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Critique de Meps


Je vais commencer par un souvenir personnel avec Riad Sattouf: il était venue à la dernière Comédie du Livre ayant pu se dérouler à Montpellier (2019... oh le temps passe vite...) et un temps d'échanges était organisée pour la sortie du tome 4 des Cahiers d'Esther... mais (c'était annoncé comme ça) seuls les enfants pouvaient poser des questions. C'était sans doute une présentation humoristique... et aussi peut-être une volonté éditoriale de cibler un public pour cette bande dessinée... Toujours est-il que ça m'a un peu refroidi et que je n'y suis pas allé (mon fils de moins d'un an à l'époque aurait eu du mal à relayer mes questions !).

Deux ans après, je me réconcilie avec Esther en lisant ce premier tome... et constate que le public cible était bien mal choisi, ou en tout cas réducteur. Car c'est bien la force de cette série, en tout cas dans ce que je constate: s'adresser à toute la famille et l'intéresser totalement. J'aimerais évidemment avoir le ressenti d'enfants de 10-11 ans lisant Esther mais j'ai vraiment l'impression que l'auteur parvient à vraiment retranscrire très fidèlement les états d'âme de son héroïne.

Le choix de se baser sur les histoires racontées par une vraie jeune fille est là très payant, puisqu'il y a je trouve de la fraîcheur dans les sujets abordés, des angles originaux par rapport à des BD avec des héros du même âge comme Titeuf ou Les Peanuts (pour ratisser large sur la BD avec héros enfants). Même si on sent que l'auteur a peut-être orienté ses questions à la pré-ado (l'affaire Charlie, le racisme, le sexisme), les réponses semblent l'avoir obligé à prendre un chemin qu'il ne voulait pas forcément emprunter (sur Charlie par exemple avec l'importance plus grande donnée par l'héroïne à sa dispute avec sa meilleure amie).

Pour les adultes, l'intérêt est double: voir que certains questionnement restent les mêmes à travers les génération (les premières histoires amoureuses, la fratrie, le rapport aux instituteurs...) et également mieux connaitre la nouvelle génération (rapport au portable, à la sexualité à l'heure d'Internet...). Toujours avec ce regard décalé de l'enfance, il aborde des questions sociétales essentielles (école publique-privée, inégalités sociales, revendication des origines...).

Au final, on a vraiment hâte de voir comment va grandir cette Esther, privilégiée par son école privée mais qui semble devoir aller se confronter (au tome 3 sans doute) au collège public tant diabolisé... mais rassurons-nous, elle aura alors le droit au téléphone portable et sa vie sera donc bien plus rose !
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