en fait des cauchemars, ses cousins de son âge lui avaient promis qu'il allait se faire tuer par la maîtresse et eux-mêmes sont des terreurs. Ces deux-là sont vite neutralisés par un adulte dans la cour de récré, par contre l'enseignante est effectivement redoutable, les coups de bâton sur les doigts pleuvent : matériel oublié ? SCHLAAAK ! toilette mal faite ? SCHLAAAK ! hymne national(iste) chanté sans conviction ? SCHLAAAK ! Une vraie dingue : « C'était étonnant d'observer comme cette femme n'avait aucune espèce d'émotion pour ces enfants, qui étaient pauvres et malheureux. Elle se défoulait en frappant de toutes ses forces. » (p. 77)

Le père de Riad semble s'accrocher à ses rêves (mais quels rêves ?), on ne sait pas très bien s'il y croit encore lui-même. Certes, en enseignant dans une université syrienne avec ses diplômes français, il est plutôt bien payé, mais que va-t-il faire de cet argent ? Construire une villa géante, comme il le dit, encore plus somptueuse que celle de son cousin "le Général" - une villa qui se fissure de partout, qui prend l'eau, à l'image de l'économie du pays ?
La mère s'ennuie, souffre du manque de confort (pas de machine à laver, cuisine sur un réchaud) mais ne proteste guère. Son inertie agace, on se demande pourquoi elle n'envoie pas valser tout ça pour rentrer en France où les conditions de vie sont quand même plus douces... Mais bon, son mari ne veut pas s'éloigner de sa vieille maman, on peut comprendre. Autre culture, autres moeurs - la famille avant le couple.
Le petit frère est plutôt inexistant.
Quant à Riad, il s'en sort plutôt mieux que dans le premier épisode où des gamins le prenaient pour cible. Il a gagné en assurance, il a des copains, et on arrête de le suspecter, lui le blondinet à bouclettes, d'être « un sale Juif » (sic).

Même graphisme réjouissant que le premier tome de la série et même esprit : quotidien tragicomique d'une famille dans un village syrien dans les années 80, à travers le regard d'un enfant. Pauvreté, pénurie dans les commerces, marché noir, antisémitisme, dictature, phallocratie, exigences socio-religieuses (qui peuvent aller jusqu'à des petits meurtres discrets pour laver l'honneur de la famille). Mais aussi de drôles de jeux rigolos entre gamins...

Vivement la suite ! Dès mi-2016 ? C'est la cadence prise pour l'instant sur cette série par Riad Sattouf : un épisode par an...
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